Torsion d’annexe saine et grossesse : à propos d’un cas

A. Mattuizzi, C. Camberlein, F. Coatleven, J. Horovitz
{"title":"Torsion d’annexe saine et grossesse : à propos d’un cas","authors":"A. Mattuizzi,&nbsp;C. Camberlein,&nbsp;F. Coatleven,&nbsp;J. Horovitz","doi":"10.1016/j.jgyn.2016.08.010","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La torsion d’annexe est une pathologie rare secondaire à la rotation totale ou partielle de l’annexe autour de son axe vasculaire. Elle peut être favorisée par l’existence d’une masse annexielle ou avoir lieu plus rarement sur une annexe saine. La proportion des torsions d’annexe survenant en cours de grossesse varie de 13 à 28 % et sa fréquence est estimée à 1/5000 grossesses (7 cas pour 1000 grossesses en cas de masse annexielle associée). Elle peut survenir durant les trois trimestres de la grossesse, bien que l’augmentation de taille de l’utérus au 2<sup>e</sup> et 3<sup>e</sup> trimestre réduise la mobilité de l’annexe. Nous rapportons ici un cas de torsion d’annexe saine, extrêmement rare, notamment en fin de deuxième trimestre.</p></div><div><h3>Cas clinique</h3><p>Le déroulement de la grossesse d’une patiente deuxième geste, nullipare, sans antécédents médico-chirurgicaux notables, était jusqu’alors sans particularités. Elle a consulté aux urgences à 21 SA devant une douleur pelvienne latéralisée en fosse iliaque droite résistante aux antalgiques de palier I/II et associée à deux épisodes de vomissements. L’examen clinique retrouvait une patiente apyrétique, hémodynamiquement stable mais avec une défense en fosse iliaque droite à la palpation abdominale. L’examen obstétrical était normal. Sur le plan paraclinique, il n’existait pas de syndrome inflammatoire biologique, l’échographie obstétricale montrait une bonne vitalité fœtale, des annexes saines avec une vascularisation au Doppler couleur paraissant normale, l’échographie abdominale ne retrouvait pas d’argument en faveur d’une colique néphrétique, l’appendice était mal visualisée. Nous avons donc hospitalisé la patiente afin de mettre en place une antalgie adaptée par titration morphinique, effectuer une surveillance clinico-biologique et réaliser un complément d’imagerie par IRM. L’IRM abdomino-pelvienne montrait un épanchement péri-cæcal et du cul de sac de Douglas minime, sans argument pour une appendicite, une torsion d’annexe ou pour une nécrobiose de fibrome utérin. Devant la persistance de la symptomatologie au troisième jour d’hospitalisation, l’apparition d’un syndrome inflammatoire biologique (CRP à 166<!--> <!-->mg/L) et après discussion conjointe avec les chirurgiens viscéraux, nous avons demandé la réalisation d’un TDM abdominal injecté montrant un épanchement péritonéal en fosse iliaque droite, une appendice rehaussée et de taille augmentée ainsi qu’un ovaire droit de taille augmentée. Au vue des résultats inquiétants du TDM, une cœlioscopie à visée diagnostique et thérapeutique a été réalisée. L’exploration de la cavité abdominale montrait une appendice inflammatoire réactionnelle à une torsion d’annexe droite (2 tours de spire) avec nécrose d’aval. Devant l’aspect nécrotique de l’annexe droite et l’utérus gravide gênant l’accès à l’annexe, une laparoconversion de type Pfannenstiel a été décidé afin de réaliser une annexectomie droite. Les suites opératoires ont été simples, nous avons cependant mis en place un traitement utérorelaxant par Indométacine (1 injection) et Progestérone retard (1 injection j0, j1, j2 puis fois par semaine). L’analyse anatomopathologique de l’annexe ne retrouvait qu’un corps jaune sans kyste. La patiente a pu regagner son domicile à j9 de l’intervention dans le cadre d’une hospitalisation à domicile.