{"title":"Réinvestir son foyer lors d’un\n cancer, une menace pour l’individualisation des adolescent∙e∙s ? Retours d’expériences\n maternelles","authors":"Anaïs Mary","doi":"10.7202/1090933ar","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"\n Cadre de la recherche : Cet article est issu d’un\n travail de thèse qui a pour objectif de saisir comment le cancer entraîne une redéfinition\n des pratiques parentales et des relations entre les enfants et leurs mères lorsqu’elles\n sont touchées par un cancer. \n \n Objectifs : Notre objectif est de montrer que\n pour certaines mères qui ont réinvesti leur foyer pendant leurs traitements, le cancer\n peut être perçu comme un obstacle à l’individualisation de leurs enfants lorsqu’iels sont\n adolescent∙e∙s.\n \n Méthodologie : Nous nous appuierons sur quatorze\n entretiens semi-directifs. Ces entretiens ont été effectués auprès de mères qui avaient\n des adolescent·e·s âgé·e·s de onze à dix-huit et qui ne travaillaient pas lors de leurs\n traitements contre le cancer.\n \n Résultats : Dans leur cas, le cancer peut être\n vécu comme un obstacle à l’individualisation des adolescent·e·s lorsqu’il est une menace\n pour les sociabilités juvéniles, pour « l’expérimentation »\n (Ramos, 2001 ; 2002) en solitaire du domicile familial et/ou pour l’expression d’une\n identité de « jeune ». Quand elle est envisagée sous cet angle, la maladie est rendue\n responsable de la détérioration des relations entretenues par les mères avec leurs\n « grand∙e∙s » enfants.\n \n Conclusions : Cette dégradation relationnelle\n fait ressortir un déséquilibre dû à la présence continue des mères en leur foyer qui tend\n à reléguer le/la « jeune » derrière les figures du/de la « fils/fille de » et/ou de\n « l’élève ». \n \n Contributions : Cet article remet en question le\n caractère « normal » de l’individualisation des adolescent∙e∙s qui peut être vécue avec\n difficulté pour certaines mères touchées par un cancer.","PeriodicalId":38709,"journal":{"name":"Enfances, Familles, Generations","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-07-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Enfances, Familles, Generations","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1090933ar","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Social Sciences","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Cadre de la recherche : Cet article est issu d’un
travail de thèse qui a pour objectif de saisir comment le cancer entraîne une redéfinition
des pratiques parentales et des relations entre les enfants et leurs mères lorsqu’elles
sont touchées par un cancer.
Objectifs : Notre objectif est de montrer que
pour certaines mères qui ont réinvesti leur foyer pendant leurs traitements, le cancer
peut être perçu comme un obstacle à l’individualisation de leurs enfants lorsqu’iels sont
adolescent∙e∙s.
Méthodologie : Nous nous appuierons sur quatorze
entretiens semi-directifs. Ces entretiens ont été effectués auprès de mères qui avaient
des adolescent·e·s âgé·e·s de onze à dix-huit et qui ne travaillaient pas lors de leurs
traitements contre le cancer.
Résultats : Dans leur cas, le cancer peut être
vécu comme un obstacle à l’individualisation des adolescent·e·s lorsqu’il est une menace
pour les sociabilités juvéniles, pour « l’expérimentation »
(Ramos, 2001 ; 2002) en solitaire du domicile familial et/ou pour l’expression d’une
identité de « jeune ». Quand elle est envisagée sous cet angle, la maladie est rendue
responsable de la détérioration des relations entretenues par les mères avec leurs
« grand∙e∙s » enfants.
Conclusions : Cette dégradation relationnelle
fait ressortir un déséquilibre dû à la présence continue des mères en leur foyer qui tend
à reléguer le/la « jeune » derrière les figures du/de la « fils/fille de » et/ou de
« l’élève ».
Contributions : Cet article remet en question le
caractère « normal » de l’individualisation des adolescent∙e∙s qui peut être vécue avec
difficulté pour certaines mères touchées par un cancer.