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Abstract
En 1964, le colloque organise par la revue Recherches sociographiques, sous le theme « Litterature et societe canadiennes-francaises », reunit des specialistes charges de dresser l’etat des lieux de la litterature canadienne-francaise, mais aussi d’engager « un debat methodologique qui pourrait donner lieu a un fructueux dialogue entre les visees de l’esthetique et celles de la sociologie ». Deux femmes etaient invitees : Jeanne Lapointe, de l’Universite Laval, et Eva Kushner, de l’Universite McGill. Ni l’une ni l’autre n’etaient des specialistes de la litterature canadienne-francaise, ni l’une ni l’autre ne pratiquaient une approche de la critique qui s’approcherait de la sociologie, une approche a laquelle elles etaient alors, a vrai dire, plutot hostiles. Le present article s’interroge sur la presence de ces deux femmes invitees a commenter les propositions emises par Clement Lockquell et Fernand Dumont, dans un ordre a premiere vue incongru (Kushner repondant a Lockquell ; Lapointe a Dumont). Nul doute que les organisateurs ont agi la sciemment : plus que quiconque, en effet, ces deux femmes encore jeunes, aux trajectoires universitaires distinctes, ont presente des approches methodologiques qui, bien que discordantes a maints egards, heurtaient la tradition et temoignaient des orientations a venir de la critique litteraire au Canada francais.