{"title":"gisele Halimi的Fritna,审判还是寻找“另一个母亲”?","authors":"M. Kallel","doi":"10.1353/exp.2021.0015","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Résumé:L’article vise à montrer que Fritna (1999) constitue une étape particulière dans le parcours de Gisèle Halimi, l’avocate, la femme politique et la militante féministe. Faire de sa vie et de celle de ses proches la matière de son œuvre est un acte transgressif notamment pour les écrivaines maghrébines où la famille et son socle, la mère, relèvent du domaine du sacré et de l’intouchable. Fritna se lit comme une « quête » à haut risque de la mère morte. Cette quête est aussi une enquête minutieuse et un procès dans les deux sens du terme à savoir un examen judiciaire et un processus, une progression. La progression va de pair avec la réparation du mal premier causé à la mère, un mal provenant des stéréotypes, des codes sociaux et de la narratrice elle-même, bien installée dans ses certitudes et insensible au monde de sa génitrice. Fritna, s’inscrit dans ce que Gisèle Halimi appelle «[sa] croisade » contre l’injustice et les violences faites aux femmes, mais aussi contre le féminisme inspiré de la philosophie humaniste de Simone de Beauvoir. L’universalisme au nom duquel on place les valeurs communes audessus des valeurs particulières ne cadre pas avec la vision de Gisèle Halimi, l’avocate d’origine juive tunisienne pleinement engagée dans la défense de l’égalité entre les sexes, les peuples et les cultures.Abstract:The article aims to show that Fritna (1999) constitutes a particular stage in the career of the lawyer, politician and feminist activist Gisèle Halimi. To make her life and that of her relatives the subject of her work is a transgressive act, particularly for Maghrebi women writers, for whom the family and its foundation, the mother, are in the realm of the sacred and therefore untouchable. Fritna reads like a high-risk “quest” for the dead mother. This quest is also a meticulous investigation and a trial in both senses of the word, namely a judicial examination and a process, a progression. The progression goes hand in hand with the reparation of the first harm caused to the mother, a harm coming from stereotypes, social codes, and from the narrator herself, ensconced in her certainties and insensitive to her mother’s world. Fritna is part of what Gisèle Halimi calls “[her] crusade” against injustice and violence against women, but also against the feminism inspired by the humanist philosophy of Simone de Beauvoir. Universalism, in the name of which common values are placed above particular values, does not fit with the vision of Gisèle Halimi, the lawyer of Tunisian Jewish origin fully committed to the defense of equality between the sexes, peoples, and cultures.","PeriodicalId":41074,"journal":{"name":"Expressions maghrebines","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2021-12-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Fritna de Gisèle Halimi, procès ou quête de « l’autre mère » ?\",\"authors\":\"M. Kallel\",\"doi\":\"10.1353/exp.2021.0015\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Résumé:L’article vise à montrer que Fritna (1999) constitue une étape particulière dans le parcours de Gisèle Halimi, l’avocate, la femme politique et la militante féministe. Faire de sa vie et de celle de ses proches la matière de son œuvre est un acte transgressif notamment pour les écrivaines maghrébines où la famille et son socle, la mère, relèvent du domaine du sacré et de l’intouchable. Fritna se lit comme une « quête » à haut risque de la mère morte. Cette quête est aussi une enquête minutieuse et un procès dans les deux sens du terme à savoir un examen judiciaire et un processus, une progression. La progression va de pair avec la réparation du mal premier causé à la mère, un mal provenant des stéréotypes, des codes sociaux et de la narratrice elle-même, bien installée dans ses certitudes et insensible au monde de sa génitrice. Fritna, s’inscrit dans ce que Gisèle Halimi appelle «[sa] croisade » contre l’injustice et les violences faites aux femmes, mais aussi contre le féminisme inspiré de la philosophie humaniste de Simone de Beauvoir. L’universalisme au nom duquel on place les valeurs communes audessus des valeurs particulières ne cadre pas avec la vision de Gisèle Halimi, l’avocate d’origine juive tunisienne pleinement engagée dans la défense de l’égalité entre les sexes, les peuples et les cultures.Abstract:The article aims to show that Fritna (1999) constitutes a particular stage in the career of the lawyer, politician