{"title":"Chute et éveil du corps dans les dystopies : Moi qui n’ai pas connu les hommes de Jacqueline Harpman et Choir d’Éric Chevillard","authors":"Laurence Pagacz","doi":"10.7202/1061858AR","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"La terre deserte et vide de Moi qui n’ai pas connu les hommes (Jacqueline Harpman, 1995) et l’ile grise, nommee « Choir », du roman du meme nom (Eric Chevillard, 2010) sont des lieux dont les racines ont ete coupees net et dont ces romans de la solitude se servent pour interroger la relation presente du lecteur a son environnement. La nature s’y livre a l’homme de maniere brute et austere : le corps se fait soudain present, pesant et grave, ultime lieu et ultime morceau de nature au sein de ces paysages devastes. Les survivants font ainsi l’experience de la perte totale – et contrainte – de distance avec la nature ; cette perte de distance est mise en recit a travers le motif de la chute (physique et symbolique) de l’humanite apres une catastrophe. Cet article interroge donc la nature de la relation entre un environnement devaste et le corps y survivant.","PeriodicalId":42253,"journal":{"name":"ETUDES LITTERAIRES","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2019-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"ETUDES LITTERAIRES","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1061858AR","RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"LITERATURE, ROMANCE","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La terre deserte et vide de Moi qui n’ai pas connu les hommes (Jacqueline Harpman, 1995) et l’ile grise, nommee « Choir », du roman du meme nom (Eric Chevillard, 2010) sont des lieux dont les racines ont ete coupees net et dont ces romans de la solitude se servent pour interroger la relation presente du lecteur a son environnement. La nature s’y livre a l’homme de maniere brute et austere : le corps se fait soudain present, pesant et grave, ultime lieu et ultime morceau de nature au sein de ces paysages devastes. Les survivants font ainsi l’experience de la perte totale – et contrainte – de distance avec la nature ; cette perte de distance est mise en recit a travers le motif de la chute (physique et symbolique) de l’humanite apres une catastrophe. Cet article interroge donc la nature de la relation entre un environnement devaste et le corps y survivant.