Anaïs Tahri, A. Beauger, Olivier Voldoire, Elisabeth Allain, J. Raynal, Emmanuelle Defive
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La tendance observée de bas en haut de la séquence sédimentaire est marquée par la disparition du genre dominant, Pantocsekiella, remplacé par de nouvelles espèces comme Fragilaria crotonensis et Asterionella formosa qui sont favorisées dans les milieux turbulents et riches en nutriments. Ce bouleversement de la flore est corrélé à l’influence des retenues d’eau connectées au lac d’Issarlès, pièce maîtresse du complexe hydroélectrique de Montpezat mis en service en 1954. Un début d’eutrophisation (augmentation des nutriments et de la matière organique fermentescible) est observé dans le lac actuel. L’étude des diatomées des lacs de barrages et des ruisseaux affluents du lac nous permet de supposer une source d’eutrophisation en provenance du bassin versant naturel du lac, mais également du bassin versant étendu et artificialisé par la mise en place du « complexe hydroélectrique de Montpezat ». La similarité chimique observée entre l’eau du lac et l’eau des retenues souligne la potentielle influence de ces dernières sur la qualité des eaux du lac d’Issarlès. Les données de cette étude préliminaire montrent, d’une part, l’impact de l’exploitation de l’aménagement hydroélectrique de Montpezat sur le lac d’Issarlès et, d’autre part, soulignent une potentielle source de pollution dans le bassin versant du lac, à prendre en compte lors de l’élaboration de futurs plans de gestion. Cette étude livre également des données préliminaires sur l’histoire environnementale récente du lac d’Issarlès, jusqu’à ce jour très peu étudiée.","PeriodicalId":410002,"journal":{"name":"BIOM - Revue scientifique pour la biodiversité du Massif central","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-12-14","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Diatomées fossiles et actuelles du lac d’Issarlès (Ardèche, France) : premiers enseignements\",\"authors\":\"Anaïs Tahri, A. Beauger, Olivier Voldoire, Elisabeth Allain, J. Raynal, Emmanuelle Defive\",\"doi\":\"10.52497/biom.v3i1.319\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Cette étude préliminaire porte sur la comparaison des flores diatomiques fossiles et actuelles du lac d’Issarlès (commune Le Lac-d’Issarlès, Ardèche) et de son bassin versant. 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Diatomées fossiles et actuelles du lac d’Issarlès (Ardèche, France) : premiers enseignements
Cette étude préliminaire porte sur la comparaison des flores diatomiques fossiles et actuelles du lac d’Issarlès (commune Le Lac-d’Issarlès, Ardèche) et de son bassin versant. La flore fossile est étudiée dans une carotte sédimentaire de 1,7 m (partie supérieure d’une carotte de 7 m de long prélevée sous 108 m d’eau), extraite en 2020. La flore actuelle est étudiée dans le lac d’Issarlès ainsi que dans divers points du bassin versant du lac : le ruisseau de la Clède et celui du Ravin des Charbonneyres ainsi que les lacs de barrages du Gage et de la Veyradeyre. La tendance observée de bas en haut de la séquence sédimentaire est marquée par la disparition du genre dominant, Pantocsekiella, remplacé par de nouvelles espèces comme Fragilaria crotonensis et Asterionella formosa qui sont favorisées dans les milieux turbulents et riches en nutriments. Ce bouleversement de la flore est corrélé à l’influence des retenues d’eau connectées au lac d’Issarlès, pièce maîtresse du complexe hydroélectrique de Montpezat mis en service en 1954. Un début d’eutrophisation (augmentation des nutriments et de la matière organique fermentescible) est observé dans le lac actuel. L’étude des diatomées des lacs de barrages et des ruisseaux affluents du lac nous permet de supposer une source d’eutrophisation en provenance du bassin versant naturel du lac, mais également du bassin versant étendu et artificialisé par la mise en place du « complexe hydroélectrique de Montpezat ». La similarité chimique observée entre l’eau du lac et l’eau des retenues souligne la potentielle influence de ces dernières sur la qualité des eaux du lac d’Issarlès. Les données de cette étude préliminaire montrent, d’une part, l’impact de l’exploitation de l’aménagement hydroélectrique de Montpezat sur le lac d’Issarlès et, d’autre part, soulignent une potentielle source de pollution dans le bassin versant du lac, à prendre en compte lors de l’élaboration de futurs plans de gestion. Cette étude livre également des données préliminaires sur l’histoire environnementale récente du lac d’Issarlès, jusqu’à ce jour très peu étudiée.