{"title":"Quelques aspects de l’influence religieuse sur le droit de la personne et de la famille\n au Québec","authors":"Annie Bilodeau","doi":"10.7202/1059525AR","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’église, surtout l’Église catholique, a exercé au Québec une influence primordiale\n sur l’ensemble de nos institutions et notamment sur le droit civil. Cette influence s’est\n manifestée dès l’origine au Québec où s’appliquaient, en matière d’état civil et de mariage,\n les ordonnances royales françaises ayant leur source dans le droit canon. Après la cession\n du Canada à l’Angleterre, en 1760, les règles juridiques françaises relatives à l’état civil\n et au mariage, de même que celles qu’établissait la loi anglaise de 1795 sur la tenue des\n registres de l’état civil, ont été codifiées dans le premier Code civil de 1866.\n Ce Code civil fait des ministres des différentes congrégations religieuses des\n fonctionnaires de l’état civil, chargés de la garde et de la tenue des registres. Ce Code\n n’institue que le mariage religieux et renvoie aux empêchements religieux au mariage établis\n par les diverses sociétés religieuses, notamment ceux du droit canon. Il consacre le\n principe de l’indissolubilité du lien matrimonial. Le nouveau Code civil du Québec\n portant réforme du droit de la famille supprime ces empêchements religieux, reconnaît le\n mariage à la fois religieux et civil et établit la règle de la dissolution du mariage par le\n divorce. Une proposition législative portant réforme du droit des personnes a pour effet de\n séculariser le système d’enregistrement des actes de l’état civil par la mise sur pied d’un\n système administré par l’État. Ce nouveau Code civil, adopté par étapes, indique la\n décroissance de l’influence religieuse sur le droit civil. Il se fonde sur les principes\n fondamentaux de liberté et d’égalité, principes établis dans la Charte des droits et\n libertés de la personne du Québec.","PeriodicalId":42153,"journal":{"name":"Revue General de Droit","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2019-05-09","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue General de Droit","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1059525AR","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"LAW","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
L’église, surtout l’Église catholique, a exercé au Québec une influence primordiale
sur l’ensemble de nos institutions et notamment sur le droit civil. Cette influence s’est
manifestée dès l’origine au Québec où s’appliquaient, en matière d’état civil et de mariage,
les ordonnances royales françaises ayant leur source dans le droit canon. Après la cession
du Canada à l’Angleterre, en 1760, les règles juridiques françaises relatives à l’état civil
et au mariage, de même que celles qu’établissait la loi anglaise de 1795 sur la tenue des
registres de l’état civil, ont été codifiées dans le premier Code civil de 1866.
Ce Code civil fait des ministres des différentes congrégations religieuses des
fonctionnaires de l’état civil, chargés de la garde et de la tenue des registres. Ce Code
n’institue que le mariage religieux et renvoie aux empêchements religieux au mariage établis
par les diverses sociétés religieuses, notamment ceux du droit canon. Il consacre le
principe de l’indissolubilité du lien matrimonial. Le nouveau Code civil du Québec
portant réforme du droit de la famille supprime ces empêchements religieux, reconnaît le
mariage à la fois religieux et civil et établit la règle de la dissolution du mariage par le
divorce. Une proposition législative portant réforme du droit des personnes a pour effet de
séculariser le système d’enregistrement des actes de l’état civil par la mise sur pied d’un
système administré par l’État. Ce nouveau Code civil, adopté par étapes, indique la
décroissance de l’influence religieuse sur le droit civil. Il se fonde sur les principes
fondamentaux de liberté et d’égalité, principes établis dans la Charte des droits et
libertés de la personne du Québec.