{"title":"Le Méridional, un roman hanté par la génétique","authors":"Nicolas Martin-Granel","doi":"10.7202/1051618ar","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"S’il a souvent et longuement exprimé ses réflexions sur la genèse de son oeuvre, sur son travail d’écrivain, Henri Lopes a longtemps été réticent à livrer ses brouillons et avant-textes à la curiosité des chercheurs en génétique des textes. Il s’y est enfin résolu à l’occasion de la sortie d’Une enfant de Poto-Poto, le 12 décembre 2011, en mettant à la disposition de l’équipe « Manuscrits francophones » de l’ITEM tous les dossiers génétiques qu’il avait pu conserver et ensuite, la mise au net à peine remise à l’éditeur, celui du Méridional consistant en deux tapuscrits autographes, versions 1 et 2 corrigées de la main de l’auteur. Une première lecture de ce dossier, qui se concentre sur l’incipit et l’explicit considérés comme les lieux stratégiques de l’écriture, permet de confirmer la théorie de sa pratique : immuabilité de la première phrase, premier jet dactylographié directement à l’ordinateur, re-travail acharné lors des multiples campagnes de relectures et réécritures. Au vu de celles-ci, cependant, la critique génétique peut avancer l’hypothèse que la singularité de ce roman autofictionnel tient à ce que l’écrivain aurait intégré, voire embarqué, le questionnement génétique dans le cabinet intime de son « écriture métisse », que ce soit pour le prévenir ou en émousser la pointe indiscrète. Le ver génétique est dans le fruit.","PeriodicalId":247633,"journal":{"name":"Études littéraires africaines","volume":"24 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-09-27","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Études littéraires africaines","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1051618ar","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
S’il a souvent et longuement exprimé ses réflexions sur la genèse de son oeuvre, sur son travail d’écrivain, Henri Lopes a longtemps été réticent à livrer ses brouillons et avant-textes à la curiosité des chercheurs en génétique des textes. Il s’y est enfin résolu à l’occasion de la sortie d’Une enfant de Poto-Poto, le 12 décembre 2011, en mettant à la disposition de l’équipe « Manuscrits francophones » de l’ITEM tous les dossiers génétiques qu’il avait pu conserver et ensuite, la mise au net à peine remise à l’éditeur, celui du Méridional consistant en deux tapuscrits autographes, versions 1 et 2 corrigées de la main de l’auteur. Une première lecture de ce dossier, qui se concentre sur l’incipit et l’explicit considérés comme les lieux stratégiques de l’écriture, permet de confirmer la théorie de sa pratique : immuabilité de la première phrase, premier jet dactylographié directement à l’ordinateur, re-travail acharné lors des multiples campagnes de relectures et réécritures. Au vu de celles-ci, cependant, la critique génétique peut avancer l’hypothèse que la singularité de ce roman autofictionnel tient à ce que l’écrivain aurait intégré, voire embarqué, le questionnement génétique dans le cabinet intime de son « écriture métisse », que ce soit pour le prévenir ou en émousser la pointe indiscrète. Le ver génétique est dans le fruit.