{"title":"Réponse à la Lettre à la rédaction « Tisane magique ou bouillon de onze heures ? ».","authors":"J-F Pays","doi":"10.3166/bspe-2019-0071","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Il n’est jamais trop tard pour bien faire et on ne peut que se féliciter de la prise de position de l’Académie de médecine sur un sujet sur lequel le Bulletin de la SPE attirait l’attention dès 2010 et récidivait en 2018 dans un éditorial exposant les résultats d’une expérience ayant induit très rapidement et très facilement chez des souris humanisées une résistance croisée de haut niveau quinine-artémisine par l’utilisation d’artésunate en monothérapie à des doses infra thérapeutiques de l’ordre de celles utilisées dans le traitement du paludisme par des tisanes d’Artemisia annua. Bien qu’annoncé dans la chapeau du communiqué de l’Académie de médecine, il n’est rien dit dans ce communiqué sur Artemisia afra, une autre espèce d’armoise qui ne contient pas d’artémisinine et dont l’utilisation en tisane contre le paludisme pose donc un problème différent, mais qui risque de devenir tout aussi important que celui lié à l’utilisation d’Artemisia annua. Les recommandations de ne pas utiliser l’artésunate par voie orale et l’artémisine en tisane sont des vœux pieux. Ce jour, 6 mars 2019, plus de cent sites vendent de l’artémisinine sous toutes ses formes, dont une bonne trentaine de produits uniquement sur Amazon. Il en va de même pour les graines d’Artemisia annua. Pourquoi ne pas considérer que l’encouragement à utiliser l’artémisinine en monothérapie orale et la tisane d’artémisinine en prévention et traitement du paludisme – et même dans toute autre indication en zone d’endémie comme celles de la bilharziose, du cancer et maintenant de la maladie de Lyme – relève de la mise en danger de la vie d’autrui ?","PeriodicalId":9353,"journal":{"name":"Bulletin de la Societe de pathologie exotique","volume":"112 1","pages":"7"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"2","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Bulletin de la Societe de pathologie exotique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3166/bspe-2019-0071","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Il n’est jamais trop tard pour bien faire et on ne peut que se féliciter de la prise de position de l’Académie de médecine sur un sujet sur lequel le Bulletin de la SPE attirait l’attention dès 2010 et récidivait en 2018 dans un éditorial exposant les résultats d’une expérience ayant induit très rapidement et très facilement chez des souris humanisées une résistance croisée de haut niveau quinine-artémisine par l’utilisation d’artésunate en monothérapie à des doses infra thérapeutiques de l’ordre de celles utilisées dans le traitement du paludisme par des tisanes d’Artemisia annua. Bien qu’annoncé dans la chapeau du communiqué de l’Académie de médecine, il n’est rien dit dans ce communiqué sur Artemisia afra, une autre espèce d’armoise qui ne contient pas d’artémisinine et dont l’utilisation en tisane contre le paludisme pose donc un problème différent, mais qui risque de devenir tout aussi important que celui lié à l’utilisation d’Artemisia annua. Les recommandations de ne pas utiliser l’artésunate par voie orale et l’artémisine en tisane sont des vœux pieux. Ce jour, 6 mars 2019, plus de cent sites vendent de l’artémisinine sous toutes ses formes, dont une bonne trentaine de produits uniquement sur Amazon. Il en va de même pour les graines d’Artemisia annua. Pourquoi ne pas considérer que l’encouragement à utiliser l’artémisinine en monothérapie orale et la tisane d’artémisinine en prévention et traitement du paludisme – et même dans toute autre indication en zone d’endémie comme celles de la bilharziose, du cancer et maintenant de la maladie de Lyme – relève de la mise en danger de la vie d’autrui ?
期刊介绍:
Le Bulletin de la Société de pathologie exotique et la société savante (SPE) dont il est la vitrine ont été créés en 1908 par Alphonse Laveran. Destiné, dans un premier temps, à servir de support à la publication des travaux des sociétaires présentés en séance sous forme de communication ou de mémoire, ce périodique est devenu, au fil du temps, une revue internationale francophone multidisciplinaire, ouverte à tous les médecins, vétérinaires, anthropologues et chercheurs travaillant dans le domaine de la médecine tropicale humaine et animale et de la santé publique dans les pays en voie de développement.