Les postes de secours mobile (PSM) sont des dispositifs mobiles, mobilisables et projetables dont la vocation principale est la mise à disposition des intervenants de dotations médico-pharmaceutiques et logistiques conçues pour la prise en charge d’un afflux massif de victimes.
En 2012, un renfort de malles est alloué aux SAMU en vue des Jeux olympiques de Londres. Ces malles s’inscrivent dans une logique de renfort et de prise en charge de victimes contaminées.
Cette dotation tactique rejoint une doctrine d’emploi précisée dans la circulaire 700 et les annexes et a vocation à renforcer l’aide médicale urgente en cas de situation sanitaire exceptionnelle sur le terrain, en zone de soutien près du poste médical avancé (PMA), mais également auprès des service d’accueil des urgences des établissements de santé dans le cadre d’un plan blanc ou pour faire face à une rupture des circuits d’approvisionnement. Elles peuvent également être déployées en couverture sanitaire de grands événements.
Comme pour les lots polyvalents (PSM 1 et 2), les malles de dotation tactique ont une composition standardisée sur le territoire national. À chaque lot polyvalent est rattaché un lot de dotation tactique, leurs nombres et leurs mobilisations varient selon qu’elles sont rattachées aux PSM 1 ou aux PSM 2. Chaque malle permet le traitement selon la pathologie de 8 à 15 victimes.
En 2015, des dotations zonales complémentaires (lots antidotes prévus par contrat général interministériel – CGI) ont été attribuées sur le territoire national afin d’augmenter les capacités de l’État à faire face aux menaces NRBC. Ces lots sont projetables par spécialités pharmaceutiques répondant à un toxique particulier et/ou identifié.
Il existe également au sein des services d’incendies et de secours et du service de santé des armées des lots PRV (point de rassemblement des victimes) qui ont pour vocation d’être projetés en zone contrôlée. Cette dotation est un comptoir de distribution et de préparation pour les équipes soignantes en équipement de protection individuelle (EPI) se trouvant dans le PRV.
En attendant le relais en zone de soutien après l’arrivée de la logistique pharmaceutique (LOGPHARMA) comprenant les matériels et personnels, les lots PRV NRBC ont pour vocation la mise à disposition de moyens pour renforcer la prise en charge urgente de personnes contaminées ou intoxiquées, invalides et valides, adultes et enfants.
La LOGPHARMA, quant à elle, aura la double mission de préparer et de distribuer les antidotes et matériels pour la zone de soutien en fonction de leurs demandes, et en parallèle de répondre aux sollicitations du PMA. L’existence de cette LOGPHARMA est essentielle au bon déroulement de la chaîne de secours. L’équipe qui devra la constituer est composée d’un pharmacien qui s’assure de la mise en place de la doctrine et de la disposition de l’ensemble des moyens de la LOGPHARMA. Il devra en collaboration avec des paramédicaux et un logisticien organiser le fonctionnement, le réapprovisionnement et assurer un conseil technique NRBC auprès des médecins chef (PRV et PMA) tout en tenant compte de leurs besoins.
Les contraintes d’utilisation de ces dispositifs ne sont pas négligeables et imposent de former l’ensemble des personnels pouvant être projetés, de s’entraîner pour apprendre à travailler entre les services déployés et d’organiser en dehors des événements des temps dédiés aux suivis des matériels et médicaments en dotations.
Ces dotations tactiques sont nécessaires en cas de situation NRBC. L’administration d’antidotes en zone contaminée est une priorité mais la préparation ainsi que les gestes techniques sont difficiles, dus aux EPI que portent les soignants. La présence en zone de soutien d’une équipe qui arrive dans un second temps et prend le relais est un plus. Néanmoins tout ceci est une charge de travail non négligeable, de préparation et de suivi.
Dix ans après leur apparition dans les SAMU, les dotations tactiques ne sont pas intégrées de façon homogène sur le territoire national, que ce soit dans les exercices, les formations et les évaluations des procédures interservices.
Ce fait nous pousse à nous interroger sur ce qu’il serait intéressant d’harmoniser, de structurer, en termes de bonnes pratiques et des matériels sur le plan national.