Benjamin Fournier , Julien Hogan , Bénédicte Neven
{"title":"Syndrome d’Omenn : caractéristiques cliniques et thérapeutiques d’une série de 30 patients","authors":"Benjamin Fournier , Julien Hogan , Bénédicte Neven","doi":"10.1016/j.oncohp.2015.10.015","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>Le syndrome d’Omenn est une manifestation rare de déficits immunitaires combinés sévères. La présence d’un clone auto-réactif nécessite le recours à un conditionnement intense, source de morbi-mortalité importante, et dont la prise en charge reste à améliorer.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Cette étude portait sur une cohorte rétrospective de tous les patients admis pour syndrome d’Omenn dans le service d’immunologie, hématologie et rhumatologie pédiatriques de l’hôpital Necker-Enfants Malades entre février 1980 et décembre 2014. Les données clinico-biologiques initiales, les caractéristiques de greffe de cellules-souches hématopoïétiques ou de greffes thymiques, les complications précoces et tardives, ainsi que la reconstitution immunitaire à long terme étaient étudiées.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Trente patients ont été inclus. Vingt-trois patients (76 %) présentaient une mutation de <em>RAG1</em> ou <em>RAG2</em>. Avant traitement curatif, tous présentaient une érythrodermie, une alopécie et une cassure staturo-pondérale. Quatorze patients sur 23 (60 %) et 22 sur 23 (96 %) dont les données biologiques étaient disponibles présentaient respectivement une hyperlymphocytose et une hyperéosinophilie. Trois patients étaient décédés avant traitement curatif. Vingt-six patients ont bénéficié d’une allogreffe de cellules-souches hématopoïétiques, un patient d’une greffe thymique pour syndrome de Di-George complet. Dix patients (37 %) ont présenté une maladie veino-occlusive, 4 (15 %) une hypertension artérielle pulmonaire et 17 (65 %) une maladie du greffon contre l’hôte aiguë. La survie globale était de 63 %, et était supérieure chez les patients traités avant greffe par alemtuzumab contre les symptômes du syndrome d’Omenn (87 % contre 52 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,17), et affectée par la non-prise de greffe (68 % contre 33 %, <em>p</em> <!-->=<!--> <!-->0,08). Huit patients ont présenté une complication auto-immune ou inflammatoire à long terme.</p></div><div><h3>Discussion</h3><p>Bien que rare, le syndrome d’Omenn peut facilement être diagnostiqué devant un tableau clinico-biologique caractéristique. La survie post-greffe reste médiocre, par nécessité d’un conditionnement même avec un donneur géno-identique se compliquant de maladies endothéliales. L’utilisation d’alemtuzumab avant traitement curatif pourrait être une option intéressante pour améliorer la survie. À long terme, la reconstitution immunitaire et la qualité de vie sont favorables.</p></div>","PeriodicalId":101124,"journal":{"name":"Revue d'Oncologie Hématologie Pédiatrique","volume":"3 4","pages":"Page 228"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2015-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1016/j.oncohp.2015.10.015","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue d'Oncologie Hématologie Pédiatrique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S221346701500095X","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Le syndrome d’Omenn est une manifestation rare de déficits immunitaires combinés sévères. La présence d’un clone auto-réactif nécessite le recours à un conditionnement intense, source de morbi-mortalité importante, et dont la prise en charge reste à améliorer.
Méthode
Cette étude portait sur une cohorte rétrospective de tous les patients admis pour syndrome d’Omenn dans le service d’immunologie, hématologie et rhumatologie pédiatriques de l’hôpital Necker-Enfants Malades entre février 1980 et décembre 2014. Les données clinico-biologiques initiales, les caractéristiques de greffe de cellules-souches hématopoïétiques ou de greffes thymiques, les complications précoces et tardives, ainsi que la reconstitution immunitaire à long terme étaient étudiées.
Résultats
Trente patients ont été inclus. Vingt-trois patients (76 %) présentaient une mutation de RAG1 ou RAG2. Avant traitement curatif, tous présentaient une érythrodermie, une alopécie et une cassure staturo-pondérale. Quatorze patients sur 23 (60 %) et 22 sur 23 (96 %) dont les données biologiques étaient disponibles présentaient respectivement une hyperlymphocytose et une hyperéosinophilie. Trois patients étaient décédés avant traitement curatif. Vingt-six patients ont bénéficié d’une allogreffe de cellules-souches hématopoïétiques, un patient d’une greffe thymique pour syndrome de Di-George complet. Dix patients (37 %) ont présenté une maladie veino-occlusive, 4 (15 %) une hypertension artérielle pulmonaire et 17 (65 %) une maladie du greffon contre l’hôte aiguë. La survie globale était de 63 %, et était supérieure chez les patients traités avant greffe par alemtuzumab contre les symptômes du syndrome d’Omenn (87 % contre 52 %, p = 0,17), et affectée par la non-prise de greffe (68 % contre 33 %, p = 0,08). Huit patients ont présenté une complication auto-immune ou inflammatoire à long terme.
Discussion
Bien que rare, le syndrome d’Omenn peut facilement être diagnostiqué devant un tableau clinico-biologique caractéristique. La survie post-greffe reste médiocre, par nécessité d’un conditionnement même avec un donneur géno-identique se compliquant de maladies endothéliales. L’utilisation d’alemtuzumab avant traitement curatif pourrait être une option intéressante pour améliorer la survie. À long terme, la reconstitution immunitaire et la qualité de vie sont favorables.