{"title":"分类上的混乱:没有住所的高等教育毕业生的非典型地位下降","authors":"N. Sembel, P. Cordazzo","doi":"10.3406/ESTAT.2016.10711","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"[fre] Selon l’enquete Sans-Domicile realisee par l’Insee et l’Ined en 2012 aupres des adultes sans domicile francophones, 14 % d’entre eux ont fait des etudes superieures et 10 % en sont sortis diplomes. Les diplomes du superieur sont plus souvent d’âge intermediaire (30-49 ans), issus de categories plus favorisees (39 % contre 17 %) et vivent davantage en region parisienne que ceux qui ne le sont pas ; ils sont aussi plus souvent nes a l’etranger (66 % contre 43 %), particulierement en Afrique. En affinant, deux profils se degagent, produits par deux processus de precarisation differents : d’une part, des diplomes de l’enseignement superieur francais, plus souvent hommes, plus âges, plus seuls, un peu plus souvent issus de classes sociales defavorisees, un peu moins parisiens ; et des diplomes de l’enseignement superieur etranger, plus souvent femmes, âgees entre 30 et 49 ans, voire de moins de 30 ans, avec enfant(s) (le plus souvent en couple, mais aussi seules), un peu plus souvent issus de classe moyenne. En outre, selon nos calculs, pres de 15 % des sans-domicile ayant fait des etudes superieures ont connu une premiere situation de sans-domiciliation au cours de leurs etudes, plus souvent dans le superieur francais. Cette valeur varie de 6 % pour les diplomes du superieur a 31 % pour ceux n’ayant pas obtenu leur diplome, ces derniers etant essentiellement de categorie sociale defavorisee. Signe de l’extension des phenomenes de declassement, le diplome ne protege pas systematiquement de la precarite. Les diplomes du superieur sans domicile sont souvent dans des situations comparables aux sans-domicile non-diplomes. Ils s’en distinguent neanmoins, selon nos resultats, par un rapport a l’emploi un peu plus dynamique, un etat de sante juge (par eux) plus souvent comme «tres bon » , une experience plus tardive de la sans-domiciliation, et notamment de la « rue » , et un soutien plus actif de leur reseau de sociabilite (amis, proches, voisins, famille).","PeriodicalId":38830,"journal":{"name":"Economie et Statistique","volume":"186 1","pages":"69-85"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"2","resultStr":"{\"title\":\"Un désordre dans la catégorisation : le déclassement statutaire atypique de diplômés du supérieur sans domicile\",\"authors\":\"N. 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Un désordre dans la catégorisation : le déclassement statutaire atypique de diplômés du supérieur sans domicile
[fre] Selon l’enquete Sans-Domicile realisee par l’Insee et l’Ined en 2012 aupres des adultes sans domicile francophones, 14 % d’entre eux ont fait des etudes superieures et 10 % en sont sortis diplomes. Les diplomes du superieur sont plus souvent d’âge intermediaire (30-49 ans), issus de categories plus favorisees (39 % contre 17 %) et vivent davantage en region parisienne que ceux qui ne le sont pas ; ils sont aussi plus souvent nes a l’etranger (66 % contre 43 %), particulierement en Afrique. En affinant, deux profils se degagent, produits par deux processus de precarisation differents : d’une part, des diplomes de l’enseignement superieur francais, plus souvent hommes, plus âges, plus seuls, un peu plus souvent issus de classes sociales defavorisees, un peu moins parisiens ; et des diplomes de l’enseignement superieur etranger, plus souvent femmes, âgees entre 30 et 49 ans, voire de moins de 30 ans, avec enfant(s) (le plus souvent en couple, mais aussi seules), un peu plus souvent issus de classe moyenne. En outre, selon nos calculs, pres de 15 % des sans-domicile ayant fait des etudes superieures ont connu une premiere situation de sans-domiciliation au cours de leurs etudes, plus souvent dans le superieur francais. Cette valeur varie de 6 % pour les diplomes du superieur a 31 % pour ceux n’ayant pas obtenu leur diplome, ces derniers etant essentiellement de categorie sociale defavorisee. Signe de l’extension des phenomenes de declassement, le diplome ne protege pas systematiquement de la precarite. Les diplomes du superieur sans domicile sont souvent dans des situations comparables aux sans-domicile non-diplomes. Ils s’en distinguent neanmoins, selon nos resultats, par un rapport a l’emploi un peu plus dynamique, un etat de sante juge (par eux) plus souvent comme «tres bon » , une experience plus tardive de la sans-domiciliation, et notamment de la « rue » , et un soutien plus actif de leur reseau de sociabilite (amis, proches, voisins, famille).