{"title":"Tweehonderd jaar Verenigd Koninkrijk der Nederlanden: tussen verdeeld herdenken en vernieuwend herschrijven","authors":"E. Witte","doi":"10.3406/RBPH.2016.8940","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le bicentenaire du Royaume Uni des Pays-Bas : entre commemoration divisee et renouvellement de l’historiographie. Les commemorateurs officiels font appel aux anniversaires pour legitimer la nation et entretenir la memoire collective. Mais comment peut-on commemorer un royaume qui a reuni en 1815 les Pays-Bas meridionaux et septentrionaux, mais s’est effondre quinze ans plus tard ? De facon tres divisee, comme il apparait dans cet article. En 1830, le Nord est redevenu une nation distincte. Deux cent ans plus tard, cette derniere souhaite surtout insister sur elle-meme et son identite propre. Le projet malheureux de 1815-1830 ne retient donc pratiquement pas l’attention. Dans le Sud, l’Etat-nation belge s’est developpe et on n’a pas envie, en 2015, de se souvenir d’un royaume contre lequel on a declenche une revolution en 1830. On ne commemore donc pas. La Flandre compte en revanche plusieurs groupes au sein desquels la nostalgie de ce Royaume-Uni reste presente. Les autorites et ces associations sont d’ailleurs tres actives. Du cote francophone, on voit cela d’un mauvais oeil et on percoit cette commemoration flamande comme une atteinte a la Belgique. Mais au-dela de cette commemoration divisee, les historiens parviennent a donner a l’historiographie du Royaume Uni des Pays-Bas une assez forte impulsion, soutenus dans leur demarche par leurs collegues specialistes de la litterature, de la culture et du droit. Un nombre considerable de nouvelles contributions parait et du cote belge, on observe meme un mouvement de rattrapage. C’est ainsi que l’histoire de la genese du royaume (role de Waterloo et des princes d’Orange, constitution de 1815, elites et politique sociale) fait un serieux bond en avant. Les historiens sortent aussi des chemins battus. La dimension personnelle beneficie d’une grande attention de la part des biographes de la dynastie d’Orange. Le linguistic turn intervient dans plus d’une analyse de discours. La vie mondaine, les lieux de memoire et la politique de l’oubli sont egalement abordes. Autant de themes populaires dans l’historiographie recente… Les historiens apportent aussi des nuances et de nouvelles approches a l’analyse du processus d’unification et de l’echec du Royaume Uni des Pays-Bas, accordant par exemple une plus grande attention au patriotisme provincial et urbain. Les antagonismes entre nord et sud y sont consideres sous un nouvel angle. Certains n’etablissent desormais plus de lien direct entre ces antagonismes et la separation de 1830, preferant se pencher sur les formes federales (trop) limitees d’administration, le manque de loyaute communautaire dans certains groupes sociaux et le role joue par le regime de restauration dans le processus.","PeriodicalId":44528,"journal":{"name":"REVUE BELGE DE PHILOLOGIE ET D HISTOIRE","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"REVUE BELGE DE PHILOLOGIE ET D HISTOIRE","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3406/RBPH.2016.8940","RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le bicentenaire du Royaume Uni des Pays-Bas : entre commemoration divisee et renouvellement de l’historiographie. Les commemorateurs officiels font appel aux anniversaires pour legitimer la nation et entretenir la memoire collective. Mais comment peut-on commemorer un royaume qui a reuni en 1815 les Pays-Bas meridionaux et septentrionaux, mais s’est effondre quinze ans plus tard ? De facon tres divisee, comme il apparait dans cet article. En 1830, le Nord est redevenu une nation distincte. Deux cent ans plus tard, cette derniere souhaite surtout insister sur elle-meme et son identite propre. Le projet malheureux de 1815-1830 ne retient donc pratiquement pas l’attention. Dans le Sud, l’Etat-nation belge s’est developpe et on n’a pas envie, en 2015, de se souvenir d’un royaume contre lequel on a declenche une revolution en 1830. On ne commemore donc pas. La Flandre compte en revanche plusieurs groupes au sein desquels la nostalgie de ce Royaume-Uni reste presente. Les autorites et ces associations sont d’ailleurs tres actives. Du cote francophone, on voit cela d’un mauvais oeil et on percoit cette commemoration flamande comme une atteinte a la Belgique. Mais au-dela de cette commemoration divisee, les historiens parviennent a donner a l’historiographie du Royaume Uni des Pays-Bas une assez forte impulsion, soutenus dans leur demarche par leurs collegues specialistes de la litterature, de la culture et du droit. Un nombre considerable de nouvelles contributions parait et du cote belge, on observe meme un mouvement de rattrapage. C’est ainsi que l’histoire de la genese du royaume (role de Waterloo et des princes d’Orange, constitution de 1815, elites et politique sociale) fait un serieux bond en avant. Les historiens sortent aussi des chemins battus. La dimension personnelle beneficie d’une grande attention de la part des biographes de la dynastie d’Orange. Le linguistic turn intervient dans plus d’une analyse de discours. La vie mondaine, les lieux de memoire et la politique de l’oubli sont egalement abordes. Autant de themes populaires dans l’historiographie recente… Les historiens apportent aussi des nuances et de nouvelles approches a l’analyse du processus d’unification et de l’echec du Royaume Uni des Pays-Bas, accordant par exemple une plus grande attention au patriotisme provincial et urbain. Les antagonismes entre nord et sud y sont consideres sous un nouvel angle. Certains n’etablissent desormais plus de lien direct entre ces antagonismes et la separation de 1830, preferant se pencher sur les formes federales (trop) limitees d’administration, le manque de loyaute communautaire dans certains groupes sociaux et le role joue par le regime de restauration dans le processus.