如何打造国家认同?19世纪和20世纪初公民主义所看到的法国法律文化

David Deroussin
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Dans cette approche du droit, on glisse insensiblement de la méthode et du style au fond, afin de mettre en exergue un critère idéologique : l’esprit de justice, conçu pour l’essentiel contre le positivisme et en conformité avec la tradition libérale de sauvegarde de l’individu qu’incarnerait, par opposition à l’esprit allemand, l’esprit français. La culture juridique que façonnent ces juristes est donc moins un constat que le vecteur d’une certaine idéologie, dont on cherche à affirmer la légitimité et la force en la rattachant à une tradition nationale qui, à bien des égards, n’est au fond elle-même qu’une construction doctrinale. 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摘要

本研究的目的是通过从第三共和国到第四共和国的几代法国公民的例子来表明,我们国家法律历史的类别在多大程度上不是中立和客观的数据,而是在特定背景下构建的结构。事实上,当他们谈论法律文化时,这是为了定义他们自己的法律方法,而不是锻造工具,使他们能够理解其他法律文化。法这种方法中的方法,人们不知不觉中滑动的风格和实质,以便突出一个意识形态的标准:“正义精神,旨在反对实证主义的本质,符合保障个人的自由传统qu’incarnerait铭记,而德国、法国精神。因此,这些法学家所塑造的法律文化与其说是一种观察,不如说是一种意识形态的载体,人们试图通过将其与民族传统联系起来来确认其合法性和力量,而民族传统在许多方面基本上只是一种理论建构。因为它只是这个有时表现出漠不关心的法国法律文化,建设法律事实、夸大的法律制度之间的对立,其中文化史的手表或限制权利的历史,更糟糕的是,现实中,可以看出,解放后,保持谨慎的沉默的大多数vichyste法。无论如何,20世纪下半叶留给法学家的这种结构是法国自由主义的结构,它没有完全忽视社会观点,而是选择将个人置于法律代表的核心。
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Comment forger une identité nationale ? La culture juridique française vue par la doctrine civiliste au tournant des xixe et xxe siècles
Le but de cette étude est de montrer, à travers l’exemple des générations de civilistes français qui se succèdent de la iiie à la ive République, combien les catégories de notre histoire juridique nationale sont moins des données neutres et objectives que des constructions élaborées dans des contextes particuliers. Lorsqu’en effet ces derniers parlent de culture juridique, c’est pour définir leur propre approche du droit et non pas pour forger les outils susceptibles de permettre la compréhension des autres cultures juridiques. Dans cette approche du droit, on glisse insensiblement de la méthode et du style au fond, afin de mettre en exergue un critère idéologique : l’esprit de justice, conçu pour l’essentiel contre le positivisme et en conformité avec la tradition libérale de sauvegarde de l’individu qu’incarnerait, par opposition à l’esprit allemand, l’esprit français. La culture juridique que façonnent ces juristes est donc moins un constat que le vecteur d’une certaine idéologie, dont on cherche à affirmer la légitimité et la force en la rattachant à une tradition nationale qui, à bien des égards, n’est au fond elle-même qu’une construction doctrinale. Parce qu’elle n’est qu’une construction, cette culture juridique française se montre parfois indifférente à la réalité juridique, en exagérant des oppositions entre ordres juridiques dont l’histoire comparée des droits montre les limites ou, pire encore, à la réalité historique, comme le montre, après la Libération, le silence prudent gardé par la plupart sur le droit vichyste. Quoi qu’il en soit, cette construction léguée aux juristes de la seconde moitié du xxe siècle est celle d’un libéralisme à la française, qui ne néglige pas absolument le point de vue social mais choisit de placer l’individu au cœur des représentations du droit.
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Richard Hyland, « BABEL : Un She’ur » (1990) National, Transnational and European Legal Histories: Problems and Paradigms. A Scottish perspective Ouverture. Dénationaliser l’histoire du droit ? Les modes alternatifs de résolution des conflits Quelle critique pour l’enseignement du droit ?
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GB/T 7714-2015
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