and feminist activist Gisèle Halimi. To make her life and that of her relatives the subject of her work is a transgressive act, particularly for Maghrebi women writers, for whom the family and its foundation, the mother, are in the realm of the sacred and therefore untouchable. Fritna reads like a high-risk “quest” for the dead mother. This quest is also a meticulous investigation and a trial in both senses of the word, namely a judicial examination and a process, a progression. The progression goes hand in hand with the reparation of the first harm caused to the mother, a harm coming from stereotypes, social codes, and from the narrator herself, ensconced in her certainties and insensitive to her mother’s world. Fritna is part of what Gisèle Halimi calls “[her] crusade” against injustice and violence against women, but also against the feminism inspired by the humanist philosophy of Simone de Beauvoir. Universalism, in the name of which common values are placed above particular values, does not fit with the vision of Gisèle Halimi, the lawyer of Tunisian Jewish origin fully committed to the defense of equality between the sexes, peoples, and cultures.\",\"PeriodicalId\":41074,\"journal\":{\"name\":\"Expressions maghrebines\",\"volume\":null,\"pages\":null},\"PeriodicalIF\":0.1000,\"publicationDate\":\"2021-12-02\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Expressions maghrebines\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1353/exp.2021.0015\",\"RegionNum\":3,\"RegionCategory\":\"文学\",\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"0\",\"JCRName\":\"LITERATURE, ROMANCE\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Expressions maghrebines","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1353/exp.2021.0015","RegionNum":3,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"LITERATURE, ROMANCE","Score":null,"Total":0}
Fritna de Gisèle Halimi, procès ou quête de « l’autre mère » ?
Résumé:L’article vise à montrer que Fritna (1999) constitue une étape particulière dans le parcours de Gisèle Halimi, l’avocate, la femme politique et la militante féministe. Faire de sa vie et de celle de ses proches la matière de son œuvre est un acte transgressif notamment pour les écrivaines maghrébines où la famille et son socle, la mère, relèvent du domaine du sacré et de l’intouchable. Fritna se lit comme une « quête » à haut risque de la mère morte. Cette quête est aussi une enquête minutieuse et un procès dans les deux sens du terme à savoir un examen judiciaire et un processus, une progression. La progression va de pair avec la réparation du mal premier causé à la mère, un mal provenant des stéréotypes, des codes sociaux et de la narratrice elle-même, bien installée dans ses certitudes et insensible au monde de sa génitrice. Fritna, s’inscrit dans ce que Gisèle Halimi appelle «[sa] croisade » contre l’injustice et les violences faites aux femmes, mais aussi contre le féminisme inspiré de la philosophie humaniste de Simone de Beauvoir. L’universalisme au nom duquel on place les valeurs communes audessus des valeurs particulières ne cadre pas avec la vision de Gisèle Halimi, l’avocate d’origine juive tunisienne pleinement engagée dans la défense de l’égalité entre les sexes, les peuples et les cultures.Abstract:The article aims to show that Fritna (1999) constitutes a particular stage in the career of the lawyer, politician and feminist activist Gisèle Halimi. To make her life and that of her relatives the subject of her work is a transgressive act, particularly for Maghrebi women writers, for whom the family and its foundation, the mother, are in the realm of the sacred and therefore untouchable. Fritna reads like a high-risk “quest” for the dead mother. This quest is also a meticulous investigation and a trial in both senses of the word, namely a judicial examination and a process, a progression. The progression goes hand in hand with the reparation of the first harm caused to the mother, a harm coming from stereotypes, social codes, and from the narrator herself, ensconced in her certainties and insensitive to her mother’s world. Fritna is part of what Gisèle Halimi calls “[her] crusade” against injustice and violence against women, but also against the feminism inspired by the humanist philosophy of Simone de Beauvoir. Universalism, in the name of which common values are placed above particular values, does not fit with the vision of Gisèle Halimi, the lawyer of Tunisian Jewish origin fully committed to the defense of equality between the sexes, peoples, and cultures.