{"title":"Broder, rêver, prier peut-être, du Moyen Âge à nos jours : une approche ethnologique","authors":"J. Lucciardi","doi":"10.56078/motifs.921","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"À quoi pense ou rêve cette brodeuse à la fenêtre auprès de laquelle elle réalise son ouvrage ? Accepte-t-elle son « destin » de femme dans l’époque, le milieu familial et social où elle vit ?Des travaux ethnologiques permettent d’établir des rapports entre broderie, prière, rêverie, et « identité » de cette brodeuse. Des invariants apparaissent alors par-delà les changements de contextes : produire du « beau », être insérée dans un groupe ou une institution, choisir de pratiquer une technique – la tisseuse doit croiser les lignes rigides de la trame et de la chaîne, la dentelière choisit plus librement son « voyageur », la brodeuse dessine encore plus librement ses motifs à remplir.Nous nous limitons ici à la technique de la broderie faite à l’aiguille, et pratiquée par les femmes.Jusqu’à une époque récente, les activités du tissu ont joué un rôle important dans l’éducation des jeunes filles. Elles s’accompagnaient de croyances anciennes comme l’interdiction de filer certains jours de l’année pour éviter de perturber le renouvellement de la vie. Le christianisme a réinterprété le sens de ces croyances : penser le rapport de la broderie à la prière, c’est aussi interroger poétiquement en quoi cet art participe du renouvellement de la vie.","PeriodicalId":506133,"journal":{"name":"Motifs","volume":"57 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-12-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Motifs","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.56078/motifs.921","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
À quoi pense ou rêve cette brodeuse à la fenêtre auprès de laquelle elle réalise son ouvrage ? Accepte-t-elle son « destin » de femme dans l’époque, le milieu familial et social où elle vit ?Des travaux ethnologiques permettent d’établir des rapports entre broderie, prière, rêverie, et « identité » de cette brodeuse. Des invariants apparaissent alors par-delà les changements de contextes : produire du « beau », être insérée dans un groupe ou une institution, choisir de pratiquer une technique – la tisseuse doit croiser les lignes rigides de la trame et de la chaîne, la dentelière choisit plus librement son « voyageur », la brodeuse dessine encore plus librement ses motifs à remplir.Nous nous limitons ici à la technique de la broderie faite à l’aiguille, et pratiquée par les femmes.Jusqu’à une époque récente, les activités du tissu ont joué un rôle important dans l’éducation des jeunes filles. Elles s’accompagnaient de croyances anciennes comme l’interdiction de filer certains jours de l’année pour éviter de perturber le renouvellement de la vie. Le christianisme a réinterprété le sens de ces croyances : penser le rapport de la broderie à la prière, c’est aussi interroger poétiquement en quoi cet art participe du renouvellement de la vie.