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Abstract
« Les vieillards aiment a donner de bons preceptes, pour se consoler de n’etre plus en etat de donner de mauvais exemples », La Rochefoucauld, Maximes.« Nous cultivons depuis longtemps une tradition francaise des prophetes du desastre et des pleureuses de la culture. La defaite de la pensee est notre muse familiere de la delectation morose. Nous nous lamentons sur la faillite de la haute culture, sur l’echec de la democratisation des arts, sur la fin de l’humanisme, sur la ruine de l’ecole, sur l’envahissement par la culture de masse et l’industrie du divertissement. Aucun autre pays n’est a ce point fascine par la decheance de la langue1 », suggere Antoine Compagnon en 2008 dans Le Souci de la grandeur, en reponse a l’essai du critique americain Donald Morrison Que reste-t-il de la culture francaise ? De fait, tout se passe comme si le discours critique sur la mort de la litterature constituait un objet polemique communement partageable – si ce n’est un veritable genre critique. Pierre Jourde et Jean-Philippe Domecq s’en prennent au desengagement de nos ecrivains contemporains2, Richard Millet stigmatise le Desenchantement de la litterature3 et Renaud Camus pleure La Grande deculturation4, Enrique Vila-Matas fait des figures de Bartleby ou de Lord Chandos, artistes sans œuvre, des modeles5, Lionel Ruffel pense notre epoque comme Denouement6, Jean Bessiere se demande Qu’est-il arrive aux ecrivains francais ?7, William Marx fait l’histoire d’un certain Adieu a la litterature8,