{"title":"在制度合法化的约束下","authors":"Marcella Frisani","doi":"10.3828/franc.2021.15","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"\nCet article aborde la question de la circulation internationale des œuvres sous l’angle de son traitement institutionnel. Il propose d’enquêter sur l’émergence de la traduction comme objet d’investissement des politiques publiques en France, au moment où les ruptures postcoloniales et les politiques de la mondialisation libéralisent les marchés linguistiques et redéfinissent le processus d’européanisation. Tout en se plaçant dans une démarche socio-historique, et en exploitant des dossiers versés aux Archives Diplomatiques portant sur la période 1949-1967, il revient sur la genèse controversée de cette stratégie d’internationalisation des œuvres et sur les conditions sociales de son institutionnalisation. À travers une reconstruction inédite du rôle de l’action publique dans la problématisation de la question de la traduction, l’article parvient à démontrer que les valeurs dont celle-ci est investie aujourd’hui ne sont pas universelles et qu’un retournement du stigmate en emblème a été nécessaire. Reclassée comme nécessité à la fois technique, culturelle et morale, la traduction s’impose contre la défense du livre en langue originale, stratégie désormais déclassée face à la crise dont souffre le statut du français comme langue internationale. Cette contribution invite alors à politiser le regard porté sur la traduction, un objet trop souvent pensé comme neutre dans la mondialisation des échanges.","PeriodicalId":12443,"journal":{"name":"Francosphères: Volume 10, Issue 2","volume":"3 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2021-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Sous contrainte de légitimation institutionnelle\",\"authors\":\"Marcella Frisani\",\"doi\":\"10.3828/franc.2021.15\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"\\nCet article aborde la question de la circulation internationale des œuvres sous l’angle de son traitement institutionnel. Il propose d’enquêter sur l’émergence de la traduction comme objet d’investissement des politiques publiques en France, au moment où les ruptures postcoloniales et les politiques de la mondialisation libéralisent les marchés linguistiques et redéfinissent le processus d’européanisation. Tout en se plaçant dans une démarche socio-historique, et en exploitant des dossiers versés aux Archives Diplomatiques portant sur la période 1949-1967, il revient sur la genèse controversée de cette stratégie d’internationalisation des œuvres et sur les conditions sociales de son institutionnalisation. À travers une reconstruction inédite du rôle de l’action publique dans la problématisation de la question de la traduction, l’article parvient à démontrer que les valeurs dont celle-ci est investie aujourd’hui ne sont pas universelles et qu’un retournement du stigmate en emblème a été nécessaire. Reclassée comme nécessité à la fois technique, culturelle et morale, la traduction s’impose contre la défense du livre en langue originale, stratégie désormais déclassée face à la crise dont souffre le statut du français comme langue internationale. Cette contribution invite alors à politiser le regard porté sur la traduction, un objet trop souvent pensé comme neutre dans la mondialisation des échanges.\",\"PeriodicalId\":12443,\"journal\":{\"name\":\"Francosphères: Volume 10, Issue 2\",\"volume\":\"3 1\",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2021-12-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Francosphères: Volume 10, Issue 2\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.3828/franc.2021.15\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Francosphères: Volume 10, Issue 2","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3828/franc.2021.15","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Cet article aborde la question de la circulation internationale des œuvres sous l’angle de son traitement institutionnel. Il propose d’enquêter sur l’émergence de la traduction comme objet d’investissement des politiques publiques en France, au moment où les ruptures postcoloniales et les politiques de la mondialisation libéralisent les marchés linguistiques et redéfinissent le processus d’européanisation. Tout en se plaçant dans une démarche socio-historique, et en exploitant des dossiers versés aux Archives Diplomatiques portant sur la période 1949-1967, il revient sur la genèse controversée de cette stratégie d’internationalisation des œuvres et sur les conditions sociales de son institutionnalisation. À travers une reconstruction inédite du rôle de l’action publique dans la problématisation de la question de la traduction, l’article parvient à démontrer que les valeurs dont celle-ci est investie aujourd’hui ne sont pas universelles et qu’un retournement du stigmate en emblème a été nécessaire. Reclassée comme nécessité à la fois technique, culturelle et morale, la traduction s’impose contre la défense du livre en langue originale, stratégie désormais déclassée face à la crise dont souffre le statut du français comme langue internationale. Cette contribution invite alors à politiser le regard porté sur la traduction, un objet trop souvent pensé comme neutre dans la mondialisation des échanges.