R. Bouvet, Chloé Hugbart, A. Baert, I. López, M. D. Gueut
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Abstract
Objectif : La consommation de khat (Catha edulis Forsk) est une pratique largement repandue dans les populations de l’est de l’Afrique. En Europe, elle concerne les migrants de premiere generation et leurs descendants. Le khat ne fait pas l’objet de controle au titre des conventions de l’ONU, lesquelles s’appuient sur une recommandation de l’OMS. Cependant, les Etats demeurent libres de reglementer le khat dans le cadre de leur legislation nationale; c’est le cas de la France et de certains pays europeens. Cette discordance entre les reglementations interroge sur la dangerosite reelle ou supposee de cette plante. Methodes : Nous avons utilise le moteur de recherche bibliographique PubMed pour identifier les publications pertinentes relatives a sa toxicite. Resultats : L’usage chronique de khat est associe a des alterations de la regulation de la pression arterielle, et a une augmentation du risque d’infarctus du myocarde. Comme le cannabis, le khat peut etre implique dans la survenue de troubles psychotiques. Le risque addictif n’est pas exclu. Chez l’animal, plusieurs etudes suggerent que l’usage de khat favorise l’agressivite. Le caractere cancerogene n’est pas etabli meme si la genotoxicite est suspectee in vivo . Conclusion : Le risque de complications cardio-vasculaires et psychiatriques de l’usage regulier de khat, son caractere potentiellement cancerogene et la parente chimique de la cathinone avec l’amphetamine sont autant d’arguments pour justifier l’inscription du khat sur la liste des stupefiants reglementes.