{"title":"Les Japonais sont les Français de l’Extrême-Orient","authors":"Jean-François Graziani","doi":"10.17184/eac.5527","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le début du XXe siècle a vu, en France, l'apparition des premiers cours de colonisation à l'université, destinés à un public de jeunes métropolitains désireux de s'établir et de faire carrière aux colonies. Paul Vibert, économiste, conférencier et spécialiste des questions coloniales, a été l'un des précurseurs de cet enseignement. Ses deux années de cours libre à la Sorbonne, publiées par la suite en deux volumes, abordent principalement les différents aspects pratiques de la colonisation mais s'ouvrent par endroits à un discours qui relève de la justification de l'action coloniale. Au croisement du discours éthique et de la démonstration pratique, le plaidoyer en faveur de l'enseignement de la langue française aux indigènes met en lumière certains des aspects les plus frappants de l'utopie coloniale-républicaine. L'instrumentalisation du Japon, en particulier, à travers la critique de l'écriture idéographique et l'interprétation de sa modernisation durant l'ère Meiji permet de mieux saisir comment, dans la pensée de Paul Vibert et dans celle d'une large partie des théoriciens de la colonisation, la croyance au progrès, à la mission civilisatrice de la France et à son universalité légitime l'impérialisme français et le transforme en impératif moral.","PeriodicalId":354530,"journal":{"name":"Le Japon, acteur de la Francophonie","volume":"5 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2016-07-20","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Le Japon, acteur de la Francophonie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.17184/eac.5527","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le début du XXe siècle a vu, en France, l'apparition des premiers cours de colonisation à l'université, destinés à un public de jeunes métropolitains désireux de s'établir et de faire carrière aux colonies. Paul Vibert, économiste, conférencier et spécialiste des questions coloniales, a été l'un des précurseurs de cet enseignement. Ses deux années de cours libre à la Sorbonne, publiées par la suite en deux volumes, abordent principalement les différents aspects pratiques de la colonisation mais s'ouvrent par endroits à un discours qui relève de la justification de l'action coloniale. Au croisement du discours éthique et de la démonstration pratique, le plaidoyer en faveur de l'enseignement de la langue française aux indigènes met en lumière certains des aspects les plus frappants de l'utopie coloniale-républicaine. L'instrumentalisation du Japon, en particulier, à travers la critique de l'écriture idéographique et l'interprétation de sa modernisation durant l'ère Meiji permet de mieux saisir comment, dans la pensée de Paul Vibert et dans celle d'une large partie des théoriciens de la colonisation, la croyance au progrès, à la mission civilisatrice de la France et à son universalité légitime l'impérialisme français et le transforme en impératif moral.