La filiation à l’épreuve du handicap

Abstract

Si de nos jours les évolutions législatives et sociétales sont en faveur des personnes en situation de handicap, dans les faits certaines representations negatives persistent. Les traumatismes en liens avec leur vie relationnelle, affective et sexuelle causés dans le passé peuvent demeurer également au point d’anéantir toute chance de réparation. Ainsi, l’expérience singulière de Leslie aujourd’hui âgée d’une trentaine d’années et de sa mère de laquelle elle a été séparée dès la naissance est un exemple parmi tant d’autres. Entre honte et culpabilité, disqualification et «meurtre symbolique», cette mère et sa fille ont subi des violences physiques, morales et psychiques du fait de cette séparation qui leur a été impose. Victimes toutes deux de discrimination au nom du handicap de la mère, elles en payent encore aujourd’hui les conséquences. Peu nombreux sont ceux qui croient aux capacités et compétences des personnes en situation de handicap, surtout mental à élever un enfant. De fait, le désir de procréation et de parentalité ne leur est pas automatiquement reconnu, même si aucun texte ne l’interdit. Il faut que soit prise en compte la parole de ces personnes et qu’elles soient associées à toutes les prises de décisions les concernant car la promotion de la personne, la rendre aussi responsable c’est socialement valorisant. Au-delà du statut de personne en situation de handicap il y a un être humain, un sujet.