{"title":"Considérations sur l’influence de la religion en droit public au Canada","authors":"Gérald-A. Beaudoin","doi":"10.7202/1059526AR","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Sous le régime français, le catholicisme était religion d’État en pratique sinon\n même en théorie.\n Après la Conquête, sous le régime britannique (1760-1867), quatre constitutions se\n sont succédées. La première fut peu libérale pour les catholiques. La seconde de 1774\n reconnut le libre exercice de la religion catholique qui coexista avec la religion\n anglicane; sous la troisième constitution, celle de 1791, les juifs se virent reconnaître\n par une loi un statut d’égalité; sous la quatrième constitution, celle de 1840, fut adoptée\n en 1851 une loi sur la liberté des cultes, encore en vigueur.\n L’origine du régime canadien remonte à 1867, date de l’adoption de notre\n constitution fédérale actuelle; cette cinquième constitution ne traite pas expressément de\n religion si ce n’est pour protéger les droits confessionnels des catholiques et des\n protestants. En 1982, le Canada se dotait d’une charte constitutionnelle des droits qui\n consacre inter alia la liberté de conscience et de religion. Bien avant 1982\n toutefois, la jurisprudence avait établi qu’il n’y a pas au Canada de religion d’État, que\n toutes les religions sont sur un même pied, que tout citoyen peut pratiquer sa religion dans\n le respect des lois et qu’il a aussi le droit de n’en point avoir.\n Les religions catholique et protestante ont joué un grand rôle au Canada. Dans ce\n pays multiculturel, multiconfessionnel, en pratique séculier, laïc, elles continuent quand\n même d’influencer la législation dans le respect des croyances de chacun.","PeriodicalId":42153,"journal":{"name":"Revue General de Droit","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2019-05-09","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue General de Droit","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1059526AR","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"LAW","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Sous le régime français, le catholicisme était religion d’État en pratique sinon
même en théorie.
Après la Conquête, sous le régime britannique (1760-1867), quatre constitutions se
sont succédées. La première fut peu libérale pour les catholiques. La seconde de 1774
reconnut le libre exercice de la religion catholique qui coexista avec la religion
anglicane; sous la troisième constitution, celle de 1791, les juifs se virent reconnaître
par une loi un statut d’égalité; sous la quatrième constitution, celle de 1840, fut adoptée
en 1851 une loi sur la liberté des cultes, encore en vigueur.
L’origine du régime canadien remonte à 1867, date de l’adoption de notre
constitution fédérale actuelle; cette cinquième constitution ne traite pas expressément de
religion si ce n’est pour protéger les droits confessionnels des catholiques et des
protestants. En 1982, le Canada se dotait d’une charte constitutionnelle des droits qui
consacre inter alia la liberté de conscience et de religion. Bien avant 1982
toutefois, la jurisprudence avait établi qu’il n’y a pas au Canada de religion d’État, que
toutes les religions sont sur un même pied, que tout citoyen peut pratiquer sa religion dans
le respect des lois et qu’il a aussi le droit de n’en point avoir.
Les religions catholique et protestante ont joué un grand rôle au Canada. Dans ce
pays multiculturel, multiconfessionnel, en pratique séculier, laïc, elles continuent quand
même d’influencer la législation dans le respect des croyances de chacun.