A. Pelisset-Vanhersecke , C. Delecluse , C. Pelisset , J.-B. Beuscart , F. Puisieux
{"title":"Que contiennent les armoires à pharmacie des personnes âgées ?","authors":"A. Pelisset-Vanhersecke , C. Delecluse , C. Pelisset , J.-B. Beuscart , F. Puisieux","doi":"10.1016/j.npg.2024.03.002","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><p>La iatrogénie médicamenteuse est un problème de santé publique dans la population âgée. Peu d’études cependant se sont intéressées au risque lié à la consommation des médicaments contenus dans les armoires à pharmacie des patients.</p></div><div><h3>Objectifs</h3><p>Les objectifs de l’étude étaient de décrire le contenu des armoires à pharmacie et d’évaluer le risque potentiel de leur utilisation par le patient.</p></div><div><h3>Méthode</h3><p>Il s’agissait d’une étude descriptive, prospective réalisée chez des patients âgés fragiles suivis par les réseaux de santé gérontologiques (RSG) du Nord-Pas-de-Calais. Lors de la première visite du RSG au domicile avec l’accord du patient, tous les médicaments stockés ont été répertoriés. Tous les médicaments retrouvés au domicile n’appartenant pas au traitement actuel prescrit par un médecin ont été considérés comme susceptibles d’être utilisés par le patient en automédication.</p></div><div><h3>Résultats</h3><p>Quatre-vingt-trois patients, dont 51 femmes, ont été inclus dans l’étude. Leur moyenne d’âge était de 83,4<!--> <!-->±<!--> <!-->5,9 ans. L’armoire à pharmacie contenait en moyenne 27 boîtes de médicaments dont 14 ne correspondaient pas au traitement actuel du patient. Parmi les médicaments stockés, un peu plus de 15 % étaient périmés. En moyenne, 7<!--> <!-->±<!--> <!-->3,4 médicaments (principes actifs) par armoire n’appartenaient pas au traitement actuel du patient. Le nombre de médicaments différents stockés était en moyenne plus important chez les patients vivant en milieu semi-rural et/ou n’ayant pas de déficience visuelle que chez les autres patients. L’analyse a permis de montrer que pour 78 patients existait au moins une interaction médicamenteuse entre les médicaments non prescrits de l’armoire à pharmacie et les médicaments prescrits et pour 46 au moins une interaction avec leurs pathologies. Les molécules impliquées dans ces interactions étaient principalement : les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les antiagrégants plaquettaires, les diurétiques épargnant le potassium, et le potassium.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>Les armoires à pharmacie des personnes âgées fragiles renferment de nombreux médicaments dont l’utilisation leur est fortement déconseillée. Il est important de sensibiliser le public au risque lié à l’automédication ainsi que les professionnels de santé pour qu’ils s’impliquent dans la gestion des armoires à pharmacie personnelles des patients âgés.</p></div><div><h3>Introduction</h3><p>Adverse drug events among the elderly are a public health problem. However, few studies, have evaluated the risk associated with the use of medications stored in patients’ medicine cabinets.</p></div><div><h3>Objectives</h3><p>The objectives of the study were to describe the contents of medicine cabinets and to assess the potential risk of their use by the patient.</p></div><div><h3>Method</h3><p>This was a descriptive, prospective study carried out among frail elderly patients followed by the Gerontological Health Networks (GHN) in the Nord-Pas-de-Calais region of France. At the time of the first home visit by the GHN, with the patient's agreement, all stored medicines were listed. All medications found in the home that were not part of the current treatment prescribed by a doctor were considered liable to be used by the patient in self-medication.</p></div><div><h3>Results</h3><p>Eighty-three patients, 51 of whom were women, were included in the study. Their mean age was 83.4<!--> <!-->±<!--> <!-->5.9 years. The medicine cabinet contained on average 27 boxes of medication, 14 of which did not correspond to the patient's current treatment. Of the medicines stored, just over 15% were out of date. On average, 7<!--> <!-->±<!--> <!-->3.4 medications (active ingredients) per cabinet were not part of the patient's current treatment. The number of drugs stored was on average larger in semi-rural populations and/or among non-visually impaired patients than among other patients. The analysis showed that for 78 patients there was at least one potential drug interaction between the non-prescribed drugs in the medicine cabinet and the prescribed drugs, and for 46 at least one interaction with their pathologies. The molecules involved in these interactions were mainly: non-steroidal anti-inflammatory drugs, antiplatelet agents, potassium-sparing diuretics, and potassium.</p></div><div><h3>Conclusion</h3><p>The medicine cabinets of frail elderly people contain many medicines that should not be used. 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Abstract
Introduction
La iatrogénie médicamenteuse est un problème de santé publique dans la population âgée. Peu d’études cependant se sont intéressées au risque lié à la consommation des médicaments contenus dans les armoires à pharmacie des patients.
