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Un miroir du mépris : Guy Patin contre Théophraste Renaudot (1638-1648)
De 1638 à 1648, tout a opposé les deux médecins parisiens Théophraste Renaudot (1586-1653) et Guy Patin (1601-1672) : empirisme contre dogmatisme, paracelsisme contre galénisme, arrivisme politique contre mépris de la cour royale, Université de Montpellier contre Faculté de médecine de Paris… Sans doute attisé par leur ancienne camaraderie, leur duel a produit un foisonnement de libelles, auxquels s’ajoutèrent procès et pieds de nez dans un déchaînement réciproque de haine et de dédain. En 1643, après la mort de Richelieu et de Louis XIII, Patin pouvait impunément injurier son ennemi désarmé ; en disgrâce à la cour, Renaudot dut s’avouer vaincu. À la fin du XIXe siècle s’engagea une joute posthume entre les deux ennemis : Patin pour ses Lettres caustiques (rééditées en 1846) et Renaudot pour son invention du journalisme en France (La Gazette créée en 1631). L’opinion plaça le journaliste sur un piédestal et le fit jouir d’une immense célébrité en attachant son nom à celui d’un prix littéraire (1926).