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>D’après la revue de la littérature du CNGOF réalisée en 2006, le diagnostic clinique de la torsion d’annexe pendant la grossesse se fait le plus souvent sur une douleur latéralisée aiguë et brutale (98 % des cas), associée à des nausées ou vomissements (78 % des cas) et à une masse annexielle connue (82 % des cas). À partir du deuxième trimestre, l’absence de défense est possible, les annexes se situant en arrière de l’utérus gravide. La torsion prédomine le plus souvent du côté droit et est favorisée par des lésions bénignes de l’ovaire (kyste dermoïde dans 60 % des cas). Sur le plan paraclinique, le syndrome inflammatoire biologique est inconstant ; l’échographie pelvienne est pauvre en signes positifs de torsion, permet de visualiser une pathologie annexielle, mais l’utilisation du Doppler couleur reste controversée ; l’IRM permet de visualiser une pathologie annexielle, éventuellement des signes positifs de torsion tel qu’un épaississement tubaire mais surtout d’éliminer les diagnostics différentiels. La prise en charge par cœlioscopie est recommandée pour un âge gestationnel inférieur à 17 SA avec toutefois des consignes de sécurité à respecter (utilisation préférentielle d’un abord de type open-cœlioscopie, pression d’insufflation entre 8 et 12<!--> <!-->mmHg, position des trocarts adaptée, mobilisation douce de l’utérus). La laparotomie reste la technique la plus évaluée (et donc recommandée) pour un âge gestationnel plus avancé mais la cœlioscopie reste possible si l’annexe est accessible. Le traitement conservateur ou radical est décidé en fonction de l’aspect de l’annexe 10<!--> <!-->minutes après détorsion. Pour les stades 1 et 2 (lésions avec récupération totale ou partielle après détorsion), un traitement conservateur est recommandé, permettant une récupération fonctionnelle dans 90 % des cas (en termes de taille et de croissance folliculaire à distance). Pour un stade 3 (lésions nécrotiques, noires et friables sans récupération après détorsion), l’annexectomie non systématique en dehors de la grossesse apparaît préférable.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Le diagnostic de torsion d’annexe reste difficile, en particularité pendant la grossesse et en présence d’une annexe saine. En effet, le tableau clinique est peu spécifique, les examens paracliniques sont peu fiables pour le diagnostic positif mais gardent une place afin d’éliminer les diagnostics différentiels et rechercher une pathologie annexielle. Il est important d’évaluer le rapport bénéfice–risque à réaliser une cœlioscopie diagnostique en respectant les consignes de sécurité devant des douleurs abdominales en cours de grossesse résistantes au antalgiques de palier III afin de ne pas errer sur le plan diagnostique en multipliant les examens paracliniques.</p></div>","PeriodicalId":14805,"journal":{"name":"Journal de gynecologie, obstetrique et biologie de la reproduction","volume":"45 9","pages":"Pages 1199-1200"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.jgyn.2016.08.010","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal de gynecologie, obstetrique et biologie de la reproduction","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0368231516300941","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract

