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Abstract
Depuis Le Sourire d’Anton ou l’adieu au roman (2001), André Major a fait du carnet sa forme de prédilection, le fil conducteur de sa vie et de son écriture. Cet article vise à suivre ce fil à partir du « désir d’impersonnalité » auquel le personnage de carnettiste s’identifie au fur et à mesure qu’il prend conscience de lui-même. Dans un premier sens, ce désir d’impersonnalité le conduit à simplement témoigner le plus exactement possible de ce qui l’entoure, de ce qu’il voit, de ce qu’il lit. Mais ce faisant, le carnettiste découvre une paradoxale radicalité dans sa manière en apparence si modérée de se tenir en retrait du monde. Il revendique alors le rôle de déserteur et obéit à ce qui peut sembler une forme de trahison en donnant à celle-ci un sens à la fois moral et littéraire : il s’agit de déserter le monde pour écrire, mais aussi de déserter l’écriture pour vivre. C’est en restant fidèle à ce nécessaire va-etvient que l’écriture du carnettiste trouve sa raison d’être et sa plus grande justesse.