{"title":"Anne Dacier juste avant James Joyce","authors":"M. Escola","doi":"10.58282/lht.830","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Nous cinglâmes vers la haute mer, fort affliges de la perte de nos vaisseaux et de la mort de nos compagnons, (1) et nous arrivâmes a l’ile d’AEaee, qui etait la demeure de la deesse Circe dont la beaute de la voix repondait a celle de son visage.[1. De la ville de Lamus, qui est Formies, Ulysse arriva le jour meme a l’ile d’AEaea, c’est-a-dire a Circei, qui est une montagne fort voisine de Formies ; il l’appelle une ile, parce que, comme dit Strabon, la mer et les marais, qui l’environnent, en font une presqu’ile. La etait la ville de Circe, et il y avait un autel consacre a Mercure. Homere lui donne le nom d’AEaea, parce qu’il transporte ici tout ce qui est dit d’AEaea dans la Colchide, comme je l’expliquerai plus au long sur le commencement du XIIe livre.] (2) Elle etait sœur du severe AEetes. Le soleil qui eclaire tous les hommes les avait eus tous deux de la nymphe Persa, fille de l’Ocean. [2. Strabon remarque fort bien qu’Homere connaissant ce qu’on a dit de Colchis, et la navigation de Jason a la ville d’AEaea, et de toutes les fables de Medee et de Circe, de leurs enchantements et de la conformite de leurs mœurs, les a faits de meme famille, quoiqu’elles fussent fort eloignees, et que l’une habitât a l’extremite du Pont-Euxin, et l’autre sur les cotes de l’Italie, et il les a placees l’une et l’autre au milieu de l’Ocean. Il savait bien que ceux a qui Ulysse parlait ne decouvriraient pas ce mensonge.] Nous entrâmes dans le port sans faire le moindre bruit, conduits par quelque d","PeriodicalId":105502,"journal":{"name":"Fabula-Lht : Poétique de la philologie","volume":"37 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2013-11-30","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Fabula-Lht : Poétique de la philologie","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/lht.830","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Nous cinglâmes vers la haute mer, fort affliges de la perte de nos vaisseaux et de la mort de nos compagnons, (1) et nous arrivâmes a l’ile d’AEaee, qui etait la demeure de la deesse Circe dont la beaute de la voix repondait a celle de son visage.[1. De la ville de Lamus, qui est Formies, Ulysse arriva le jour meme a l’ile d’AEaea, c’est-a-dire a Circei, qui est une montagne fort voisine de Formies ; il l’appelle une ile, parce que, comme dit Strabon, la mer et les marais, qui l’environnent, en font une presqu’ile. La etait la ville de Circe, et il y avait un autel consacre a Mercure. Homere lui donne le nom d’AEaea, parce qu’il transporte ici tout ce qui est dit d’AEaea dans la Colchide, comme je l’expliquerai plus au long sur le commencement du XIIe livre.] (2) Elle etait sœur du severe AEetes. Le soleil qui eclaire tous les hommes les avait eus tous deux de la nymphe Persa, fille de l’Ocean. [2. Strabon remarque fort bien qu’Homere connaissant ce qu’on a dit de Colchis, et la navigation de Jason a la ville d’AEaea, et de toutes les fables de Medee et de Circe, de leurs enchantements et de la conformite de leurs mœurs, les a faits de meme famille, quoiqu’elles fussent fort eloignees, et que l’une habitât a l’extremite du Pont-Euxin, et l’autre sur les cotes de l’Italie, et il les a placees l’une et l’autre au milieu de l’Ocean. Il savait bien que ceux a qui Ulysse parlait ne decouvriraient pas ce mensonge.] Nous entrâmes dans le port sans faire le moindre bruit, conduits par quelque d