Introduction

La torsion d’annexe est une pathologie rare secondaire à la rotation totale ou partielle de l’annexe autour de son axe vasculaire. Elle peut être favorisée par l’existence d’une masse annexielle ou avoir lieu plus rarement sur une annexe saine. La proportion des torsions d’annexe survenant en cours de grossesse varie de 13 à 28 % et sa fréquence est estimée à 1/5000 grossesses (7 cas pour 1000 grossesses en cas de masse annexielle associée). Elle peut survenir durant les trois trimestres de la grossesse, bien que l’augmentation de taille de l’utérus au 2e et 3e trimestre réduise la mobilité de l’annexe. Nous rapportons ici un cas de torsion d’annexe saine, extrêmement rare, notamment en fin de deuxième trimestre.

Cas clinique

Le déroulement de la grossesse d’une patiente deuxième geste, nullipare, sans antécédents médico-chirurgicaux notables, était jusqu’alors sans particularités. Elle a consulté aux urgences à 21 SA devant une douleur pelvienne latéralisée en fosse iliaque droite résistante aux antalgiques de palier I/II et associée à deux épisodes de vomissements. L’examen clinique retrouvait une patiente apyrétique, hémodynamiquement stable mais avec une défense en fosse iliaque droite à la palpation abdominale. L’examen obstétrical était normal. Sur le plan paraclinique, il n’existait pas de syndrome inflammatoire biologique, l’échographie obstétricale montrait une bonne vitalité fœtale, des annexes saines avec une vascularisation au Doppler couleur paraissant normale, l’échographie abdominale ne retrouvait pas d’argument en faveur d’une colique néphrétique, l’appendice était mal visualisée. Nous avons donc hospitalisé la patiente afin de mettre en place une antalgie adaptée par titration morphinique, effectuer une surveillance clinico-biologique et réaliser un complément d’imagerie par IRM. L’IRM abdomino-pelvienne montrait un épanchement péri-cæcal et du cul de sac de Douglas minime, sans argument pour une appendicite, une torsion d’annexe ou pour une nécrobiose de fibrome utérin. Devant la persistance de la symptomatologie au troisième jour d’hospitalisation, l’apparition d’un syndrome inflammatoire biologique (CRP à 166 mg/L) et après discussion conjointe avec les chirurgiens viscéraux, nous avons demandé la réalisation d’un TDM abdominal injecté montrant un épanchement péritonéal en fosse iliaque droite, une appendice rehaussée et de taille augmentée ainsi qu’un ovaire droit de taille augmentée. Au vue des résultats inquiétants du TDM, une cœlioscopie à visée diagnostique et thérapeutique a été réalisée. L’exploration de la cavité abdominale montrait une appendice inflammatoire réactionnelle à une torsion d’annexe droite (2 tours de spire) avec nécrose d’aval. Devant l’aspect nécrotique de l’annexe droite et l’utérus gravide gênant l’accès à l’annexe, une laparoconversion de type Pfannenstiel a été décidé afin de réaliser une annexectomie droite. Les suites opératoires ont été simples, nous avons cependant mis en place un traitement utérorelaxant par Indométacine (1 injection) et Progestérone retard (1 injection j0, j1, j2 puis fois par semaine). L’analyse anatomopathologique de l’annexe ne retrouvait qu’un corps jaune sans kyste. La patiente a pu regagner son domicile à j9 de l’intervention dans le cadre d’une hospitalisation à domicile.

Discussion

D’après la revue de la littérature du CNGOF réalisée en 2006, le diagnostic clinique de la torsion d’annexe pendant la grossesse se fait le plus souvent sur une douleur latéralisée aiguë et brutale (98 % des cas), associée à des nausées ou vomissements (78 % des cas) et à une masse annexielle connue (82 % des cas). À partir du deuxième trimestre, l’absence de défense est possible, les annexes se situant en arrière de l’utérus gravide. La torsion prédomine le plus souvent du côté droit et est favorisée par des lésions bénignes de l’ovaire (kyste dermoïde dans 60 % des cas). Sur le plan paraclinique, le syndrome inflammatoire biologique est inconstant ; l’échographie pelvienne est pauvre en signes positifs de torsion, permet de visualiser une pathologie annexielle, mais l’utilisation du Doppler couleur reste controversée ; l’IRM permet de visualiser une pathologie annexielle, éventuellement des signes positifs de torsion tel qu’un épaississement tubaire mais surtout d’éliminer les diagnostics différentiels. La prise en charge par cœlioscopie est recommandée pour un âge gestationnel inférieur à 17 SA avec toutefois des consignes de sécurité à respecter (utilisation préférentielle d’un abord de type open-cœlioscopie, pression d’insufflation entre 8 et 12 mmHg, position des trocarts adaptée, mobilisation douce de l’utérus). La laparotomie reste la technique la plus évaluée (et donc recommandée) pour un âge gestationnel plus avancé mais la cœlioscopie reste possible si l’annexe est accessible. Le traitement conservateur ou radical est décidé en fonction de l’aspect de l’annexe 10 minutes après détorsion. Pour les stades 1 et 2 (lésions avec récupération totale ou partielle après détorsion), un traitement conservateur est recommandé, permettant une récupération fonctionnelle dans 90 % des cas (en termes de taille et de croissance folliculaire à distance). Pour un stade 3 (lésions nécrotiques, noires et friables sans récupération après détorsion), l’annexectomie non systématique en dehors de la grossesse apparaît préférable.

Conclusion

Le diagnostic de torsion d’annexe reste difficile, en particularité pendant la grossesse et en présence d’une annexe saine. En effet, le tableau clinique est peu spécifique, les examens paracliniques sont peu fiables pour le diagnostic positif mais gardent une place afin d’éliminer les diagnostics différentiels et rechercher une pathologie annexielle. Il est important d’évaluer le rapport bénéfice–risque à réaliser une cœlioscopie diagnostique en respectant les consignes de sécurité devant des douleurs abdominales en cours de grossesse résistantes au antalgiques de palier III afin de ne pas errer sur le plan diagnostique en multipliant les examens paracliniques.

