{"title":"IMPACT RESSENTI DE LA MEDECINE DEFENSIVE SUR LA PRTAIQUE MEDICALE","authors":"Y. Vincent, C. Morichon, T. Grocq, C. Leveque","doi":"10.56746/exercer.2022.186.340","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Introduction. La médecine défensive peut se définir comme la modification de la pratique en réponse à une pression médico-légale. Objectif. Étudier l’impact ressenti de la médecine défensive sur la pratique des médecins généralistes français. Matériel et méthode. Étude quantitative descriptive transversale réalisée entre janvier et mars 2020 par deux investigateurs auprès de 185 médecins généralistes tirés au sort sur la liste des médecins installés dans le département de la Gironde. Cette étude fait suite à une première étude en focus group ayant permis l’élaboration d’un questionnaire de 20 items diffusé par téléphone et anonymisé secondairement. Résultats. Le taux de réponse était de 74,5 %, soit 132 répondants. 34,8 % des répondants déclaraient un antécédent judiciaire lié à leur activité professionnelle. Presque tous les participants (98,5 %) déclaraient modifier au moins un aspect de leur pratique lorsque sous pression, 80,3 % modifiaient leur prise de notes, 60,6 % prescrivaient plus d’examens d’imagerie, 57,8 % de biologie, 34,9 % changeaient leurs prescriptions médicamenteuses. Les principaux comportements d’évitement consistaient à adresser le patient plus facilement à un confrère spécialiste ou aux urgences (respectivement 73,5 et 27,3 % des répondants) et pour 54,4 % d’entre eux à renoncer à la pratique d’actes techniques jugés à risque. Le ressenti auto-évalué par les médecins de l’impact de la médecine défensive dans leur pratique était en moyenne de 4,58 sur 10. Un antécédent de plainte n’était pas significativement associé à une modification des comportements défensifs. Des comportements protecteurs étaient spontanément mis en oeuvre pour lutter contre la pression ressentie : 74,2 % débriefaient avec un confrère la consultation difficile, 72,7 % donnaient plus d’explications au patient. Conclusion. Le concept de médecine défensive intéresse les médecins généralistes. Tous semblaient touchés dans leur pratique mais à des degrés divers. Un travail sur la relation médecin-malade pourrait éviter le développement de ces comportements.","PeriodicalId":43847,"journal":{"name":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2022-10-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Exercer-La Revue Francophone de Medecine Generale","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.56746/exercer.2022.186.340","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"MEDICINE, GENERAL & INTERNAL","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Introduction. La médecine défensive peut se définir comme la modification de la pratique en réponse à une pression médico-légale. Objectif. Étudier l’impact ressenti de la médecine défensive sur la pratique des médecins généralistes français. Matériel et méthode. Étude quantitative descriptive transversale réalisée entre janvier et mars 2020 par deux investigateurs auprès de 185 médecins généralistes tirés au sort sur la liste des médecins installés dans le département de la Gironde. Cette étude fait suite à une première étude en focus group ayant permis l’élaboration d’un questionnaire de 20 items diffusé par téléphone et anonymisé secondairement. Résultats. Le taux de réponse était de 74,5 %, soit 132 répondants. 34,8 % des répondants déclaraient un antécédent judiciaire lié à leur activité professionnelle. Presque tous les participants (98,5 %) déclaraient modifier au moins un aspect de leur pratique lorsque sous pression, 80,3 % modifiaient leur prise de notes, 60,6 % prescrivaient plus d’examens d’imagerie, 57,8 % de biologie, 34,9 % changeaient leurs prescriptions médicamenteuses. Les principaux comportements d’évitement consistaient à adresser le patient plus facilement à un confrère spécialiste ou aux urgences (respectivement 73,5 et 27,3 % des répondants) et pour 54,4 % d’entre eux à renoncer à la pratique d’actes techniques jugés à risque. Le ressenti auto-évalué par les médecins de l’impact de la médecine défensive dans leur pratique était en moyenne de 4,58 sur 10. Un antécédent de plainte n’était pas significativement associé à une modification des comportements défensifs. Des comportements protecteurs étaient spontanément mis en oeuvre pour lutter contre la pression ressentie : 74,2 % débriefaient avec un confrère la consultation difficile, 72,7 % donnaient plus d’explications au patient. Conclusion. Le concept de médecine défensive intéresse les médecins généralistes. Tous semblaient touchés dans leur pratique mais à des degrés divers. Un travail sur la relation médecin-malade pourrait éviter le développement de ces comportements.