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Abstract
Une etude multicentriquE cas-temoins, realisee recemment en France, a montre que la frequence des accidents corporels de la voie publique etait multiplie par 2,5 (oddS-ratio) avec un usage recent de cannabis et par 8,2 lorsque la morphine etait presente dans le sang des conducteurs. Ces resultats confirment les donnees obtenues par de tres nombreuses etudes de prevalence realisees en France et dans de nombreux autres pays. Ce risque de survenue d'accidents induit par une consommation recente de stupefiants n'est cependant pas mis en evidence uniquement par ces etudes epidemiologiques. Il existe en effet de nombreux autres arguments scientifiques. Le cannabis, les amphetamines, la cocaine et les opiaces sont des substances psychoactives, modifiant de maniere significative la liberation et/ou la recapture de certains neurotransmetteurs au niveau des synapses neuronales, ce qui se traduit par une alteration des fonctions cognitives et motrices. Les consequences de ces dysfonctionnements neuronaux (notamment les troubles de la vision, de la vigilance et de l'equilibre) peuvent etre objectivees par des tests comportementaux. Par tailleurs, les etudes realisees sur simulateurs de conduite ou sur circuits montrent que l'usage de ces stupefiants augmente le risque d'erreurs de conduite. Prenant en compte l'ensemble de ces arguments, les auteurs en concluent que le risque accidentogene lie a une consommation de stupefiants est aujourd'hui bien etabli et qu'une large information aupres des conducteurs et en particulier aupres des jeunes est desormais necessaire et urgente.