{"title":"Les violences intrafamiliales : ce qu’il en est dans un cabinet de médecine générale","authors":"M. Salomon , E. Baccino , F. Rodrigues","doi":"10.1016/j.medleg.2020.12.001","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Les violences intrafamiliales sont un enjeu majeur de santé publique et leur dépistage reste insuffisant. L’objectif était d’explorer le vécu des médecins généralistes lors de ces consultations afin de comprendre leurs difficultés.</p></div><div><h3>Population et méthode</h3><p>Entre mars et novembre 2018, une étude qualitative a été réalisée par entretiens individuels semi-dirigés, de douze médecins généralistes en Occitanie, en fonction de leur genre, âge et zone d’activité. L’analyse thématique effectuée était inspirée de la théorisation ancrée. La saturation des données a été atteinte à partir du dixième entretien.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Les représentations des violences intrafamiliales sont variables selon les praticiens, ce qui influence leurs capacités à les dépister et à les prendre en charge. Les hommes et les personnes âgées semblent « oubliés » contrairement aux enfants et aux femmes, principalement vus dans le cadre de violences conjugales. À cela s’ajoutent, entre autre : la pression des familles, la gestion des parents dans les cas de signalement, la peur des représailles, le manque de temps, les répercussions sur la vie personnelle des médecins.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Ces consultations sont sources de stress et génèrent des doutes concernant les conséquences de leurs actes dans la prise en charge de ces victimes. Une meilleure formation théorico-pratique par les médecins spécialistes que sont les médecins légistes, ainsi que la mise en place d’un réseau avec l’unité médico-judiciaire la plus proche, apparaissent comme une solution plébiscitée par les praticiens afin d’améliorer la gestion des victimes de violences intrafamiliales. La mise en place et l’évaluation d’un dépistage systématique des violences intrafamiliales pourraient s’avérer utiles.</p></div><div><h3>Introduction</h3><p>Domestic violence is a significant public health problem and screening remains insufficient. The aim is to explore their experience during domestic violence consultations, in order to understand their difficulties.</p></div><div><h3>Methods</h3><p>Between march and November 2018, a qualitative study has been realized by semi-directive interview of twelve doctors in Occitanie. They have been selected according to gender, age and workplace. Data analysis was performed using the “grounded theory method”. Data saturation was achieved during the tenth interview.</p></div><div><h3>Results</h3><p>The representations of domestic violence vary according to general practitioners, influencing their abilities to detect and manage it. Men and elderly people seem “forgotten” compared to children and women, mainly seen in the context of domestic violence. There are other difficulties: family's pressure, parent's management when there is a report, fear of reprisals, impacts on their personal live.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>As a result, general practitioners are under stress, they have doubts about consequences of their actions when they take care of victims. A better theoretical and practical training by forensic practitioners, as well as a development of a partner network with the Forensic Medicine Services Office, seem to be the requested solution by general practitioners. The aim is to improve the management of victims of domestic violence. The establishment and evaluation of systematic screening for domestic violence could be useful.</p></div>","PeriodicalId":39100,"journal":{"name":"Revue de Medecine Legale","volume":"12 1","pages":"Pages 35-44"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue de Medecine Legale","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1878652920301024","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Introduction
Les violences intrafamiliales sont un enjeu majeur de santé publique et leur dépistage reste insuffisant. L’objectif était d’explorer le vécu des médecins généralistes lors de ces consultations afin de comprendre leurs difficultés.
Population et méthode
Entre mars et novembre 2018, une étude qualitative a été réalisée par entretiens individuels semi-dirigés, de douze médecins généralistes en Occitanie, en fonction de leur genre, âge et zone d’activité. L’analyse thématique effectuée était inspirée de la théorisation ancrée. La saturation des données a été atteinte à partir du dixième entretien.
Résultats
Les représentations des violences intrafamiliales sont variables selon les praticiens, ce qui influence leurs capacités à les dépister et à les prendre en charge. Les hommes et les personnes âgées semblent « oubliés » contrairement aux enfants et aux femmes, principalement vus dans le cadre de violences conjugales. À cela s’ajoutent, entre autre : la pression des familles, la gestion des parents dans les cas de signalement, la peur des représailles, le manque de temps, les répercussions sur la vie personnelle des médecins.
Conclusion
Ces consultations sont sources de stress et génèrent des doutes concernant les conséquences de leurs actes dans la prise en charge de ces victimes. Une meilleure formation théorico-pratique par les médecins spécialistes que sont les médecins légistes, ainsi que la mise en place d’un réseau avec l’unité médico-judiciaire la plus proche, apparaissent comme une solution plébiscitée par les praticiens afin d’améliorer la gestion des victimes de violences intrafamiliales. La mise en place et l’évaluation d’un dépistage systématique des violences intrafamiliales pourraient s’avérer utiles.
Introduction
Domestic violence is a significant public health problem and screening remains insufficient. The aim is to explore their experience during domestic violence consultations, in order to understand their difficulties.
Methods
Between march and November 2018, a qualitative study has been realized by semi-directive interview of twelve doctors in Occitanie. They have been selected according to gender, age and workplace. Data analysis was performed using the “grounded theory method”. Data saturation was achieved during the tenth interview.
Results
The representations of domestic violence vary according to general practitioners, influencing their abilities to detect and manage it. Men and elderly people seem “forgotten” compared to children and women, mainly seen in the context of domestic violence. There are other difficulties: family's pressure, parent's management when there is a report, fear of reprisals, impacts on their personal live.
Conclusion
As a result, general practitioners are under stress, they have doubts about consequences of their actions when they take care of victims. A better theoretical and practical training by forensic practitioners, as well as a development of a partner network with the Forensic Medicine Services Office, seem to be the requested solution by general practitioners. The aim is to improve the management of victims of domestic violence. The establishment and evaluation of systematic screening for domestic violence could be useful.