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Abstract
Recommandant l’ecrivain William Buehler Seabrook au public hexagonal, Paul Morand ecrit en 1929 : Je ne viens pas presenter au public un nouveau genie de la litterature anglo-saxonne. Beaucoup plus encore que la notre, celle-ci est envahie, depuis cinq ou six ans, par des astres nouveaux. Il y en a au moins un par editeur. Annonciations fulgurantes, debut etincelants […]. Le petrole jaillit, les critiques se precipitent, les lecteurs achetent… L’annee d’apres, l’action se negocie dans la rue1.Il s’agit bien sur d’une boutade ou, pour poursuivre la metaphore financiere, l’auteur se livre au plaisir de la surenchere qui lui est coutumier. Il faut cependant reconnaitre que, en ces annees, romans et romanciers des Etats-Unis sont abondamment discutes, par des ecrivains francais, dans les revues litteraires et culturelles. Le tournant des annees 1930 est le moment ou la critique passe de l’appellation « litterature anglo-saxonne », qu’utilise encore Paul Morand, a celle de « litterature americaine » qui reconnait une pleine specificite et une entiere autonomie aux auteurs des Etats-Unis2. Les Nouvelles litteraires, La Nouvelle Revue francaise, Europe et plusieurs autres periodiques publient les articles que Marcel Arland, Eugene Dabit, Edmond Jaloux et Philippe Soupault consacrent aux auteurs des nouveaux romans « traduits de l’americain ». Certaines de ces œuvres ont le privilege d’etre prefacees par quelques-unes des plumes les plus en vue de l’epoque : L’Adieu aux armes est enc