Hélène Cassoudesalle , Philippe Poisson , Patrick Dehail
{"title":"Les têtes répétées au football : pourquoi et comment protéger le cerveau ?","authors":"Hélène Cassoudesalle , Philippe Poisson , Patrick Dehail","doi":"10.1016/j.banm.2024.06.027","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><div>Le football, sport très populaire, expose à un risque de commotion cérébrale et d’impacts crâniens répétitifs, avec une particularité : le jeu de tête qui est à l’origine d’impacts tête-ballon à haute cinétique fréquents et intentionnels, pouvant entraîner un dysfonctionnement cérébral, qualifié de « sous-commotionnel ». Des effets cumulés sur le cerveau sont suspectés à court et long terme. Certaines études ont montré un risque plus important de maladies neurodégénératives chez d’anciens footballeurs professionnels. Des études en neuroimagerie suggèrent que le jeu de tête lorsqu’il est répété pourrait avoir un retentissement sur le cerveau, avec des modifications cérébrales subtiles après une saison de football chez de jeunes joueurs. Des modifications aiguës dans le fonctionnement cérébral et cognitif ont également été décrites après des têtes répétées. Le rôle primordial de la diminution de l’accélération de la tête lors des chocs est reconnu comme axe principal de prévention, et ce, notamment grâce à la musculature axiale cervicale et à l’alignement de l’ensemble tête–cou–tronc. Dans ce cadre, l’utilisation d’une protection intrabuccale réalisée sur mesure pourrait contribuer à limiter les effets sur le cerveau des têtes au football. Une première étude expérimentale, dans laquelle cet équipement était porté par des footballeurs réalisant 10 têtes successives, a montré une diminution de l’accélération de la tête lors des impacts, une augmentation de la force des muscles fléchisseurs du cou, et surtout l’absence de toutes les modifications des performances cognitives et du fonctionnement cérébral qui étaient retrouvées après les têtes lorsque la protection intrabuccale n’était pas utilisée.</div></div><div><div>Soccer, a very popular sport, exposes players to a risk of concussion and repetitive head impacts, with a particularity: “heading” which is the cause of frequent and intentional high-kinetic head-ball impacts, can lead to a brain dysfunction, described as “subconcussive”. Cumulative effects on the brain are suspected in the short and long term. Some studies have shown a greater risk of neurodegenerative diseases in former professional soccer players. Neuroimaging studies suggest that repeated heading may have an impact on the brain, with subtle brain changes following a soccer season in young players. Acute changes in brain and cognitive functioning have also been described after repeated headers. The essential role of reducing the acceleration of the head during impacts is recognized as a main axis of prevention, in particular thanks to the cervical axial musculature and the alignment of the head–neck–trunk complex. In this context, the use of a custom-made Mouthguard (intra-oral protection) could help limit the effects of soccer heading on the brain. A first experimental study, in which this equipment was worn by footballers performing 10 successive headers, showed a reduction in the acceleration of the head during impacts, an increase in the strength of the neck flexor muscles, and above all the absence of all the changes in cognitive performance and brain functioning that were found after the headers when the mouthguard was not used.</div></div>","PeriodicalId":55317,"journal":{"name":"Bulletin De L Academie Nationale De Medecine","volume":"208 9","pages":"Pages 1214-1220"},"PeriodicalIF":0.3000,"publicationDate":"2024-10-22","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Bulletin De L Academie Nationale De Medecine","FirstCategoryId":"3","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0001407924002668","RegionNum":4,"RegionCategory":"医学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q3","JCRName":"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le football, sport très populaire, expose à un risque de commotion cérébrale et d’impacts crâniens répétitifs, avec une particularité : le jeu de tête qui est à l’origine d’impacts tête-ballon à haute cinétique fréquents et intentionnels, pouvant entraîner un dysfonctionnement cérébral, qualifié de « sous-commotionnel ». Des effets cumulés sur le cerveau sont suspectés à court et long terme. Certaines études ont montré un risque plus important de maladies neurodégénératives chez d’anciens footballeurs professionnels. Des études en neuroimagerie suggèrent que le jeu de tête lorsqu’il est répété pourrait avoir un retentissement sur le cerveau, avec des modifications cérébrales subtiles après une saison de football chez de jeunes joueurs. Des modifications aiguës dans le fonctionnement cérébral et cognitif ont également été décrites après des têtes répétées. Le rôle primordial de la diminution de l’accélération de la tête lors des chocs est reconnu comme axe principal de prévention, et ce, notamment grâce à la musculature axiale cervicale et à l’alignement de l’ensemble tête–cou–tronc. Dans ce cadre, l’utilisation d’une protection intrabuccale réalisée sur mesure pourrait contribuer à limiter les effets sur le cerveau des têtes au football. Une première étude expérimentale, dans laquelle cet équipement était porté par des footballeurs réalisant 10 têtes successives, a montré une diminution de l’accélération de la tête lors des impacts, une augmentation de la force des muscles fléchisseurs du cou, et surtout l’absence de toutes les modifications des performances cognitives et du fonctionnement cérébral qui étaient retrouvées après les têtes lorsque la protection intrabuccale n’était pas utilisée.
Soccer, a very popular sport, exposes players to a risk of concussion and repetitive head impacts, with a particularity: “heading” which is the cause of frequent and intentional high-kinetic head-ball impacts, can lead to a brain dysfunction, described as “subconcussive”. Cumulative effects on the brain are suspected in the short and long term. Some studies have shown a greater risk of neurodegenerative diseases in former professional soccer players. Neuroimaging studies suggest that repeated heading may have an impact on the brain, with subtle brain changes following a soccer season in young players. Acute changes in brain and cognitive functioning have also been described after repeated headers. The essential role of reducing the acceleration of the head during impacts is recognized as a main axis of prevention, in particular thanks to the cervical axial musculature and the alignment of the head–neck–trunk complex. In this context, the use of a custom-made Mouthguard (intra-oral protection) could help limit the effects of soccer heading on the brain. A first experimental study, in which this equipment was worn by footballers performing 10 successive headers, showed a reduction in the acceleration of the head during impacts, an increase in the strength of the neck flexor muscles, and above all the absence of all the changes in cognitive performance and brain functioning that were found after the headers when the mouthguard was not used.
期刊介绍:
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