Lésions mammaires ACR 3 en IRM chez des femmes à très haut risque de cancer du sein : analyse rétrospective sur trois ans

Abstract

Objectifs

L’objectif de ce travail était d’évaluer la fréquence, de décrire et de déterminer le taux de malignité (après un suivi de deux ans) d’anomalies mammaires classées ACR 3 en IRM chez des patientes à très haut risque de cancer du sein.

Matériel et méthodes

Entre janvier 2016 et décembre 2018, les dossiers de 3222 examens pour haut risque de cancer du sein ont été étudiés et 94 patientes ont été identifiées rétrospectivement avec 112 lésions mammaires classées ACR 3 (l’âge moyen était de 43,5 ans, 78,7 % avaient une mutation délétère). Les données cliniques, de l’IRM mammaire initiale (description des anomalies selon le lexique BI-RADS ® par deux radiologues et classement ACR du relecteur expert) et le suivi sur 2 ans (examens d’imagerie, biopsies et/ou chirurgie) ont été colligés. Les caractéristiques sémiologiques ont été comparées entre : i) les lésions détectées lors d’une première IRM (tour prévalent) et celles sur une IRM de suivi (tour incident), ii) des lésions ACR 1/2 ou ACR 3 selon un expert senior et iii) des lésions ACR 3 bénignes ou s’avérant malignes (p < 0,05 significatif).

Résultats

Le taux annuel moyen de lésions mammaires classées en catégorie ACR 3 était de 4,7 %. Des masses étaient décrites dans 39 % (91 % étaient de taille inférieure ou égale à 10 mm, 100 % avaient un contour circonscrit), des « non masses » dans 33 % (65 % étaient de taille inférieure ou égale à 10 mm, le taux de distribution focale était de 65 %, celui de rehaussement homogène de 89 %) et des focus dans 28 % (il n’y avait pas de différence significative entre les examens prévalents et incidents). L’expert a reclassé 43 % des lésions dans la catégorie ACR 1/2 (il n’y avait pas de différence significative entre le caractère bénin et le classement ACR 3). La compliance au suivi à 6 mois était de 76,7 %. Le taux de cancers était de 5,4 % : quatre étaient infiltrants, un micro-infiltrant pT1N0, diagnostiqués après l’IRM initiale (n = 3) et à 6 mois (n= 2), et il y avait un sarcome phyllode à un an (l’examen intermédiaire n’a pas été réalisé). La courbe cinétique avec lavage différait significativement entre une lésion bénigne ou maligne (p= 0,008).

Conclusion

Dans la population à très haut risque de cancer du sein, si le taux de résultat ACR 3 est inférieur à 10 % comme il est préconisé, la valeur prédictive positive de cancer est supérieure à 2 %. Toute lésion identifiée en imagerie après l’IRM ou avec une courbe avec lavage doit être prélevée. Le suivi à 6 mois permet de détecter des cancers.

Objectives

The objectives of the study were to evaluate the frequency of MRI BI-RADS® category 3 mammary lesions, to describe the MRI descriptors and to calculate the cancer rate (2-year follow-up) of such lesions in a population at high-risk of breast cancer.

Materials and methods

Among 3222 MRI studies in high-risk population between January 2016 and December 2018, 94 patients were identified (mean age: 43.5 years, gene mutation: 78.7 %) with 112 category 3 lesions. Clinical data, initial MRI studies (two radiologists recorded initial descriptors from the MRI BI-RADS® lexicon and a category assessment was performed by the expert reviewer). Pathologic results and 2 years of follow-up imaging findings were analysed. Fisher and Chi2 tests compared the lesion descriptors between prevalent versus incidental rounds, categories 1-2 versus 3 from the expert assessment and benign lesions versus cancers (significant P < 0.05).

Results

The mean BI-RADS category 3 annual rate was 4.7 %. Lesions included 39 % of masses (91 % measured 10 mm or less, circumscribed margin: 100 %), non mass enhancement in 33 % (65 % were 10 mm or less, focal distribution: 65 %, homogeneous enhancement: 89 %) and focus in 28 % (there was no significant difference between prevalent versus incidental rounds). The expert review downstaged 43 % of lesions as benign (there was no significant difference with category 3 lesions). The follow-up compliance rate was 76.7 % at 6 months. The cancer rate was 5.4 %: five invasive pT1N0 cancers were diagnosed at initial post-MRI evaluation (n = 3) and at 6 months (n = 2), and one phyllodes sarcoma at one year (there was no intermediate MRI study). A washout kinetic curve was the only significant parameter for differentiating benign from malignant lesions (P= 0.008).

Conclusion

If the rate of category 3 MRI lesions is less than 10 % as recommended in populations at high-risk of breast cancer, the cancer rate is over 2 %. Any lesion identified on post-MRI targeted imaging and/or exhibiting a washout dynamic curve should be sampled. When a surveillance is initiated, cancers may be detected at 6-months.