Prévalence de l’usage des plantes médicinales toxiques chez les patients marocains atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques : implications pour l’éducation thérapeutique et la sensibilisation
I. Bensaghir , L. Tahiri , H. Lheri , S. El-Boughabi , S. Farih , A. Belmlih , H. Rkain , F. Allali
{"title":"Prévalence de l’usage des plantes médicinales toxiques chez les patients marocains atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques : implications pour l’éducation thérapeutique et la sensibilisation","authors":"I. Bensaghir , L. Tahiri , H. Lheri , S. El-Boughabi , S. Farih , A. Belmlih , H. Rkain , F. Allali","doi":"10.1016/j.rhum.2024.10.395","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>Cette étude vise à déterminer la prévalence de l’utilisation des plantes médicinales toxiques chez les patients marocains atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC), identifier les facteurs associés à cette pratique, et évaluer leurs perceptions envers l’usage de ces plantes.</div></div><div><h3>Patients et méthodes</h3><div>Étude prospective multicentrique incluant 152 patients RIC suivis dans des hôpitaux situés dans 10 régions du Maroc. Nous avons collecté les données sociodémographiques, les plantes utilisées, les modalités d’utilisation, et les perceptions des patients à l’aide d’un questionnaire structuré, validé, et testé en pilote.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Au total, 152 patients ont répondu au questionnaire (âge moyen 48,2<!--> <!-->±<!--> <!-->12,8 ans, 82,2 % de femmes, 20,4 % d’analphabètes). Les patients étaient suivis pour : PR, SPA, rhumatisme psoriasique, et rhumatisme indéterminé dans respectivement 52 %, 17,8 %, 4,6 % et 25,7 % des cas. L’utilisation des plantes médicinales a été constatée chez 23 patients (15,1 %), dont 20 femmes et 3 hommes. Le <span><span>Tableau 1</span></span> montre les plantes toxiques utilisées parmi ces 23 patients. Les herboristes traditionnels étaient la principale source d’acquisition des plantes (78,3 %) tandis que les informations sur les modalités d’utilisation et leurs bienfaits potentiels étaient principalement obtenues sur Internet (52,2 %). Au total, 60,9 % des patients ont utilisé ces plantes à but symptomatique et 17,4 % pour guérir le rhumatisme ; 8,7 % ont interrompu leur traitement médicamenteux. 73,9 % des patients n’ont pas informé leur rhumatologue. Vingt-six pour cent des patients ont rapporté des effets indésirables, principalement des symptômes digestifs. La <span><span>Fig. 1</span></span> montre les perceptions des patients envers l’utilisation des plantes médicinales. Le genre, l’habitat, le niveau socioéconomique et l’analphabétisme n’ont pas montré d’association significative avec l’utilisation des plantes toxiques (<em>p</em> <!--><<!--> <!-->0,05).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>Ces résultats soulignent l’importance cruciale d’intégrer des programmes d’éducation thérapeutique et de phytovigilance axés sur la sensibilisation et la prévention de l’utilisation des plantes médicinales toxiques, et adaptés au contexte marocain.</div></div>","PeriodicalId":38943,"journal":{"name":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","volume":"91 ","pages":"Page A100"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2024-11-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Revue du Rhumatisme (Edition Francaise)","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1169833024006239","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Medicine","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction
Cette étude vise à déterminer la prévalence de l’utilisation des plantes médicinales toxiques chez les patients marocains atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC), identifier les facteurs associés à cette pratique, et évaluer leurs perceptions envers l’usage de ces plantes.
Patients et méthodes
Étude prospective multicentrique incluant 152 patients RIC suivis dans des hôpitaux situés dans 10 régions du Maroc. Nous avons collecté les données sociodémographiques, les plantes utilisées, les modalités d’utilisation, et les perceptions des patients à l’aide d’un questionnaire structuré, validé, et testé en pilote.
Résultats
Au total, 152 patients ont répondu au questionnaire (âge moyen 48,2 ± 12,8 ans, 82,2 % de femmes, 20,4 % d’analphabètes). Les patients étaient suivis pour : PR, SPA, rhumatisme psoriasique, et rhumatisme indéterminé dans respectivement 52 %, 17,8 %, 4,6 % et 25,7 % des cas. L’utilisation des plantes médicinales a été constatée chez 23 patients (15,1 %), dont 20 femmes et 3 hommes. Le Tableau 1 montre les plantes toxiques utilisées parmi ces 23 patients. Les herboristes traditionnels étaient la principale source d’acquisition des plantes (78,3 %) tandis que les informations sur les modalités d’utilisation et leurs bienfaits potentiels étaient principalement obtenues sur Internet (52,2 %). Au total, 60,9 % des patients ont utilisé ces plantes à but symptomatique et 17,4 % pour guérir le rhumatisme ; 8,7 % ont interrompu leur traitement médicamenteux. 73,9 % des patients n’ont pas informé leur rhumatologue. Vingt-six pour cent des patients ont rapporté des effets indésirables, principalement des symptômes digestifs. La Fig. 1 montre les perceptions des patients envers l’utilisation des plantes médicinales. Le genre, l’habitat, le niveau socioéconomique et l’analphabétisme n’ont pas montré d’association significative avec l’utilisation des plantes toxiques (p < 0,05).
Conclusion
Ces résultats soulignent l’importance cruciale d’intégrer des programmes d’éducation thérapeutique et de phytovigilance axés sur la sensibilisation et la prévention de l’utilisation des plantes médicinales toxiques, et adaptés au contexte marocain.
期刊介绍:
Revue de la Société française de rhumatologie, la Revue du rhumatisme publie des articles originaux, des éditoriaux, des revues generales, des faits cliniques, des notes techniques, des lettres à la rédaction, concernant les maladies des articulations, des os et du rachis. En outre, quatre fois par an, des monographies traitent de sujets importants dans la spécialité, sous forme de mises au point de qualité