Dans cet article, nous proposons d’examiner les choix de composition et d’écriture opérés par Émilie du Châtelet dans sa traduction française des Principia Mathematica d’Isaac Newton. En particulier, nous nous interrogeons sur la coexistence au sein de cette dernière de deux textes de style mathématique différent que constituent d’une part la traduction proprement dite des démonstrations géométriques des Principia, et d’autre part la « solution analytique » jointe au deuxième tome des Principes mathématiques de la philosophie naturelle. Dans la mesure où l’ensemble des démonstrations géométriques du texte newtonien sont irréductibles à toute forme de « traduction » analytique complète, nous suggérons que la mise en regard du texte newtonien avec sa « Solution analytique » proposée par du Châtelet procède d’une réflexion singulière de sa part sur les principes régissant la philosophie naturelle.
在这篇文章中,我们建议研究emilie du chatelet在艾萨克·牛顿的《数学原理》的法语译本中所做的写作和写作选择。尤其是共处,我们怀疑,最后这两个文本的内部风格不同的数学,一方面是翻译本身的几何原理演示、分析和解决,另一方面是«»附在第二卷的自然哲学的数学原理》。因为牛顿整个案文的几何的演示是铁杆的任何形式的全面分析»,«翻译文本的目光,我们建议采用与他在牛顿提出的分析解决«»(chatelet)是基于本身的独特思考的自然哲学的原则。
{"title":"Émilie du Châtelet traductrice de Newton. Des mathématiques des Principia à celles des Principes","authors":"Claire Schwartz","doi":"10.3917/leph.233.0057","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.233.0057","url":null,"abstract":"Dans cet article, nous proposons d’examiner les choix de composition et d’écriture opérés par Émilie du Châtelet dans sa traduction française des Principia Mathematica d’Isaac Newton. En particulier, nous nous interrogeons sur la coexistence au sein de cette dernière de deux textes de style mathématique différent que constituent d’une part la traduction proprement dite des démonstrations géométriques des Principia, et d’autre part la « solution analytique » jointe au deuxième tome des Principes mathématiques de la philosophie naturelle. Dans la mesure où l’ensemble des démonstrations géométriques du texte newtonien sont irréductibles à toute forme de « traduction » analytique complète, nous suggérons que la mise en regard du texte newtonien avec sa « Solution analytique » proposée par du Châtelet procède d’une réflexion singulière de sa part sur les principes régissant la philosophie naturelle.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"50 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-08-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135065002","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Dans cet article, je propose de relire l’épistémologie de du Châtelet à l’aune de la question de l’autorité. Je montre que les outils méthodologiques convoqués dans les premiers chapitres des Institutions de physique (1740), à savoir le principe de non-contradiction, le principe de raison suffisante, ainsi que la théorie des hypothèses du chapitre 4, peuvent être compris comme des moyens de contrôler l’usage des systèmes des grands auteurs que sont Descartes, Leibniz et Newton. Ils permettent en effet d’éviter les dangers du dogmatisme que représentent l’esprit de parti et l’idolâtrie. Ce faisant, je défends que l’une des originalités de l’épistémologie de du Châtelet est d’intégrer à sa théorie de la physique une réflexion sur la meilleure manière de gérer les autorités scientifiques. Cette perspective a l’avantage de court-circuiter la question traditionnelle des influences ou des filiations de du Châtelet, pour lui préférer celle de la façon dont elle use de la tradition.
