V. Raffet , C. Poupaud , C. Delage , V. Bloch , M. Chouchana , J. Azuar
{"title":"长效丁丙诺啡注射液:CSAPA 使用一年的经验","authors":"V. Raffet , C. Poupaud , C. Delage , V. Bloch , M. Chouchana , J. Azuar","doi":"10.1016/j.phacli.2024.04.066","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Contexte</h3><p>La buprénorphine injectable sous-cutanée à libération prolongée est une option thérapeutique supplémentaire dans la prise en charge de la dépendance aux opiacés. Mise sur le marché en 2021, elle consiste en une seule injection hebdomadaire ou mensuelle (tous les 28<!--> <!-->jours).</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Bilan de son utilisation au sein d’un centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) (schémas posologiques, raisons d’arrêt).</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Les données suivantes, issues des dossiers des patients, ont été collectées entre mars 2022 et juillet 2023 : sociodémographique, schéma de prise, raisons d’arrêt, écart par rapport au schéma recommandé.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total, 20 patients ont reçu au moins une dose de buprénorphine injectable, dont 19 hommes. L’âge moyen était de 53<!--> <!-->ans et 11 patients étaient encore traités au moment de l’analyse. La buprénorphine injectable a été initiée chez 5 patients naïfs de tout traitement de substitution aux opiacés.</p><p>Trois patients ont été traités uniquement par un schéma hebdomadaire, 6 ont débuté directement en schéma mensuel et 11 ont débuté le traitement en hebdomadaire puis sont passés en mensuel. La majorité des posologies mensuelles étaient de 64<!--> <!-->mg/mois (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8) ou 128<!--> <!-->mg/mois (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7). Deux patients seulement sont actuellement sous 160<!--> <!-->mg car cette présentation est arrivée sur le marché plus tard (juin 2023).</p><p>Les patients qui ont reçu la forme hebdomadaire uniquement ont tous arrêté le traitement. Trois des patients sous schéma mensuel initial ont eu besoin d’injections plus rapprochées les deux premiers mois de traitement à cause de syndrome de sevrage.</p><p>Les raisons de l’arrêt (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->9) étaient : apparition de syndrome de sevrage dès le premier mois de traitement (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), survenue de douleurs abdominales pouvant être un signe de sevrage ou de surdosage (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), préférence du patient pour la voie orale (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) et on compte 2 perdus de vue. La majorité des arrêts ont eu lieu durant le premier mois de traitement.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>La plupart des arrêts se font dans le 1<sup>er</sup> mois de traitement. Cela soulève la question de l’acceptation psychologique et physique de certains patients.</p><p>Le schéma hebdomadaire n’est plus utilisé aujourd’hui par les cliniciens qui initient quasi-systématiquement avec un schéma mensuel.</p><p>La commercialisation de la forme mensuelle à 160<!--> <!-->mg a permis une meilleure prise en charge des patients nécessitant une posologie quotidienne élevée de buprénorphine orale.</p><p>Enfin, les premières injections sont souvent plus rapprochées avant d’atteindre un plateau, surtout en schéma mensuel direct.</p><p>En conclusion, la buprénorphine injectable est une alternative intéressante aux comprimés pour certains patients : elle semble bien acceptée par les patients, est bien tolérée et permet de stabiliser des patients qui ne l’étaient pas en voie orale. On note cependant un besoin de recommandations pour l’utilisation de cette formulation vis-à-vis de la formulation sublinguale.</p></div>","PeriodicalId":100870,"journal":{"name":"Le Pharmacien Clinicien","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"La buprénorphine injectable à libération prolongée : retour sur un an d’utilisation en CSAPA\",\"authors\":\"V. Raffet , C. Poupaud , C. Delage , V. Bloch , M. Chouchana , J. Azuar\",\"doi\":\"10.1016/j.phacli.2024.04.066\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Contexte</h3><p>La buprénorphine injectable sous-cutanée à libération prolongée est une option thérapeutique supplémentaire dans la prise en charge de la dépendance aux opiacés. Mise sur le marché en 2021, elle consiste en une seule injection hebdomadaire ou mensuelle (tous les 28<!--> <!-->jours).</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Bilan de son utilisation au sein d’un centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) (schémas posologiques, raisons d’arrêt).</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Les données suivantes, issues des dossiers des patients, ont été collectées entre mars 2022 et juillet 2023 : sociodémographique, schéma de prise, raisons d’arrêt, écart par rapport au schéma recommandé.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Au total, 20 patients ont reçu au moins une dose de buprénorphine injectable, dont 19 hommes. L’âge moyen était de 53<!--> <!-->ans et 11 patients étaient encore traités au moment de l’analyse. La buprénorphine injectable a été initiée chez 5 patients naïfs de tout traitement de substitution aux opiacés.