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Abstract
Certains deplacements de population sont parfois insidieux bien qu’ils soient de grande ampleur. La presente etude se penche sur le cas d’une de ces categories de deplacements, celle des personnes chassees des parcs naturels et des zones protegees (« refugies pour cause d’operations de conservation ») a mesure que le nombre de ces equipements s’accroit dans le monde entier. L’auteur s’emploie a dissiper plusieurs idees recues : que le deplacement des habitants des zones protegees est rare, qu’il est peu dommageable lorsqu’il se produit et que l’appauvrissement des expulses qu’il occasionne est « tolerable » au regard des enjeux de la lutte contre un developpement qui se traduirait essentiellement par des operations d’amenagement et des travaux d’equipement. Le raisonnement de l’auteur est tout autre : le classement en zone protegee constitue souvent une strategie de developpement en soi, impliquant une sorte de « super projet d’amenagement » susceptible de produire d’impressionnants deplacements de population. De tels deplacements contribuent a l’appauvrissement de ces populations de bien des manieres. De plus, les refugies victimes des mesures de conservation sont souvent pauvres au depart. Ils sont chasses en partie parce qu’ils sont a la fois pauvres et prives de pouvoir, absence de pouvoir encore aggravee par leur demenagement force. L’article s’acheve par un examen de la relation particuliere entre la politique de creation de zones protegees et le developpement capitaliste.