{"title":"Autorité et Vérité. L’épistémologie critique de du Châtelet","authors":"Guillaume Coissard","doi":"10.3917/leph.233.0077","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.233.0077","url":null,"abstract":"Dans cet article, je propose de relire l’épistémologie de du Châtelet à l’aune de la question de l’autorité. Je montre que les outils méthodologiques convoqués dans les premiers chapitres des Institutions de physique (1740), à savoir le principe de non-contradiction, le principe de raison suffisante, ainsi que la théorie des hypothèses du chapitre 4, peuvent être compris comme des moyens de contrôler l’usage des systèmes des grands auteurs que sont Descartes, Leibniz et Newton. Ils permettent en effet d’éviter les dangers du dogmatisme que représentent l’esprit de parti et l’idolâtrie. Ce faisant, je défends que l’une des originalités de l’épistémologie de du Châtelet est d’intégrer à sa théorie de la physique une réflexion sur la meilleure manière de gérer les autorités scientifiques. Cette perspective a l’avantage de court-circuiter la question traditionnelle des influences ou des filiations de du Châtelet, pour lui préférer celle de la façon dont elle use de la tradition.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"25 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-08-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135065208","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article analyse le rôle des principes premiers dans les Institutions de physique d’Émilie du Châtelet et le rapport de sa conception au projet métaphysique de Christian Wolff, en étudiant la fonction architectonique que revêt la métaphysique générale ou l’ontologie grâce à ce que Wolff appelle les « notions directrices » ou « fondamentales ». J’examine d’abord la doctrine wolffienne telle qu’elle est détaillée dans la dissertation « Des notions directrices et du véritable usage de la philosophie première » de 1729. Ensuite, je regarde de plus près les développements dédiés aux principes premiers dans les Institutions, afin de mettre en lumière leur rôle fondateur en physique. Je souhaite montrer que du Châtelet élabore une conception où les principes métaphysiques – au sens fort conféré au terme de principe ontologique par Wolff – rendent possible l’acquisition de la connaissance et l’accès à la certitude, en assurant l’intelligibilité et le fondement de toutes les sciences. Enfin, je discuterai l’inscription de cette perspective dans la théorie des principes des Lumières, notamment en rapport avec les conceptions sur la métaphysique et le principe premier de Maupertuis et d’Alembert.
{"title":"Principes métaphysiques et certitude chez Christian Wolff et Émilie du Châtelet","authors":"Tinca Prunea-Bretonnet","doi":"10.3917/leph.233.0039","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.233.0039","url":null,"abstract":"Cet article analyse le rôle des principes premiers dans les Institutions de physique d’Émilie du Châtelet et le rapport de sa conception au projet métaphysique de Christian Wolff, en étudiant la fonction architectonique que revêt la métaphysique générale ou l’ontologie grâce à ce que Wolff appelle les « notions directrices » ou « fondamentales ». J’examine d’abord la doctrine wolffienne telle qu’elle est détaillée dans la dissertation « Des notions directrices et du véritable usage de la philosophie première » de 1729. Ensuite, je regarde de plus près les développements dédiés aux principes premiers dans les Institutions, afin de mettre en lumière leur rôle fondateur en physique. Je souhaite montrer que du Châtelet élabore une conception où les principes métaphysiques – au sens fort conféré au terme de principe ontologique par Wolff – rendent possible l’acquisition de la connaissance et l’accès à la certitude, en assurant l’intelligibilité et le fondement de toutes les sciences. Enfin, je discuterai l’inscription de cette perspective dans la théorie des principes des Lumières, notamment en rapport avec les conceptions sur la métaphysique et le principe premier de Maupertuis et d’Alembert.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-08-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135065000","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
{"title":"Ouvrages reçus à la rédaction","authors":"","doi":"10.3917/leph.233.0181","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.233.0181","url":null,"abstract":"","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"5 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-08-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135065203","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
L’article met en évidence les enjeux de la conceptualisation de la certitude en physique à partir de l’analyse de la situation épistémique du sujet connaissant. Il s’agit d’abord de penser l’incertitude comme notre condition épistémique et de considérer qu’elle est moins une défaillance constitutive que l’identité de tout sujet connaissant. L’article essaie ensuite de montrer comment Émilie du Châtelet travaille au coeur de la distinction conceptuelle leibnizienne entre certitude et probabilité pour élaborer un nouveau régime de certitude.
