{"title":"Lorsque la langue ne rencontre pas l’écriture","authors":"I. Klock-Fontanille","doi":"10.4000/SIGNATA.1839","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’article se propose d’etudier l’apport de la question du dechiffrement a la theorie des ecritures, en tirant les lecons des grandes tentatives que l’histoire a connues, qu’elles aient ete couronnees de succes ou qu’elles aient ete un echec. Le dechiffrement a pu progresser a partir du moment ou l’on a reconnu (1) que l’ecriture etait un systeme possedant une organisation interne autonome et que (2) le rapport que ce systeme entretient avec la langue n’est ni d’identite ou de traduction, ni meme de transcodage, mais consiste en une synchronisation ou un ajustement. La synchronisation que le dechiffrement etablit peut operer tantot grâce a des parallelismes, tantot par symbolisation et distribution. Dans le premier cas (dont le travail de Champollion fournit un bon exemple), la methode est comparative, procedant par analogie ; le second cas nous rapproche de la cryptographie, qui privilegie la reconstruction interne en mettant les regularites formelles du systeme en evidence (l’exemple canonique etant ici le dechiffrement du Lineaire B par Ventris). Le dechiffrement apparait des lors comme un processus interpretatif qui permet de (re)construire le systeme en passant de la substance a la forme, cette systematicite etant la garante de sa validite.","PeriodicalId":36048,"journal":{"name":"Signata","volume":"89 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-12-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Signata","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/SIGNATA.1839","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Arts and Humanities","Score":null,"Total":0}
引用次数: 1
Abstract
L’article se propose d’etudier l’apport de la question du dechiffrement a la theorie des ecritures, en tirant les lecons des grandes tentatives que l’histoire a connues, qu’elles aient ete couronnees de succes ou qu’elles aient ete un echec. Le dechiffrement a pu progresser a partir du moment ou l’on a reconnu (1) que l’ecriture etait un systeme possedant une organisation interne autonome et que (2) le rapport que ce systeme entretient avec la langue n’est ni d’identite ou de traduction, ni meme de transcodage, mais consiste en une synchronisation ou un ajustement. La synchronisation que le dechiffrement etablit peut operer tantot grâce a des parallelismes, tantot par symbolisation et distribution. Dans le premier cas (dont le travail de Champollion fournit un bon exemple), la methode est comparative, procedant par analogie ; le second cas nous rapproche de la cryptographie, qui privilegie la reconstruction interne en mettant les regularites formelles du systeme en evidence (l’exemple canonique etant ici le dechiffrement du Lineaire B par Ventris). Le dechiffrement apparait des lors comme un processus interpretatif qui permet de (re)construire le systeme en passant de la substance a la forme, cette systematicite etant la garante de sa validite.