{"title":"La place à prendre : Christine de Pizan ou l’auteur comme fonction-lecteur","authors":"Sarah Delale","doi":"10.58282/colloques.6267","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Seulete suy et seulete vueil estre,Seulete m’a mon doulz ami laissiee,Seulete suy, sanz compaignon ne maistre,Seulete suy, dolente et courrouciee,Seulete suy en languour mesaisiee,Seulete suy plus que nulle esgaree,Seulete suy sanz ami demouree.Seulete suy a huis ou a fenestre,Seulete suy en un anglet muciee,Seulete suy pour moy de plours repaistre,Seulete suy, dolente ou apaisiee,Seulete suy, riens n’est qui tant me siee,Seulete suy en ma chambre enserree,Seulete suy sanz ami demouree[...]Princes, or est ma doulour commenciee :Seulete suy de tout dueil menaciee,Seulete suy plus tainte que moree,Seulete suy sanz ami demouree1.« Seulete » : l’adjectif, chez Christine de Pizan, fait devise. Considere depuis longtemps comme un symbole de l’auteur, il apparaitrait au carrefour entre identite litteraire construite et experience vecue2. Rassemblant dans son diminutif les marques du feminin et de la petitesse, seulete caracterise, avec d’autres locutions, une persona d’auteur a la fragilite constitutive : la « femmelette3 », la « meschinette4 », la « femme tendre, fraile et pou souffrant, qui de peu se deult5 » ; la « femme non moult saichant6 » au « foible corps femenin7 ». Apres son edition par Maurice Roy, la onzieme des Cent Balades est devenue pour les anthologies scolaires un modele de parole lyrique feminine, traversee par la sensibilite.Enserrer Christine de Pizan dans cette seule chambre d’echo, c’est envisager l’auctorialite feminine sous l’espece de l’exacerbation, hors d","PeriodicalId":36255,"journal":{"name":"Iranian Journal of Botany","volume":"12 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-06-16","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Iranian Journal of Botany","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.6267","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Environmental Science","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Seulete suy et seulete vueil estre,Seulete m’a mon doulz ami laissiee,Seulete suy, sanz compaignon ne maistre,Seulete suy, dolente et courrouciee,Seulete suy en languour mesaisiee,Seulete suy plus que nulle esgaree,Seulete suy sanz ami demouree.Seulete suy a huis ou a fenestre,Seulete suy en un anglet muciee,Seulete suy pour moy de plours repaistre,Seulete suy, dolente ou apaisiee,Seulete suy, riens n’est qui tant me siee,Seulete suy en ma chambre enserree,Seulete suy sanz ami demouree[...]Princes, or est ma doulour commenciee :Seulete suy de tout dueil menaciee,Seulete suy plus tainte que moree,Seulete suy sanz ami demouree1.« Seulete » : l’adjectif, chez Christine de Pizan, fait devise. Considere depuis longtemps comme un symbole de l’auteur, il apparaitrait au carrefour entre identite litteraire construite et experience vecue2. Rassemblant dans son diminutif les marques du feminin et de la petitesse, seulete caracterise, avec d’autres locutions, une persona d’auteur a la fragilite constitutive : la « femmelette3 », la « meschinette4 », la « femme tendre, fraile et pou souffrant, qui de peu se deult5 » ; la « femme non moult saichant6 » au « foible corps femenin7 ». Apres son edition par Maurice Roy, la onzieme des Cent Balades est devenue pour les anthologies scolaires un modele de parole lyrique feminine, traversee par la sensibilite.Enserrer Christine de Pizan dans cette seule chambre d’echo, c’est envisager l’auctorialite feminine sous l’espece de l’exacerbation, hors d
Seulete suy and Seulete vueil estre,Seulete me mon doulz ami laissiee,Seulete suy, sanz compaignon ne maistre,Seulete suy,悲伤和愤怒,Seulete suy en languour mesaisiee,Seulete suy plus que ne esgaree,Seulete suy sanz ami demouree。Seulete suy a huis ou a fenestre,Seulete suy en un anglet muciee,Seulete suy pour moy de plours repaistre,Seulete suy, dolente ou apaisiee,Seulete suy, riens ne qui tant siee me,Seulete suy en ma chambre enserree,Seulete suy sanz ami demouree[…]王子们,这是我痛苦的开始:Seulete suy de tout dueil menaciee,Seulete suy plus tainte que moree,Seulete suy sanz ami demouree1。“Seulete”:Christine de Pizan的形容词成为了座右铭。长期以来,它一直被认为是作者的象征,它出现在文学身份建构和真实体验之间的十字路口。在她的小名中,seulete结合了女性和渺小的标志,用其他词语描述了一个具有构成脆弱性的作者角色:“femmelette3”,“meschinette4”,“温柔、脆弱、贫穷、不快乐的女人”;“不太漂亮的女人”和“可爱的女性身体”。在莫里斯·罗伊(Maurice Roy)出版后,《一百首歌谣中的第11首》(the 11 of the 100 Balades)已成为学校选集中女性抒情话语的典范,被情感所渗透。把克里斯汀·德·皮赞(Christine de Pizan)关在这个回音室里,就像在恶化的情况下看待女性的权威一样