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Abstract
Le catholicisme a longtemps développé une hostilité à l’égard des Juifs. On a même affirmé que son antijudaïsme était la matrice de l’antisémitisme du xxe siècle. Cette contribution s’emploie à montrer que le pontificat de Jean-Paul II marque, sur ce terrain, une rupture dans l’histoire de l’Église. Une rupture relative peut-être : le pape polonais s’inscrit dans la continuité du concile Vatican II dont l’un des textes majeurs, la déclaration Nostra aetate (1965), révoque l’idée d’une culpabilité du peuple juif dans la condamnation à mort du Christ et admet que les Juifs demeurent encore dans l’alliance avec Dieu. Une rupture décisive cependant : porté par une éducation qui, dans l’entre-deux-guerres, l’a mis au contact d’une littérature venue du xixe siècle favorable à un nationalisme inclusif, il va accentuer le philojudaïsme de la période conciliaire en développant une pensée inédite qui articule reconnaissance de l’État d’Israël et demande de pardon pour les péchés des chrétiens adressée à la communauté juive.