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Abstract
Les villes de nombreux pays d’Europe occidentale se developpent aujourd’hui autour de l’automobile et de la maison individuelle. Les specialistes de la ville et des transports considerent souvent cette evolution comme inevitable parce qu’ils la croient conforme aux desirs de la population. Mais en est-il vraiment ainsi ? Les auteurs de l’article repondent a cette question de deux points de vue. Premierement, ils exposent les resultats d’une enquete effectuee dans quatre villes francaises (Paris-Ile-de-France, Lyon, Strasbourg et Aix-en-Provence) aupres de cinq mille cinq cents personnes representatives de la population de ces villes. Ce sondage montre que les citadins n’aspirent pas tous a l’ « automobilite » et ne veulent pas tous vivre dans des habitations individuelles, mais que l’insuffisance des moyens de transports publics disponibles et le marche du logement les oblige souvent a adopter un mode de vie fonde sur l’automobile et la maison individuelle. N’ayant pas les moyens d’acheter ou de louer un grand logement dans le centre de la ville, beaucoup de familles doivent vivre en banlieue, ou elles sont obligees d’utiliser l’automobile pour presque tous leurs deplacements, meme a l’interieur de leur quartier. Il apparait ainsi que le maintien durable des transports en commun depend notamment de la diversite des logements offerts dans la proche banlieue, ou le besoin d’utiliser l’automobile est limite. Deuxiemement, les auteurs examinent des exemples fournis par la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la Suisse. Ces pays ont elabore, chacun a sa maniere, des modeles d’urbanisation etrangers a la conception dualiste qui oppose la ville historique construite a l’echelle des pietons et la ville periurbaine construite a l’echelle de l’automobile. Ces exemples contredisent l’idee suivant laquelle l’expansion diffuse du periurbain est inevitable.