本文通过对知识主体的认知情境的分析,强调了物理学中确定性概念化的挑战。首先,我们必须把不确定性看作是我们的认知条件,并认为它与其说是一种构成缺陷,不如说是任何认知主体的身份。然后,本文试图展示emilie du chatelet如何在莱布尼兹的确定性和概率概念区分的核心工作,以发展一个新的确定性制度。
{"title":"Le certain et le probable dans les Institutions de physique d’Émilie du Châtelet","authors":"Anne-Lise Rey","doi":"10.3917/leph.233.0023","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.233.0023","url":null,"abstract":"L’article met en évidence les enjeux de la conceptualisation de la certitude en physique à partir de l’analyse de la situation épistémique du sujet connaissant. Il s’agit d’abord de penser l’incertitude comme notre condition épistémique et de considérer qu’elle est moins une défaillance constitutive que l’identité de tout sujet connaissant. L’article essaie ensuite de montrer comment Émilie du Châtelet travaille au coeur de la distinction conceptuelle leibnizienne entre certitude et probabilité pour élaborer un nouveau régime de certitude.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"43 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-08-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135065209","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Existe-t-il une tension entre la Loi de continuité (LC) d’Émilie du Châtelet et sa conviction qu’il existe une différence de nature entre les propositions absolument certaines et les propositions moralement certaines ? Dans cet article, je soutiens qu’il n’y a pas de tension, car les commentateurs peuvent faire au moins deux choix d’interprétation. Tout d’abord, ils pourraient affirmer que pour du Châtelet, la LC ne devrait s’appliquer qu’au domaine empirique : il existe un fossé épistémique entre le monde naturel et empirique à partir duquel nous obtenons des vérités moralement certaines, et le monde abstrait et métaphysique à partir duquel nous obtenons des vérités absolument certaines. L’autre alternative, que je défends ici, est la suivante : interpréter du Châtelet comme croyant en une formulation épistémologique de la LC, auquel cas (i) il n’y a pas de différence de nature entre les propositions absolument certaines et moralement certaines, et (ii) le domaine de toutes les vérités est constitué de toutes les vérités, même les vérités absolument certaines (contrairement aux positions de Brading en 2019, Detlefsen en 2014, et de Wells à venir). Cette interprétation résout la tension car elle signifie que du Châtelet n’est pas engagée – à proprement parler – dans une différence de nature entre les vérités absolument et moralement certaines, ce qui est donc cohérent avec une formulation épistémologique de la LC (puisqu’il n’y aurait pas de sauts ou de lacunes entre l’une et l’autre). Selon cette interprétation, il est en principe possible que des vérités moralement certaines deviennent des vérités absolument certaines, une fois que le Principe de contradiction (PC) ou Dieu est la raison suffisante pour laquelle les premières sont en fait absolument certaines.
