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摘要
我们读蒙田的乐趣从何而来?-一种可以在竞争限制下部署的幸福:这是旧的聚合语言;我发现了蒙田,你们很多人可能也一样,那一年的集会和这次会议决定了我作为十六世主义者的职业。从那时起,散文就成了我最喜欢的读物和日常生活课程之一。在阅读蒙田的乐趣中,我想问他,在许多其他批评之后,我仔细看了第三章,第10章,“管理他的意志”。它涉及公共生活与私人生活之间的关系,无法无天与无法无天之间的关系,一个人在社会中所承担的责任与社会内部的关系,外部与内心的关系,陌生人与自己的关系。在这篇文章中,我们读到一篇关于释放练习的邀请。这些问题在语言上有影响:蒙田选择了一种“滑稽而私人的风格”,即拉丁人的日常布道(humile atque quotidianum sermonis genus3),这与公开的争论风格不同。他声称“一种不适合公开谈判的形式”(1:40:461)。在这里,阅读的乐趣之一,就像在许多其他章节一样,在于这些书页的具体厚度,充满了对象和现实;这是罗兰·巴特(Roland Barthes)所说的文本的乐趣之一,“看到一个时代的“日常生活”被描绘出来的乐趣”,满足了读者的“好奇”
Le goût de la langue : Remarques sur l’usage des mots concrets dans le chapitre « De ménager sa volonté »
D’ou nous vient notre bonheur a lire Montaigne ? – un bonheur qui peut se deployer malgre les contraintes du concours : c’est l’ancienne agregative qui parle ; j’ai decouvert Montaigne, comme beaucoup d’entre vous sans doute, l’annee d’agregation et cette rencontre a decide de ma vocation de seiziemiste. Les Essais sont devenus depuis lors une de mes lectures favorites et une lecon de vie quotidienne. Ce bonheur a lire Montaigne, j’ai voulu l’interroger en regardant de pres, apres bien d’autres critiques1, le chapitre III, 10, « De menager sa volonte ». Il y est question du rapport entre la vie publique et la vie privee, entre negotium et otium, entre les charges que l’on occupe dans la societe et son for interieur, entre le dehors et le dedans2, entre l’etranger et le propre ; l’on peut y lire une invitation a la pratique du detachement. De tels enjeux ont des implications linguistiques : Montaigne fait le choix d’un « style comique et prive », le sermo quotidianus des Latins (humile atque cotidianum sermonis genus3), different du style public, de la contentio4; il revendique « une forme [s]ienne, inepte aux negotiations publiques » (I, 40 : 461).Un des plaisirs de lecture tient ici, comme dans beaucoup d’autres chapitres, a l’epaisseur concrete de ces pages qui fourmillentd’objets et de realia ; c’est la un des plaisirs du texte dont parlait Roland Barthes, « plaisir a voir representer la “vie quotidienne” d’une epoque », qui assouvit chez le lecteur une « curiosite des men