Objectifs
Les objectifs de l’étude étaient de décrire le contenu des armoires à pharmacie et d’évaluer le risque potentiel de leur utilisation par le patient.
Méthode
Il s’agissait d’une étude descriptive, prospective réalisée chez des patients âgés fragiles suivis par les réseaux de santé gérontologiques (RSG) du Nord-Pas-de-Calais. Lors de la première visite du RSG au domicile avec l’accord du patient, tous les médicaments stockés ont été répertoriés. Tous les médicaments retrouvés au domicile n’appartenant pas au traitement actuel prescrit par un médecin ont été considérés comme susceptibles d’être utilisés par le patient en automédication.
Résultats
Quatre-vingt-trois patients, dont 51 femmes, ont été inclus dans l’étude. Leur moyenne d’âge était de 83,4 ± 5,9 ans. L’armoire à pharmacie contenait en moyenne 27 boîtes de médicaments dont 14 ne correspondaient pas au traitement actuel du patient. Parmi les médicaments stockés, un peu plus de 15 % étaient périmés. En moyenne, 7 ± 3,4 médicaments (principes actifs) par armoire n’appartenaient pas au traitement actuel du patient. Le nombre de médicaments différents stockés était en moyenne plus important chez les patients vivant en milieu semi-rural et/ou n’ayant pas de déficience visuelle que chez les autres patients. L’analyse a permis de montrer que pour 78 patients existait au moins une interaction médicamenteuse entre les médicaments non prescrits de l’armoire à pharmacie et les médicaments prescrits et pour 46 au moins une interaction avec leurs pathologies. Les molécules impliquées dans ces interactions étaient principalement : les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les antiagrégants plaquettaires, les diurétiques épargnant le potassium, et le potassium.
Conclusion
Les armoires à pharmacie des personnes âgées fragiles renferment de nombreux médicaments dont l’utilisation leur est fortement déconseillée. Il est important de sensibiliser le public au risque lié à l’automédication ainsi que les professionnels de santé pour qu’ils s’impliquent dans la gestion des armoires à pharmacie personnelles des patients âgés.
Introduction
Adverse drug events among the elderly are a public health problem. However, few studies, have evaluated the risk associated with the use of medications stored in patients’ medicine cabinets.
Objectives
The objectives of the study were to describe the contents of medicine cabinets and to assess the potential risk of their use by the patient.
Method
This was a descriptive, prospective study carried out among frail elderly patients followed by the Gerontological Health Networks (GHN) in the Nord-Pas-de-Calais region of France. At the time of the first home visit by the GHN, with the patient's agreement, all stored medicines were listed. All medications found in the home that were not part of the current treatment prescribed by a doctor were considered liable to be used by the patient in self-medication.
Results
Eighty-three patients, 51 of whom were women, were included in the study. Their mean age was 83.4 ± 5.9 years. The medicine cabinet contained on average 27 boxes of medication, 14 of which did not correspond to the patient's current treatment. Of the medicines stored, just over 15% were out of date. On average, 7 ± 3.4 medications (active ingredients) per cabinet were not part of the patient's current treatment. The number of drugs stored was on average larger in semi-rural populations and/or among non-visually impaired patients than among other patients. The analysis showed that for 78 patients there was at least one potential drug interaction between the non-prescribed drugs in the medicine cabinet and the prescribed drugs, and for 46 at least one interaction with their pathologies. The molecules involved in these interactions were mainly: non-steroidal anti-inflammatory drugs, antiplatelet agents, potassium-sparing diuretics, and potassium.
Conclusion
The medicine cabinets of frail elderly people contain many medicines that should not be used. It is important to raise awareness of the risks of self-medication, and to involve healthcare professionals in the management of elderly patients’ personal medicine cabinets.
期刊介绍:
Aux confins de la neurologie, de la psychiatrie et de la gériatrie, NPG propose a tous les acteurs de la prise en charge du vieillissement cérébral normal et pathologique, des développements récents et adaptés a leur pratique clinique.