{"title":"叛逆的法国,一场名副其实的“运动”?党派形式的象征性抹去与实际转变","authors":"Manuel Cervera-Marzal","doi":"10.3917/pox.138.0045","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Les partis politiques européens font face à une lente érosion de leur socle électoral et militant. Pour tenter d’échapper à ce déclin et, en particulier, à la démonétisation du label partisan, plusieurs organisations politiques nées après la crise de 2008 (Mouvement 5 Étoiles, Podemos, La République en marche, la France insoumise) s’autodéfinissent comme des « mouvements ». Ce vocable indigène trouve un certain écho du côté de la science politique, où s’est récemment diffusé le concept de « parti-mouvement ». Plutôt que d’utiliser ce concept comme catégorie analytique à même d’éclairer sociologiquement le phénomène France insoumise (FI), cet article propose d’étudier les usages militants de la notion de « mouvement ». À travers le cas particulier de la FI, il s’agit de participer à une réflexion plus générale sur la discrétion partisane et sur la façon dont certaines formations, en s’ajustant à la « crise des partis », contribuent à cette crise tout en reconduisant des logiques partisanes non présentées comme telles. Les usages du « mouvement » analysés ici ne sont pas uniquement langagiers ; il s’agit également d’aspects pratiques (règles d’adhésion, répertoire d’action, fonctionnement interne, utilisation du financement public, ancrage territorial, etc.), les deux dimensions – discursives et matérielles – étant étroitement imbriquées. Enfin, il importe de restituer ces usages dans leur contexte socio-politique et d’interroger leur historicité.","PeriodicalId":45578,"journal":{"name":"Politix","volume":"58 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2023-02-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"La France insoumise, un « mouvement » qui n’en a que le nom ? Effacement symbolique et transformations pratiques de la forme partisane\",\"authors\":\"Manuel Cervera-Marzal\",\"doi\":\"10.3917/pox.138.0045\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Les partis politiques européens font face à une lente érosion de leur socle électoral et militant. Pour tenter d’échapper à ce déclin et, en particulier, à la démonétisation du label partisan, plusieurs organisations politiques nées après la crise de 2008 (Mouvement 5 Étoiles, Podemos, La République en marche, la France insoumise) s’autodéfinissent comme des « mouvements ». Ce vocable indigène trouve un certain écho du côté de la science politique, où s’est récemment diffusé le concept de « parti-mouvement ». Plutôt que d’utiliser ce concept comme catégorie analytique à même d’éclairer sociologiquement le phénomène France insoumise (FI), cet article propose d’étudier les usages militants de la notion de « mouvement ». À travers le cas particulier de la FI, il s’agit de participer à une réflexion plus générale sur la discrétion partisane et sur la façon dont certaines formations, en s’ajustant à la « crise des partis », contribuent à cette crise tout en reconduisant des logiques partisanes non présentées comme telles. Les usages du « mouvement » analysés ici ne sont pas uniquement langagiers ; il s’agit également d’aspects pratiques (règles d’adhésion, répertoire d’action, fonctionnement interne, utilisation du financement public, ancrage territorial, etc.), les deux dimensions – discursives et matérielles – étant étroitement imbriquées. Enfin, il importe de restituer ces usages dans leur contexte socio-politique et d’interroger leur historicité.\",\"PeriodicalId\":45578,\"journal\":{\"name\":\"Politix\",\"volume\":\"58 1\",\"pages\":\"0\"},\"PeriodicalIF\":0.1000,\"publicationDate\":\"2023-02-13\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Politix\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.3917/pox.138.0045\",\"RegionNum\":4,\"RegionCategory\":\"社会学\",\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q4\",\"JCRName\":\"POLITICAL SCIENCE\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Politix","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/pox.138.0045","RegionNum":4,"RegionCategory":"社会学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"POLITICAL SCIENCE","Score":null,"Total":0}
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摘要
欧洲各政党的选举和政治基础正在慢慢被侵蚀。为了避免这种衰落,特别是党派标签的废钞化,2008年危机后诞生的几个政治组织(movimento 5 etoiles, Podemos, la republique en marche, la France insoumise)将自己定义为“运动”。这个本土术语在政治科学中得到了一定的呼应,“党派运动”的概念最近在政治科学中传播开来。本文建议研究“运动”这一概念的激进使用,而不是将其作为一个分析范畴,能够从社会学上阐明“法国反叛”现象。if各地的具体情况,这是参与一项更全面的思考,如何酌定派性和某些政党的训练,以适应危机«»,促成了这次危机,同时延长各党派提出的非逻辑等。这里分析的“运动”的使用不仅仅是语言上的;它们还涉及实际方面(成员规则、行动清单、内部运作、公共资金的使用、领土锚定等),这两个方面——话语和物质——是紧密相连的。最后,重要的是在其社会政治背景下恢复这些用法,并质疑它们的历史真实性。
La France insoumise, un « mouvement » qui n’en a que le nom ? Effacement symbolique et transformations pratiques de la forme partisane
Les partis politiques européens font face à une lente érosion de leur socle électoral et militant. Pour tenter d’échapper à ce déclin et, en particulier, à la démonétisation du label partisan, plusieurs organisations politiques nées après la crise de 2008 (Mouvement 5 Étoiles, Podemos, La République en marche, la France insoumise) s’autodéfinissent comme des « mouvements ». Ce vocable indigène trouve un certain écho du côté de la science politique, où s’est récemment diffusé le concept de « parti-mouvement ». Plutôt que d’utiliser ce concept comme catégorie analytique à même d’éclairer sociologiquement le phénomène France insoumise (FI), cet article propose d’étudier les usages militants de la notion de « mouvement ». À travers le cas particulier de la FI, il s’agit de participer à une réflexion plus générale sur la discrétion partisane et sur la façon dont certaines formations, en s’ajustant à la « crise des partis », contribuent à cette crise tout en reconduisant des logiques partisanes non présentées comme telles. Les usages du « mouvement » analysés ici ne sont pas uniquement langagiers ; il s’agit également d’aspects pratiques (règles d’adhésion, répertoire d’action, fonctionnement interne, utilisation du financement public, ancrage territorial, etc.), les deux dimensions – discursives et matérielles – étant étroitement imbriquées. Enfin, il importe de restituer ces usages dans leur contexte socio-politique et d’interroger leur historicité.