{"title":"使用眼镜片的双眼视力受斜视的影响","authors":"Romain Praud (Opticien)","doi":"10.1016/j.rfo.2023.04.007","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>À travers un système optique, l’objet que nous observons est déplacé, anamorphosé, et l’espace dans lequel nous l’observons est transformé ; ces effets sont globalement tous proportionnels à la distance verre-œil et seront donc atténués avec des lentilles de contact ou intra-oculaire, sauf pour l’aniséïconie en cas d’anisométropie axile. Lorsque ces déformations sont asymétriques, elles peuvent conduire à la diplopie. Les lois de l’optique géométrique et ce que nous connaissons des limites fusionnelles encouragent à certaines précautions en présence d’une anisométropie supérieure à 2,00 dioptries. La différence d’effet prismatique lors des versions et la différence de taille des images rétiennes peuvent nuire à la fusion et les sollicitations accommodatives asymétriques peuvent la fragiliser. Par ailleurs, les particularités topographiques des verres progressifs solliciteront davantage les capacités fusionnelles en vision de près que certaines fabrications spéciales, intégrant des prismes, pourrons réduire. Ces différences de sollicitation entre les deux yeux seront souvent mieux gérées avec une compensation en lentilles de contact. Néanmoins, certaines raisons physiologiques ou techniques envisageront les systèmes optiques aériens, notamment pour limiter l’aniséïconie. Cependant, il n’est pas si rare de constater une absence de signes fonctionnels pour des anisométropies bien supérieures. Des adaptations corticales progressives, autre que la suppression, se mettent parfois en place et préservent la fusion. Devant un cortège asthénopique pas toujours univoque, mieux connaître ce que subit couple oculaire derrière une paire de de lunettes permet d’évaluer sa tolérance à l’anisométropie et de proposer d’éventuelles adaptations pour en réduire l’inconfort induit.</p></div><div><p>Through an optical system, the object we observe is displaced, anamorphosed, and the space in which we observe it is transformed; these effects are globally all proportional to the lens-to-eye distance and will therefore be attenuated with contact or intraocular lenses, except for aniseism in case of axial anisometropia. When these deformations are asymmetric, they can lead to diplopia. The laws of geometric optics and what we know about fusional limits encourage certain precautions in the presence of anisometropia greater than 2.00 diopters. The difference in prismatic effect during versions and the difference in size of the retained images can hinder fusion and asymmetric accommodative stresses can weaken it. In addition, the topographical characteristics of progressive lenses will place greater demands on fusion capabilities in near vision, which can be reduced by special designs incorporating prisms. These differences in stress between the two eyes are often better managed with contact lens compensation. Nevertheless, certain physiological or technical reasons will consider overhead optical systems, in particular to limit aniseism. However, it is not uncommon to observe an absence of functional signs for much greater anisometropia. Progressive cortical adaptations, other than suppression, sometimes take place and preserve fusion. Faced with an asthenopic procession that is not always unambiguous, a better understanding of what the ocular couple undergoes behind a pair of optical lenses makes it possible to evaluate their tolerance to the anisometropia and to propose possible adaptations to reduce the discomfort induced.</p></div>","PeriodicalId":101131,"journal":{"name":"Revue Francophone d'Orthoptie","volume":"17 2","pages":"Pages 81-86"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-04-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Incidence de l’anisométropie sur la vision binoculaire avec des verres de lunettes\",\"authors\":\"Romain Praud (Opticien)\",\"doi\":\"10.1016/j.rfo.2023.04.007\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><p>À travers un système optique, l’objet que nous observons est déplacé, anamorphosé, et l’espace dans lequel nous l’observons est transformé ; ces effets sont globalement tous proportionnels à la distance verre-œil et seront donc atténués avec des lentilles de contact ou intra-oculaire, sauf pour l’aniséïconie en cas d’anisométropie axile. 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Incidence de l’anisométropie sur la vision binoculaire avec des verres de lunettes
À travers un système optique, l’objet que nous observons est déplacé, anamorphosé, et l’espace dans lequel nous l’observons est transformé ; ces effets sont globalement tous proportionnels à la distance verre-œil et seront donc atténués avec des lentilles de contact ou intra-oculaire, sauf pour l’aniséïconie en cas d’anisométropie axile. Lorsque ces déformations sont asymétriques, elles peuvent conduire à la diplopie. Les lois de l’optique géométrique et ce que nous connaissons des limites fusionnelles encouragent à certaines précautions en présence d’une anisométropie supérieure à 2,00 dioptries. La différence d’effet prismatique lors des versions et la différence de taille des images rétiennes peuvent nuire à la fusion et les sollicitations accommodatives asymétriques peuvent la fragiliser. Par ailleurs, les particularités topographiques des verres progressifs solliciteront davantage les capacités fusionnelles en vision de près que certaines fabrications spéciales, intégrant des prismes, pourrons réduire. Ces différences de sollicitation entre les deux yeux seront souvent mieux gérées avec une compensation en lentilles de contact. Néanmoins, certaines raisons physiologiques ou techniques envisageront les systèmes optiques aériens, notamment pour limiter l’aniséïconie. Cependant, il n’est pas si rare de constater une absence de signes fonctionnels pour des anisométropies bien supérieures. Des adaptations corticales progressives, autre que la suppression, se mettent parfois en place et préservent la fusion. Devant un cortège asthénopique pas toujours univoque, mieux connaître ce que subit couple oculaire derrière une paire de de lunettes permet d’évaluer sa tolérance à l’anisométropie et de proposer d’éventuelles adaptations pour en réduire l’inconfort induit.
Through an optical system, the object we observe is displaced, anamorphosed, and the space in which we observe it is transformed; these effects are globally all proportional to the lens-to-eye distance and will therefore be attenuated with contact or intraocular lenses, except for aniseism in case of axial anisometropia. When these deformations are asymmetric, they can lead to diplopia. The laws of geometric optics and what we know about fusional limits encourage certain precautions in the presence of anisometropia greater than 2.00 diopters. The difference in prismatic effect during versions and the difference in size of the retained images can hinder fusion and asymmetric accommodative stresses can weaken it. In addition, the topographical characteristics of progressive lenses will place greater demands on fusion capabilities in near vision, which can be reduced by special designs incorporating prisms. These differences in stress between the two eyes are often better managed with contact lens compensation. Nevertheless, certain physiological or technical reasons will consider overhead optical systems, in particular to limit aniseism. However, it is not uncommon to observe an absence of functional signs for much greater anisometropia. Progressive cortical adaptations, other than suppression, sometimes take place and preserve fusion. Faced with an asthenopic procession that is not always unambiguous, a better understanding of what the ocular couple undergoes behind a pair of optical lenses makes it possible to evaluate their tolerance to the anisometropia and to propose possible adaptations to reduce the discomfort induced.