emilie du chatelet的连续性定律(LC)和她的信念之间是否存在张力,即在绝对确定的命题和道德确定的命题之间存在本质上的差异?在这篇文章中,我认为没有紧张,因为评论者可以做出至少两种解释选择。首先chatelet)来说,他们可能会说,经验性LC只应当适用领域:自然世界之间的鸿沟有经验和道德真理,从那里我们得到的,和一些形而上的抽象世界,从那里我们得到绝对的真理一些。alternative,这里我的解读是:作为信徒chatelet LC的认识论的一个提法,在这种情况下,(i)还没有质的区别绝对和道义的某些建议,及(ii)领域所有一切真理是真理,甚至某些(绝对真理的头寸相反Brading Detlefsen 2014年、2019年和今后Wells)。解释解决的紧张,因为它意味着不提起chatelet本身——在一个质的区别绝对真理和道义的连贯与一些,所以这是一个认识论的提法LC(因为不会跳跃或二者之间的差距)。根据这种解释,原则上,道德上确定的真理有可能成为绝对确定的真理,只要矛盾原则(cp)或上帝是前者实际上绝对确定的充分理由。
{"title":"Certitude et Loi de continuité dans les Institutions de physique d’Émilie du Châtelet","authors":"Areins Pelayo","doi":"10.3917/leph.233.0007","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.233.0007","url":null,"abstract":"Existe-t-il une tension entre la Loi de continuité (LC) d’Émilie du Châtelet et sa conviction qu’il existe une différence de nature entre les propositions absolument certaines et les propositions moralement certaines ? Dans cet article, je soutiens qu’il n’y a pas de tension, car les commentateurs peuvent faire au moins deux choix d’interprétation. Tout d’abord, ils pourraient affirmer que pour du Châtelet, la LC ne devrait s’appliquer qu’au domaine empirique : il existe un fossé épistémique entre le monde naturel et empirique à partir duquel nous obtenons des vérités moralement certaines, et le monde abstrait et métaphysique à partir duquel nous obtenons des vérités absolument certaines. L’autre alternative, que je défends ici, est la suivante : interpréter du Châtelet comme croyant en une formulation épistémologique de la LC, auquel cas (i) il n’y a pas de différence de nature entre les propositions absolument certaines et moralement certaines, et (ii) le domaine de toutes les vérités est constitué de toutes les vérités, même les vérités absolument certaines (contrairement aux positions de Brading en 2019, Detlefsen en 2014, et de Wells à venir). Cette interprétation résout la tension car elle signifie que du Châtelet n’est pas engagée – à proprement parler – dans une différence de nature entre les vérités absolument et moralement certaines, ce qui est donc cohérent avec une formulation épistémologique de la LC (puisqu’il n’y aurait pas de sauts ou de lacunes entre l’une et l’autre). Selon cette interprétation, il est en principe possible que des vérités moralement certaines deviennent des vérités absolument certaines, une fois que le Principe de contradiction (PC) ou Dieu est la raison suffisante pour laquelle les premières sont en fait absolument certaines.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"39 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-08-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135064999","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Les lectures plotinienne et proclusienne de Métaphysique Λ ne se résolvent pas dans ces résultats doctrinaux que sont la hiérarchisation de l’Intellect et de l’Un-Bien et l’harmonisation des causalités efficiente et finale. Pour les saisir tant dans leur différence que dans celle qui les oppose toutes deux aux lectures concordistes, il faut déplacer l’analyse du plan des doctrines à celui des concepts. Plus précisément, il faut demander comment Plotin et Proclus intègrent le concept qui, en Métaphysique Λ, condense la charge polémique portée par Aristote contre Platon, à savoir le concept d’energeia. Ce dernier engage en effet une conception radicalement antiplatonicienne du principe premier, dont on montre qu’elle s’articule en quatre critiques fondamentales. On analyse dès lors les stratégies de lecture de Λ mises en oeuvre par Plotin et Proclus de façon à évaluer les angles de contreattaque qu’elles déterminent. Plutôt qu’à une harmonisation ou à une simple hiérarchisation, on a affaire, dans les deux cas quoique sous des modalités différentes, à une intégration dialectique qui en passe par la neutralisation de la charge polémique du concept d’energeia ainsi que par sa réélaboration, elle-même solidaire de modèles causaux distincts tant de celui de Platon que de celui d’Aristote.
