{"title":"国家的未来","authors":"B. Cazeneuve","doi":"10.3138/ttr.40.2.377","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Résumé:On assiste au retour des nations, communautés de destin dont la nécessité apparaît renforcée par la progression des inégalités sociales et territoriales et une mondialisation entraînant une concurrence parfois déloyale entre les États. Dans cet article Bernard Cazeneuve analyse l'évolution historique qui a conduit après la chute de l'Urss en 1991 à considérer la démocratie libérale comme la fin de l'histoire ou un horizon indépassable. Malgré les attentats de 2001, l'Europe s'est construite sur l'idée d'abolitions des nations et a privilégié l'extension vers l'Est, avant que ne soit remise en cause cette disqualification de la nation. Depuis une dizaine d'années on redécouvre la vertu protectrice pour les peuples des nations, qui sont le niveau le plus adéquat d'une délibération à distance des particularismes régionaux mais respectueuse des héritages historiques. Ce retour des nations doit beaucoup à la concurrence des instances internationales et des grandes entreprises qui semblent mettre en péril la capacité des hommes à choisir leur destin ; il doit aussi beaucoup en Europe de l'Est à une intégration peut être trop rapide des petites nations dont la nationalité écrasée par le communisme n'a pas eu le temps de se reconstruire. Face à ce sentiment du « à quoi bon », au désenchantement né de l'insuffisante attention portée par l'Europe aux réalités nationales, Bernard Cazeneuve rappelle le mot de Jaurès dans l'Armée nouvelle (1911) : « Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d'internationalisme y ramène »6 pour en tirer un programme d'action pour l'Europe et pour la France.","PeriodicalId":41972,"journal":{"name":"Tocqueville Review","volume":"40 1","pages":"377 - 389"},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2019-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Le futur des nations\",\"authors\":\"B. Cazeneuve\",\"doi\":\"10.3138/ttr.40.2.377\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Résumé:On assiste au retour des nations, communautés de destin dont la nécessité apparaît renforcée par la progression des inégalités sociales et territoriales et une mondialisation entraînant une concurrence parfois déloyale entre les États. Dans cet article Bernard Cazeneuve analyse l'évolution historique qui a conduit après la chute de l'Urss en 1991 à considérer la démocratie libérale comme la fin de l'histoire ou un horizon indépassable. Malgré les attentats de 2001, l'Europe s'est construite sur l'idée d'abolitions des nations et a privilégié l'extension vers l'Est, avant que ne soit remise en cause cette disqualification de la nation. Depuis une dizaine d'années on redécouvre la vertu protectrice pour les peuples des nations, qui sont le niveau le plus adéquat d'une délibération à distance des particularismes régionaux mais respectueuse des héritages historiques. Ce retour des nations doit beaucoup à la concurrence des instances internationales et des grandes entreprises qui semblent mettre en péril la capacité des hommes à choisir leur destin ; il doit aussi beaucoup en Europe de l'Est à une intégration peut être trop rapide des petites nations dont la nationalité écrasée par le communisme n'a pas eu le temps de se reconstruire. Face à ce sentiment du « à quoi bon », au désenchantement né de l'insuffisante attention portée par l'Europe aux réalités nationales, Bernard Cazeneuve rappelle le mot de Jaurès dans l'Armée nouvelle (1911) : « Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d'internationalisme y ramène »6 pour en tirer un programme d'action pour l'Europe et pour la France.\",\"PeriodicalId\":41972,\"journal\":{\"name\":\"Tocqueville Review\",\"volume\":\"40 1\",\"pages\":\"377 - 389\"},\"PeriodicalIF\":0.1000,\"publicationDate\":\"2019-11-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Tocqueville Review\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.3138/ttr.40.2.377\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q4\",\"JCRName\":\"POLITICAL SCIENCE\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Tocqueville Review","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3138/ttr.40.2.377","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"POLITICAL SCIENCE","Score":null,"Total":0}
Résumé:On assiste au retour des nations, communautés de destin dont la nécessité apparaît renforcée par la progression des inégalités sociales et territoriales et une mondialisation entraînant une concurrence parfois déloyale entre les États. Dans cet article Bernard Cazeneuve analyse l'évolution historique qui a conduit après la chute de l'Urss en 1991 à considérer la démocratie libérale comme la fin de l'histoire ou un horizon indépassable. Malgré les attentats de 2001, l'Europe s'est construite sur l'idée d'abolitions des nations et a privilégié l'extension vers l'Est, avant que ne soit remise en cause cette disqualification de la nation. Depuis une dizaine d'années on redécouvre la vertu protectrice pour les peuples des nations, qui sont le niveau le plus adéquat d'une délibération à distance des particularismes régionaux mais respectueuse des héritages historiques. Ce retour des nations doit beaucoup à la concurrence des instances internationales et des grandes entreprises qui semblent mettre en péril la capacité des hommes à choisir leur destin ; il doit aussi beaucoup en Europe de l'Est à une intégration peut être trop rapide des petites nations dont la nationalité écrasée par le communisme n'a pas eu le temps de se reconstruire. Face à ce sentiment du « à quoi bon », au désenchantement né de l'insuffisante attention portée par l'Europe aux réalités nationales, Bernard Cazeneuve rappelle le mot de Jaurès dans l'Armée nouvelle (1911) : « Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d'internationalisme y ramène »6 pour en tirer un programme d'action pour l'Europe et pour la France.