Are Mediterranean trees well known? “Juniperus turbinata” (Cupressaceae), a common but misunderstood taxon / Les arbres de Méditerranée sont-ils bien connus ? « Juniperus turbinata » (Cupressaceae), un taxon commun mais incompris

Abstract

Parmi les arbres de Mediterranee, «Juniperus turbinata » reste un taxon meconnu qui fait ici l’objet d’une synthese des connaissances. Decrit en 1844 (J. turbinata Guss.), il sera longtemps oublie de nombreuses flores et checklists jusqu’a une date tres recente malgre des travaux de morphologie et de phytochimie qui, des les annees 1980, vont confirmer son individualite taxonomique. Les conclusions des etudes moleculaires recentes vont aussi dans ce sens. Le present travail precise sa chorologie, aussi bien dans sa globalite que par pays ou secteurs geographiques, permettant de dresser une carte de repartition mondiale actualisee. Une carte supplementaire illustre la repartition des deux autres taxons du groupe («J. phoenicea » et «J. canariensis » ). Les aspects concernant la caryologie, la biologie de la reproduction et les interactions biologiques sont abordes, de meme que son ecologie, ce qui permet de dresser un tableau recapitulatif des principaux groupements phytosociologiques jusqu’au niveau de l’alliance dans lesquels il s’insere ou intervient. Un focus particulier permet de s’interesser aux menaces et a sa conservation. Enfin, une rapide discussion sur la taxonomie complexe des genevriers rouges permet de justifier le traitement retenu dans ce travail pour les taxons du groupe de J. phoenicea selon trois sous-especes, en validant une nouvelle combinaison nomenclaturale et en proposant une cle de determination des taxons infraspecifiques. Ainsi, Juniperus phoenicea L. subsp. turbinata (Guss.) Nyman doit etre considere comme un taxon circummediterraneen remarquable souvent en danger ou en regression dans son aire de repartition, qui s’etend le long du littoral mediterraneen depuis le sud du Portugal et le Maroc jusqu’en Mediterranee orientale (grandes iles comprises), en passant par les hautes montagnes continentales d’Afrique du Nord, puis debordant jusqu’en Arabie Saoudite. Des photographies permettent d’illustrer ce genevrier dans diverses situations paysageres, ecologiques et geographiques