Cachez ce déchet que je ne saurais voir : la création et la municipalisation d'un service de gestion des ordures dans une ville de Montréal en mutation, 1868–1920
{"title":"Cachez ce déchet que je ne saurais voir : la création et la municipalisation d'un service de gestion des ordures dans une ville de Montréal en mutation, 1868–1920","authors":"C. Richard","doi":"10.3138/uhr-2022-0018","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"RÉSUMÉ:Avant 1870, Montréal ne possède pas de service de collecte des déchets. C'est donc aux citoyens eux-mêmes qu'incombe la disposition de leurs rebuts aux endroits désignés, et ce, à leurs frais. Or, plusieurs préfèrent jeter leurs déchets sur la voie publique et dans les cours d'eau. Alors que la population montréalaise augmente rapidement au gré de l'industrialisation, ces pratiques menacent la santé publique. Ces solutions individuelles ne permettant plus de garder la ville dans un état sanitaire acceptable, les autorités instaurent un système contractuel de ramassage des ordures, toutefois peu efficace à ses débuts. En effet, les entrepreneurs sous-estiment les capitaux, le matériel et les employés requis pour nettoyer une ville de la taille de Montréal. Cette période d'instabilité prend fin avec l'entrée en scène de l'entrepreneur William Mann, dont la longévité de l'entente avec la Ville de Montréal, qui s'étend de 1877 à 1893, tranche par rapport à la brièveté des contrats précédents. Mais si Mann est le seul entrepreneur capable de prendre en charge l'ensemble du cycle de gestion des ordures, il enfreint ouvertement plusieurs clauses de son contrat, au grand dam de la population. Les critiques portées envers le système contractuel par des citoyens, des journalistes, et certains élus poussent les pouvoirs publics à municipaliser le service de gestion des déchets en 1893. Si la Ville dessert les citadins d'une manière jugée plus satisfaisante, elle a tout de même de la difficulté à s'affranchir des défis géographiques, démographiques, et financiers inhérents à la gestion des ordures.ABSTRACT:Before 1870, Montreal did not have a waste management service. It was therefore the responsibility of the citizens themselves to dispose of their garbage in designated areas, at their own expense. Many preferred to throw their waste on public roads and in waterways. As Montreal's population grew rapidly with industrialization, such practices became a threat to public health. Because individual solutions no longer allowed the city to maintain an acceptable sanitary condition, the authorities introduced a contractual system of garbage collection. But it was not very effective at the beginning, as entrepreneurs underestimated the capital, equipment, and number of employees required to clean up a city the size of Montreal. This period of instability ended when entrepreneur William Mann entered the game, the longevity of his agreement with the City of Montreal, which lasted from 1877 to 1893, contrasting with the brevity of previous contracts. But while Mann was the only contractor capable of taking charge of the entire waste management cycle, he openly violated several clauses of his contract, to the detriment of the population. Criticism of the contractual system by citizens, journalists and some elected officials led the public authorities to municipalize the waste management service in 1893. While the City then served urban dwellers in a manner deemed more satisfactory, it still had difficulty overcoming the geographical, demographic, and financial challenges inherent in waste management.","PeriodicalId":42574,"journal":{"name":"URBAN HISTORY REVIEW-REVUE D HISTOIRE URBAINE","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.5000,"publicationDate":"2023-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"URBAN HISTORY REVIEW-REVUE D HISTOIRE URBAINE","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3138/uhr-2022-0018","RegionNum":4,"RegionCategory":"历史学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q1","JCRName":"HISTORY","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
RÉSUMÉ:Avant 1870, Montréal ne possède pas de service de collecte des déchets. C'est donc aux citoyens eux-mêmes qu'incombe la disposition de leurs rebuts aux endroits désignés, et ce, à leurs frais. Or, plusieurs préfèrent jeter leurs déchets sur la voie publique et dans les cours d'eau. Alors que la population montréalaise augmente rapidement au gré de l'industrialisation, ces pratiques menacent la santé publique. Ces solutions individuelles ne permettant plus de garder la ville dans un état sanitaire acceptable, les autorités instaurent un système contractuel de ramassage des ordures, toutefois peu efficace à ses débuts. En effet, les entrepreneurs sous-estiment les capitaux, le matériel et les employés requis pour nettoyer une ville de la taille de Montréal. Cette période d'instabilité prend fin avec l'entrée en scène de l'entrepreneur William Mann, dont la longévité de l'entente avec la Ville de Montréal, qui s'étend de 1877 à 1893, tranche par rapport à la brièveté des contrats précédents. Mais si Mann est le seul entrepreneur capable de prendre en charge l'ensemble du cycle de gestion des ordures, il enfreint ouvertement plusieurs clauses de son contrat, au grand dam de la population. Les critiques portées envers le système contractuel par des citoyens, des journalistes, et certains élus poussent les pouvoirs publics à municipaliser le service de gestion des déchets en 1893. Si la Ville dessert les citadins d'une manière jugée plus satisfaisante, elle a tout de même de la difficulté à s'affranchir des défis géographiques, démographiques, et financiers inhérents à la gestion des ordures.ABSTRACT:Before 1870, Montreal did not have a waste management service. It was therefore the responsibility of the citizens themselves to dispose of their garbage in designated areas, at their own expense. Many preferred to throw their waste on public roads and in waterways. As Montreal's population grew rapidly with industrialization, such practices became a threat to public health. Because individual solutions no longer allowed the city to maintain an acceptable sanitary condition, the authorities introduced a contractual system of garbage collection. But it was not very effective at the beginning, as entrepreneurs underestimated the capital, equipment, and number of employees required to clean up a city the size of Montreal. This period of instability ended when entrepreneur William Mann entered the game, the longevity of his agreement with the City of Montreal, which lasted from 1877 to 1893, contrasting with the brevity of previous contracts. But while Mann was the only contractor capable of taking charge of the entire waste management cycle, he openly violated several clauses of his contract, to the detriment of the population. Criticism of the contractual system by citizens, journalists and some elected officials led the public authorities to municipalize the waste management service in 1893. While the City then served urban dwellers in a manner deemed more satisfactory, it still had difficulty overcoming the geographical, demographic, and financial challenges inherent in waste management.