Les endomorphines et les récepteurs des opioïdes

La mise en évidence des sites de liaison pour les opiacés exogènes a conduit à la découverte des endomorphines. Ces peptides morphinomimétiques endogènes peuvent être classés en trois familles qui dérivent chacune de précurseurs distincts : la pro-opiomélanocortine à l'origine de la β-endorphine et de peptides apparentés ; la proenképhaline A d'où proviennent les enképhalines et des peptides voisins ; la proenképhaline B (ou prodynorphine) d'où sont issues les néo-endorphines et les dynorphines. Les récepteurs des opioïdes sont multiples (μ, δ, κ, ε). Leurs propriétés pharmacologiques et leurs distributions spécifiques dans le système nerveux central pourraient correspondre à l'hétérogénéité des endomorphines. De nombreuses hypothèses ont été proposées concernant le rôle fonctionnel des systèmes endomorphiniques. Les structures nerveuses spinales et encéphaliques impliquées dans la nociception sont parmi les plus riches en neurones endomorphiniques et en récepteurs des opioïdes, et des données de plus en plus nombreuses plaident en faveur d'un rôle physiologique des endomorphines dans la nociception.