{"title":"系列改编在大仲马火枪手生存中的作用","authors":"Aurore Noury","doi":"10.5206/tc.v3i1.16732","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Qui est d’Artagnan ? La figure historique s’est effacée depuis longtemps derrière la création dumasienne ; mais de manière similaire, le personnage des Trois Mousquetaires n’existe presque plus. Mille fois réimaginé, adapté à tous les supports fictionnels, transformé à chaque lecture et à chaque nouvelle mise en scène, il n’est plus lié à l’œuvre originelle qui a fondé son succès que par quelques caractéristiques lâches – nom, vocation, amitiés, inimitiés. Et si ces traits persistent encore dans chaque incarnation du personnage, ils ne dépendent plus de l’œuvre d’Alexandre Dumas, mais bien du contexte de représentation. Dans ce processus de mue, le format de la série a en effet eu un effet paradoxal : sa proximité avec la logique du roman-feuilleton rapproche curieusement le d’Artagnan sériel de ses origines dumasiennes, mais le rend également d’autant plus élastique. C’est ce paradoxe qu’on cherchera à étudier ici, en comparant deux mises en scène relativement récentes du personnage : la première dans la série soviétique D’Artagnan et les Trois Mousquetaires (1978-1994) qui, en cherchant à reproduire le roman à la ligne près, réussit pourtant à en faire une ode à la vie en Europe de l’Est avant et après la chute du régime communiste ; la seconde dans la série The Musketeers (2014-2016), qui, parfaitement détachée du roman initial en termes d’intrigue, réussit pourtant à traduire l’aspect chevaleresque des mousquetaires dumasiens pour lui faire incarner des angoisses propres au XXIe siècle.","PeriodicalId":498002,"journal":{"name":"Transcr(é)ation","volume":"23 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-09-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"rôle de l'adaptation sérielle dans la survie des mousquetaires de Dumas\",\"authors\":\"Aurore Noury\",\"doi\":\"10.5206/tc.v3i1.16732\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Qui est d’Artagnan ? La figure historique s’est effacée depuis longtemps derrière la création dumasienne ; mais de manière similaire, le personnage des Trois Mousquetaires n’existe presque plus. Mille fois réimaginé, adapté à tous les supports fictionnels, transformé à chaque lecture et à chaque nouvelle mise en scène, il n’est plus lié à l’œuvre originelle qui a fondé son succès que par quelques caractéristiques lâches – nom, vocation, amitiés, inimitiés. Et si ces traits persistent encore dans chaque incarnation du personnage, ils ne dépendent plus de l’œuvre d’Alexandre Dumas, mais bien du contexte de représentation. Dans ce processus de mue, le format de la série a en effet eu un effet paradoxal : sa proximité avec la logique du roman-feuilleton rapproche curieusement le d’Artagnan sériel de ses origines dumasiennes, mais le rend également d’autant plus élastique. C’est ce paradoxe qu’on cherchera à étudier ici, en comparant deux mises en scène relativement récentes du personnage : la première dans la série soviétique D’Artagnan et les Trois Mousquetaires (1978-1994) qui, en cherchant à reproduire le roman à la ligne près, réussit pourtant à en faire une ode à la vie en Europe de l’Est avant et après la chute du régime communiste ; la seconde dans la série The Musketeers (2014-2016), qui, parfaitement détachée du roman initial en termes d’intrigue, réussit pourtant à traduire l’aspect chevaleresque des mousquetaires dumasiens pour lui faire incarner des angoisses propres au XXIe siècle.\",\"PeriodicalId\":498002,\"journal\":{\"name\":\"Transcr(é)ation\",\"volume\":\"23 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2023-09-15\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Transcr(é)ation\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.5206/tc.v3i1.16732\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Transcr(é)ation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.5206/tc.v3i1.16732","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
rôle de l'adaptation sérielle dans la survie des mousquetaires de Dumas
Qui est d’Artagnan ? La figure historique s’est effacée depuis longtemps derrière la création dumasienne ; mais de manière similaire, le personnage des Trois Mousquetaires n’existe presque plus. Mille fois réimaginé, adapté à tous les supports fictionnels, transformé à chaque lecture et à chaque nouvelle mise en scène, il n’est plus lié à l’œuvre originelle qui a fondé son succès que par quelques caractéristiques lâches – nom, vocation, amitiés, inimitiés. Et si ces traits persistent encore dans chaque incarnation du personnage, ils ne dépendent plus de l’œuvre d’Alexandre Dumas, mais bien du contexte de représentation. Dans ce processus de mue, le format de la série a en effet eu un effet paradoxal : sa proximité avec la logique du roman-feuilleton rapproche curieusement le d’Artagnan sériel de ses origines dumasiennes, mais le rend également d’autant plus élastique. C’est ce paradoxe qu’on cherchera à étudier ici, en comparant deux mises en scène relativement récentes du personnage : la première dans la série soviétique D’Artagnan et les Trois Mousquetaires (1978-1994) qui, en cherchant à reproduire le roman à la ligne près, réussit pourtant à en faire une ode à la vie en Europe de l’Est avant et après la chute du régime communiste ; la seconde dans la série The Musketeers (2014-2016), qui, parfaitement détachée du roman initial en termes d’intrigue, réussit pourtant à traduire l’aspect chevaleresque des mousquetaires dumasiens pour lui faire incarner des angoisses propres au XXIe siècle.