</p><p>Trois patients ont été traités uniquement par un schéma hebdomadaire, 6 ont débuté directement en schéma mensuel et 11 ont débuté le traitement en hebdomadaire puis sont passés en mensuel. La majorité des posologies mensuelles étaient de 64<!--> <!-->mg/mois (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->8) ou 128<!--> <!-->mg/mois (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->7). Deux patients seulement sont actuellement sous 160<!--> <!-->mg car cette présentation est arrivée sur le marché plus tard (juin 2023).</p><p>Les patients qui ont reçu la forme hebdomadaire uniquement ont tous arrêté le traitement. Trois des patients sous schéma mensuel initial ont eu besoin d’injections plus rapprochées les deux premiers mois de traitement à cause de syndrome de sevrage.</p><p>Les raisons de l’arrêt (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->9) étaient : apparition de syndrome de sevrage dès le premier mois de traitement (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->3), survenue de douleurs abdominales pouvant être un signe de sevrage ou de surdosage (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2), préférence du patient pour la voie orale (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->2) et on compte 2 perdus de vue. La majorité des arrêts ont eu lieu durant le premier mois de traitement.</p></div><div><h3>Discussion - Conclusion</h3><p>La plupart des arrêts se font dans le 1<sup>er</sup> mois de traitement. Cela soulève la question de l’acceptation psychologique et physique de certains patients.</p><p>Le schéma hebdomadaire n’est plus utilisé aujourd’hui par les cliniciens qui initient quasi-systématiquement avec un schéma mensuel.</p><p>La commercialisation de la forme mensuelle à 160<!--> <!-->mg a permis une meilleure prise en charge des patients nécessitant une posologie quotidienne élevée de buprénorphine orale.</p><p>Enfin, les premières injections sont souvent plus rapprochées avant d’atteindre un plateau, surtout en schéma mensuel direct.</p><p>En conclusion, la buprénorphine injectable est une alternative intéressante aux comprimés pour certains patients : elle semble bien acceptée par les patients, est bien tolérée et permet de stabiliser des patients qui ne l’étaient pas en voie orale. 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La buprénorphine injectable à libération prolongée : retour sur un an d’utilisation en CSAPA
Contexte
La buprénorphine injectable sous-cutanée à libération prolongée est une option thérapeutique supplémentaire dans la prise en charge de la dépendance aux opiacés. Mise sur le marché en 2021, elle consiste en une seule injection hebdomadaire ou mensuelle (tous les 28 jours).
Objectifs
Bilan de son utilisation au sein d’un centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) (schémas posologiques, raisons d’arrêt).
Méthode
Les données suivantes, issues des dossiers des patients, ont été collectées entre mars 2022 et juillet 2023 : sociodémographique, schéma de prise, raisons d’arrêt, écart par rapport au schéma recommandé.
Résultats
Au total, 20 patients ont reçu au moins une dose de buprénorphine injectable, dont 19 hommes. L’âge moyen était de 53 ans et 11 patients étaient encore traités au moment de l’analyse. La buprénorphine injectable a été initiée chez 5 patients naïfs de tout traitement de substitution aux opiacés.
Trois patients ont été traités uniquement par un schéma hebdomadaire, 6 ont débuté directement en schéma mensuel et 11 ont débuté le traitement en hebdomadaire puis sont passés en mensuel. La majorité des posologies mensuelles étaient de 64 mg/mois (n = 8) ou 128 mg/mois (n = 7). Deux patients seulement sont actuellement sous 160 mg car cette présentation est arrivée sur le marché plus tard (juin 2023).
Les patients qui ont reçu la forme hebdomadaire uniquement ont tous arrêté le traitement. Trois des patients sous schéma mensuel initial ont eu besoin d’injections plus rapprochées les deux premiers mois de traitement à cause de syndrome de sevrage.
Les raisons de l’arrêt (n = 9) étaient : apparition de syndrome de sevrage dès le premier mois de traitement (n = 3), survenue de douleurs abdominales pouvant être un signe de sevrage ou de surdosage (n = 2), préférence du patient pour la voie orale (n = 2) et on compte 2 perdus de vue. La majorité des arrêts ont eu lieu durant le premier mois de traitement.
Discussion - Conclusion
La plupart des arrêts se font dans le 1er mois de traitement. Cela soulève la question de l’acceptation psychologique et physique de certains patients.
Le schéma hebdomadaire n’est plus utilisé aujourd’hui par les cliniciens qui initient quasi-systématiquement avec un schéma mensuel.
La commercialisation de la forme mensuelle à 160 mg a permis une meilleure prise en charge des patients nécessitant une posologie quotidienne élevée de buprénorphine orale.
Enfin, les premières injections sont souvent plus rapprochées avant d’atteindre un plateau, surtout en schéma mensuel direct.
En conclusion, la buprénorphine injectable est une alternative intéressante aux comprimés pour certains patients : elle semble bien acceptée par les patients, est bien tolérée et permet de stabiliser des patients qui ne l’étaient pas en voie orale. On note cependant un besoin de recommandations pour l’utilisation de cette formulation vis-à-vis de la formulation sublinguale.