{"title":"Harmonisation, hiérarchisation ou neutralisation ? Plotin et Proclus lecteurs de Métaphysique Lambda","authors":"Gwenaëlle Aubry","doi":"10.3917/leph.233.0117","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.233.0117","url":null,"abstract":"Les lectures plotinienne et proclusienne de Métaphysique Λ ne se résolvent pas dans ces résultats doctrinaux que sont la hiérarchisation de l’Intellect et de l’Un-Bien et l’harmonisation des causalités efficiente et finale. Pour les saisir tant dans leur différence que dans celle qui les oppose toutes deux aux lectures concordistes, il faut déplacer l’analyse du plan des doctrines à celui des concepts. Plus précisément, il faut demander comment Plotin et Proclus intègrent le concept qui, en Métaphysique Λ, condense la charge polémique portée par Aristote contre Platon, à savoir le concept d’energeia. Ce dernier engage en effet une conception radicalement antiplatonicienne du principe premier, dont on montre qu’elle s’articule en quatre critiques fondamentales. On analyse dès lors les stratégies de lecture de Λ mises en oeuvre par Plotin et Proclus de façon à évaluer les angles de contreattaque qu’elles déterminent. Plutôt qu’à une harmonisation ou à une simple hiérarchisation, on a affaire, dans les deux cas quoique sous des modalités différentes, à une intégration dialectique qui en passe par la neutralisation de la charge polémique du concept d’energeia ainsi que par sa réélaboration, elle-même solidaire de modèles causaux distincts tant de celui de Platon que de celui d’Aristote.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"21 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-08-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135065201","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}
Cet article traite de la relation problématique que l’on trouve chez Aristote entre la vertu naturelle (φυσικὴ ἀρετή) et l’environnement. Il s’agira tout d’abord de déterminer le concept de vertu naturelle, son rapport avec la sagesse pratique (φρόνησις) et de rechercher ses liens avec la constitution matérielle du corps, notamment avec les différentes qualités du sang. Celui-ci se révélera être pour tout animal sanguin le véritable principe d’individuation des propriétés psychiques, et donc aussi de l’éthos. Dans la partie finale de cet article, l’influence de l’environnement sur la constitution physiologique, mais aussi psychologique, du vivant sera mise en question. On verra que la période où l’environnement peut exercer l’action la plus forte est celle de l’embryogenèse. Dès que l’individu vivant naît, les influences extérieures sont négligeables. L’éthique d’Aristote écarte ainsi deux positions extrêmes, le naturalisme déterministe d’un côté et l’intellectualisme socratique de l’autre, aboutissant à une philosophie pratique qui tient compte de la nature tout en affirmant que l’éthique est aussi autre chose que la nature, c’est-à-dire habitude et sagesse pratique.
{"title":"L’influence de l’environnement durant l’embryogenèse chez Aristote. Les effets sur la vertu naturelle","authors":"Luca Torrente","doi":"10.3917/leph.233.0093","DOIUrl":"https://doi.org/10.3917/leph.233.0093","url":null,"abstract":"Cet article traite de la relation problématique que l’on trouve chez Aristote entre la vertu naturelle (φυσικὴ ἀρετή) et l’environnement. Il s’agira tout d’abord de déterminer le concept de vertu naturelle, son rapport avec la sagesse pratique (φρόνησις) et de rechercher ses liens avec la constitution matérielle du corps, notamment avec les différentes qualités du sang. Celui-ci se révélera être pour tout animal sanguin le véritable principe d’individuation des propriétés psychiques, et donc aussi de l’éthos. Dans la partie finale de cet article, l’influence de l’environnement sur la constitution physiologique, mais aussi psychologique, du vivant sera mise en question. On verra que la période où l’environnement peut exercer l’action la plus forte est celle de l’embryogenèse. Dès que l’individu vivant naît, les influences extérieures sont négligeables. L’éthique d’Aristote écarte ainsi deux positions extrêmes, le naturalisme déterministe d’un côté et l’intellectualisme socratique de l’autre, aboutissant à une philosophie pratique qui tient compte de la nature tout en affirmant que l’éthique est aussi autre chose que la nature, c’est-à-dire habitude et sagesse pratique.","PeriodicalId":43848,"journal":{"name":"ETUDES PHILOSOPHIQUES","volume":"19 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2023-08-02","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":null,"resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":"135065202","PeriodicalName":null,"FirstCategoryId":null,"ListUrlMain":null,"RegionNum":4,"RegionCategory":"哲学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":"","EPubDate":null,"PubModel":null,"JCR":null,"JCRName":null,"Score":null,"Total":0}