{"title":"父亲的眼睛。记忆痕迹并制定家庭在回国的故事在非洲(Mũkomaũwa Ng gĩ和Noo saro - wiwa)","authors":"Pierre Boizette","doi":"10.58282/colloques.7153","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Là où meurent les rêves 1 et Transwonderland , retour au Nigeria 2 sont deux récits quasiment contemporains l’un de l’autre puisque publiés, en version originale anglaise, à un an d’intervalle, respectivement en 2011 et 2012. Différents du point de vue générique, ils se recoupent néanmoins quant à la biographie de leurs auteurs. Noo Saro-Wiwa et Mũkoma wa Ngũgĩ sont en effet deux écrivains aux noms illustres, en tout cas pour qui s’intéresse aux littératures africaines. La première est la fille de Ken Saro-Wiwa, auteur nigérian connu en France pour Sozaboy 3 , roman de 1985 écrit dans un anglais qu’il qualifiait lui-même de « pourri 4 ». L’écrivain est également resté célèbre pour son engagement en matière d’écologie puisqu’il dénonça les dégâts commis par des multinationales comme Shell dans le delta du Niger. Quant à Mũkoma wa Ngũgĩ, il est le fils de Ngũgĩ wa Thiong’o, écrivain et universitaire kényan ayant pris la décision dans les années 1980 de renoncer à l’anglais pour sa langue maternelle, le kikuyu, suivant en cela sa volonté de décoloniser son esprit, comme il le théorisa dans un ouvrage éponyme ultérieur 5 . Cette filiation est d’autant plus importante pour appréhender leurs textes que leurs pères ont chacun fait les frais des régimes politiques alors en place dans leurs pays respectifs. Ken Saro-Wiwa a ainsi été pendu","PeriodicalId":247676,"journal":{"name":"Archives matérielles, traces mémorielles et littérature des Afriques","volume":"25 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-10-07","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Les yeux du père. Traces et élaboration d’une mémoire familiale dans des récits de retour en Afrique (Mũkoma wa Ngũgĩ et Noo Saro-Wiwa)\",\"authors\":\"Pierre Boizette\",\"doi\":\"10.58282/colloques.7153\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Là où meurent les rêves 1 et Transwonderland , retour au Nigeria 2 sont deux récits quasiment contemporains l’un de l’autre puisque publiés, en version originale anglaise, à un an d’intervalle, respectivement en 2011 et 2012. Différents du point de vue générique, ils se recoupent néanmoins quant à la biographie de leurs auteurs. Noo Saro-Wiwa et Mũkoma wa Ngũgĩ sont en effet deux écrivains aux noms illustres, en tout cas pour qui s’intéresse aux littératures africaines. La première est la fille de Ken Saro-Wiwa, auteur nigérian connu en France pour Sozaboy 3 , roman de 1985 écrit dans un anglais qu’il qualifiait lui-même de « pourri 4 ». L’écrivain est également resté célèbre pour son engagement en matière d’écologie puisqu’il dénonça les dégâts commis par des multinationales comme Shell dans le delta du Niger. Quant à Mũkoma wa Ngũgĩ, il est le fils de Ngũgĩ wa Thiong’o, écrivain et universitaire kényan ayant pris la décision dans les années 1980 de renoncer à l’anglais pour sa langue maternelle, le kikuyu, suivant en cela sa volonté de décoloniser son esprit, comme il le théorisa dans un ouvrage éponyme ultérieur 5 . Cette filiation est d’autant plus importante pour appréhender leurs textes que leurs pères ont chacun fait les frais des régimes politiques alors en place dans leurs pays respectifs. Ken Saro-Wiwa a ainsi été pendu\",\"PeriodicalId\":247676,\"journal\":{\"name\":\"Archives matérielles, traces mémorielles et littérature des Afriques\",\"volume\":\"25 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2021-10-07\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Archives matérielles, traces mémorielles et littérature des Afriques\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.58282/colloques.7153\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Archives matérielles, traces mémorielles et littérature des Afriques","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.7153","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Les yeux du père. Traces et élaboration d’une mémoire familiale dans des récits de retour en Afrique (Mũkoma wa Ngũgĩ et Noo Saro-Wiwa)
Là où meurent les rêves 1 et Transwonderland , retour au Nigeria 2 sont deux récits quasiment contemporains l’un de l’autre puisque publiés, en version originale anglaise, à un an d’intervalle, respectivement en 2011 et 2012. Différents du point de vue générique, ils se recoupent néanmoins quant à la biographie de leurs auteurs. Noo Saro-Wiwa et Mũkoma wa Ngũgĩ sont en effet deux écrivains aux noms illustres, en tout cas pour qui s’intéresse aux littératures africaines. La première est la fille de Ken Saro-Wiwa, auteur nigérian connu en France pour Sozaboy 3 , roman de 1985 écrit dans un anglais qu’il qualifiait lui-même de « pourri 4 ». L’écrivain est également resté célèbre pour son engagement en matière d’écologie puisqu’il dénonça les dégâts commis par des multinationales comme Shell dans le delta du Niger. Quant à Mũkoma wa Ngũgĩ, il est le fils de Ngũgĩ wa Thiong’o, écrivain et universitaire kényan ayant pris la décision dans les années 1980 de renoncer à l’anglais pour sa langue maternelle, le kikuyu, suivant en cela sa volonté de décoloniser son esprit, comme il le théorisa dans un ouvrage éponyme ultérieur 5 . Cette filiation est d’autant plus importante pour appréhender leurs textes que leurs pères ont chacun fait les frais des régimes politiques alors en place dans leurs pays respectifs. Ken Saro-Wiwa a ainsi été pendu