{"title":"Certitude et Loi de continuité dans les Institutions de physique d’Émilie du Châtelet","authors":"Areins Pelayo","doi":"10.3917/leph.233.0007","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Existe-t-il une tension entre la Loi de continuité (LC) d’Émilie du Châtelet et sa conviction qu’il existe une différence de nature entre les propositions absolument certaines et les propositions moralement certaines ? Dans cet article, je soutiens qu’il n’y a pas de tension, car les commentateurs peuvent faire au moins deux choix d’interprétation. Tout d’abord, ils pourraient affirmer que pour du Châtelet, la LC ne devrait s’appliquer qu’au domaine empirique : il existe un fossé épistémique entre le monde naturel et empirique à partir duquel nous obtenons des vérités moralement certaines, et le monde abstrait et métaphysique à partir duquel nous obtenons des vérités absolument certaines. L’autre alternative, que je défends ici, est la suivante : interpréter du Châtelet comme croyant en une formulation épistémologique de la LC, auquel cas (i) il n’y a pas de différence de nature entre les propositions absolument certaines et moralement certaines, et (ii) le domaine de toutes les vérités est constitué de toutes les vérités, même les vérités absolument certaines (contrairement aux positions de Brading en 2019, Detlefsen en 2014, et de Wells à venir). Cette interprétation résout la tension car elle signifie que du Châtelet n’est pas engagée – à proprement parler – dans une différence de nature entre les vérités absolument et moralement certaines, ce qui est donc cohérent avec une formulation épistémologique de la LC (puisqu’il n’y aurait pas de sauts ou de lacunes entre l’une et l’autre). Selon cette interprétation, il est en principe possible que des vérités moralement certaines deviennent des vérités absolument certaines, une fois que le Principe de contradiction (PC) ou Dieu est la raison suffisante pour laquelle les premières sont en fait absolument certaines.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"39 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2023-08-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/leph.233.0007","RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"PHILOSOPHY","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Existe-t-il une tension entre la Loi de continuité (LC) d’Émilie du Châtelet et sa conviction qu’il existe une différence de nature entre les propositions absolument certaines et les propositions moralement certaines ? Dans cet article, je soutiens qu’il n’y a pas de tension, car les commentateurs peuvent faire au moins deux choix d’interprétation. Tout d’abord, ils pourraient affirmer que pour du Châtelet, la LC ne devrait s’appliquer qu’au domaine empirique : il existe un fossé épistémique entre le monde naturel et empirique à partir duquel nous obtenons des vérités moralement certaines, et le monde abstrait et métaphysique à partir duquel nous obtenons des vérités absolument certaines. L’autre alternative, que je défends ici, est la suivante : interpréter du Châtelet comme croyant en une formulation épistémologique de la LC, auquel cas (i) il n’y a pas de différence de nature entre les propositions absolument certaines et moralement certaines, et (ii) le domaine de toutes les vérités est constitué de toutes les vérités, même les vérités absolument certaines (contrairement aux positions de Brading en 2019, Detlefsen en 2014, et de Wells à venir). Cette interprétation résout la tension car elle signifie que du Châtelet n’est pas engagée – à proprement parler – dans une différence de nature entre les vérités absolument et moralement certaines, ce qui est donc cohérent avec une formulation épistémologique de la LC (puisqu’il n’y aurait pas de sauts ou de lacunes entre l’une et l’autre). Selon cette interprétation, il est en principe possible que des vérités moralement certaines deviennent des vérités absolument certaines, une fois que le Principe de contradiction (PC) ou Dieu est la raison suffisante pour laquelle les premières sont en fait absolument certaines.
期刊介绍:
La Revue, fondée par Gaston Berger en 1926, et publiée d"abord à Marseille comme Bulletin de la Société d"Etudes Philosophiques du Sud-Est, s"était fixée une double tâche : rendre compte des recherches menées dans les sociétés de philosophie et les universités (dans un cadre régional d"abord, et bientôt national), mais aussi faire mieux connaître les grandes tendances de la vie philosophique au plan international (la présence d"Edmund Husserl parmi les premiers correspondants de la Société d’Etudes Philosophiques en étant un signe parmi d"autres).