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健康阑尾扭转与怀孕:关于一个案例
阑尾扭转是一种罕见的病理学,继发于阑尾围绕血管轴完全或部分旋转。它可以通过附件肿块的存在来促进,或者更罕见地发生在健康附件上。妊娠期阑尾扭转的比例从13%到28%不等,其频率估计为1/5000妊娠(每1000例妊娠中有7例伴有阑尾肿块)。它可能发生在怀孕的三个月,尽管在怀孕的第二和第三个月增加子宫大小会降低阑尾的活动性。在这里,我们报告了一个非常罕见的健康阑尾扭转病例,特别是在妊娠中期末。临床病例第二个姿势的患者Nullipare的妊娠过程,没有明显的医疗和外科病史,在此之前没有任何特殊性。她在21 SA的急诊室就诊,因为右侧髂窝侧骨盆疼痛对I/II级止痛药有抵抗力,并伴有两次呕吐。临床检查发现一名无热病患者,血流动力学稳定,但腹部触诊处有右髂窝防御。产科检查是正常的。在副临床水平上,不存在生物炎症综合征,产科超声显示胎儿活力良好,附件健康,颜色多普勒血管似乎正常,腹部超声没有发现肾绞痛的论据,阑尾可视化不良。因此,我们将患者住院,以便通过吗啡滴定实施适当的镇痛,进行临床生物监测,并进行额外的MRI成像。腹部骨盆MRI显示腹腔周围积液和道格拉斯死胡同最小,没有阑尾炎、阑尾扭转或子宫肌瘤坏死的理由。鉴于住院第三天症状持续存在,生物炎症综合征(166mg/l CRP)的出现,以及与内脏外科医生的联合讨论,我们要求进行腹部CT注射,显示右髂窝腹腔积液、增大的阑尾和增大的右卵巢。鉴于CT的令人担忧的结果,进行了诊断和治疗目的的腹腔镜检查。腹腔探查显示,右阑尾扭转(2圈)反应性炎症阑尾,下游坏死。鉴于右阑尾坏死和妊娠子宫阻碍进入阑尾,决定进行Pfannenstiel型腹腔镜转换,以进行右阑尾切除术。手术结果很简单,但我们使用吲哚美辛(1次注射)和孕酮延迟(1次注射J0、J1、J2,然后每周注射一次)进行子宫松弛剂治疗。阑尾的解剖病理分析仅发现一个黄色身体,没有囊肿。作为家庭住院治疗的一部分,患者能够在手术第9天返回家中。讨论:根据2006年对CNGOF文献的回顾,妊娠期阑尾扭转的临床诊断最常见于急性和剧烈的侧突疼痛(98%的病例),伴有恶心或呕吐(78%的病例)和已知的阑尾肿块(82%的病例)。从妊娠中期开始,可能缺乏防御,阑尾位于妊娠子宫后面。扭转最常见于右侧,并由卵巢良性病变(60%的病例为皮样囊肿)促进。在副临床水平上,生物炎症综合征是不稳定的;骨盆超声缺乏扭转的阳性迹象,可以可视化附件病理,但彩色多普勒的使用仍然存在争议;MRI可以可视化附件病理学,可能是扭转的阳性迹象,如输卵管增厚,但最重要的是消除鉴别诊断。建议对小于17 SA的胎龄进行腹腔镜检查,但应遵守安全说明(优先使用开放式腹腔镜,吹入压力在8至12 mmHg之间,套管针位置合适,子宫轻轻移动)。剖腹手术仍然是妊娠晚期最受评估(因此推荐)的技术,但如果阑尾可用,腹腔镜检查仍然是可能的。防腐剂或根治性处理在去皮后10分钟根据附件的外观决定。 对于第1阶段和第2阶段(去皮后完全或部分恢复的病变),建议进行保守治疗,允许90%的病例功能恢复(就大小和远处卵泡生长而言)。对于第3阶段(坏死性、黑色和易碎性病变,扭转后未恢复),妊娠外的非系统阑尾切除术似乎更可取。结论阑尾扭转的诊断仍然困难,尤其是在妊娠期间和存在健康阑尾的情况下。事实上,临床情况并不十分具体,临床旁检查对于阳性诊断不可靠,但保留了消除鉴别诊断和寻找附件病理学的位置。重要的是评估进行诊断性腹腔镜检查的益处-风险平衡,同时遵守妊娠期腹痛的安全指南,对III级止痛药具有抵抗力,以免因临床旁检查的增加而在诊断上出错。
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