{"title":"Une figure oubliée du monde rural : le garde particulier des châtelains de l’Ille-et-Vilaine sous la IIIe République","authors":"J. tanguy","doi":"10.3917/HSR.044.0027","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le garde particulier des proprietes existe depuis longtemps. Mais, jusqu'au xixe siecle, il relevait de statuts incertains et divers. L’essor des forces de maintien de l’ordre a pose la question alors que le nombre des gardes augmentait entre 1800 et 1914 – en France. A partir de 1870 et surtout de 1880, l’installation au pouvoir des Republicains a aiguise le probleme : les gardes etaient des employes, des domestiques, des grands proprietaires, souvent leurs agents politiques, alors meme que les codes leur accordaient le droit de verbaliser les contrevenants sur les terres dont ils avaient la garde et pour les delits relevant de leur competence. Or, ces proprietaires etaient, pour la plupart, des adversaires du pouvoir en place. Il s’ensuivit un debat sur le droit d’agreer, de revoquer, de reprimander les gardes, debat aigu et qui ne deboucha que sur des solutions partielles. Les textes, meme promulgues, devaient d’ailleurs toujours tenir compte des relations interpersonnelles entre notables, fort complexes a la campagne. Pour exercer la fonction, on trouve des ruraux modestes qui cherchent a ameliorer leur niveau de vie par un travail d’ailleurs mal remunere. Ils sont a la fois inclus dans la societe paysanne et en marge de celle-ci, leurs congeneres leur reprochant d’etre des agents de repression au service de la classe dominante. Apres 1918, le recul de la grande propriete, nobiliaire ou bourgeoise, la « prise de pouvoir » de la paysannerie eteignent le debat, et le garde particulier n’a plus de veritable descendance.","PeriodicalId":34953,"journal":{"name":"Histoire et Societes Rurales","volume":"27 1","pages":"27-56"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2015-12-21","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Histoire et Societes Rurales","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/HSR.044.0027","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Arts and Humanities","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le garde particulier des proprietes existe depuis longtemps. Mais, jusqu'au xixe siecle, il relevait de statuts incertains et divers. L’essor des forces de maintien de l’ordre a pose la question alors que le nombre des gardes augmentait entre 1800 et 1914 – en France. A partir de 1870 et surtout de 1880, l’installation au pouvoir des Republicains a aiguise le probleme : les gardes etaient des employes, des domestiques, des grands proprietaires, souvent leurs agents politiques, alors meme que les codes leur accordaient le droit de verbaliser les contrevenants sur les terres dont ils avaient la garde et pour les delits relevant de leur competence. Or, ces proprietaires etaient, pour la plupart, des adversaires du pouvoir en place. Il s’ensuivit un debat sur le droit d’agreer, de revoquer, de reprimander les gardes, debat aigu et qui ne deboucha que sur des solutions partielles. Les textes, meme promulgues, devaient d’ailleurs toujours tenir compte des relations interpersonnelles entre notables, fort complexes a la campagne. Pour exercer la fonction, on trouve des ruraux modestes qui cherchent a ameliorer leur niveau de vie par un travail d’ailleurs mal remunere. Ils sont a la fois inclus dans la societe paysanne et en marge de celle-ci, leurs congeneres leur reprochant d’etre des agents de repression au service de la classe dominante. Apres 1918, le recul de la grande propriete, nobiliaire ou bourgeoise, la « prise de pouvoir » de la paysannerie eteignent le debat, et le garde particulier n’a plus de veritable descendance.